Sans doute n’y a-t-il pas d’expérience pire que perdre un enfant. C’est une blessure dont on ne peut guérir, une souffrance qui s’atténue au fil du temps, mais qui ne peut disparaître. Mon cœur de mère ne cessera jamais de pleurer Louise, emportée brusquement, en trois mois, par une tumeur cérébrale ; elle n’avait que deux ans et demi. Qu’elle est lourde et douloureuse à porter, cette croix !
Cependant, je suis heureuse aujourd’hui, comblée par ce que m’offre la vie, la vie qui reste belle malgré tout. Quand vous avez vraiment touché le fond de la douleur humaine, vous vous relevez reconnaissants, pleins de gratitude envers Dieu qui est avec nous tous les jours jusqu’à la fin du monde, comme il nous l’a promis. Et c’est bien Lui qui m’a aidée à traverser l’épreuve et à me relever. Seule, sans sa présence que j’ai pu sentir au fil de ces trois mois, j’en aurais été incapable.
Pressentir le malheur imminent
Louise est née le 3 juillet 2013, à Beyrouth (Camille et moi étions rentrés au Liban un an après la naissance de Lucie, notre première fille). En la voyant pour la première fois, je n’ai pas pu contenir mon émotion. C’était elle, le bébé du rêve mystérieux que j’avais fait en 2009 ! J’avais alors senti, au réveil, que cette créature à la beauté angélique, trouvée dans un cageot au milieu de la route, Dieu me l’offrirait un jour.
Et voilà, elle était là, dans mes bras, avec ses yeux bleu azur ! Au comble de ma joie, j’imaginais l’avenir et je ne voyais que du bonheur pour notre famille. J’étais si émerveillée que j’en oubliais les détails obscurs du rêve à travers lequel Dieu m’avait parlé et qui, dorénavant, me hantaient : la mélancolie douloureuse qui m’habitait, son regard apeuré et plein d’effroi…
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