La première télé de Sophie Binet de la CGT : les manifestations anti-FN en 2002

L'ACTU.

Sophie Binet a succédé en 2023 à Philippe Martinez à la tête de la CGT, deuxième syndicat en France après la CFDT. Engagée depuis sa jeunesse, elle a été membre du bureau national du syndicat étudiant Unef pendant le Contrat première embauche (CPE) en 2006 puis a travaillé en tant que conseillère principale d’éducation (CPE) et dirige depuis 2018 l’Ugict, le syndicat des cadres de la CGT. Elle est la première femme secrétaire générale du syndicat. Samedi 15 juin 2024, son syndicat a appelé à manifester à Paris contre l'extrême droite.

L'ARCHIVE.

« La mobilisation s'annonce massive pour faire barrage au Front national. » 21 avril 2002 : Jean-Marie Le Pen accède au second tour de la présidentielle. Séisme politique, cet événement provoquait un arrêt de la France et des manifestations majeures dans tout le pays. Le 1er mai, le ministère de l'Intérieur relevait 1 300 000 manifestants contre le candidat du parti d'extrême-droite.

C'est dans ce contexte que Sophie Binet, qui avait alors une vingtaine d'années, apparaissait pour la première fois dans les archives de l'INA. Elle était alors étudiante en philosophie à l'Université de Nantes et participait à organiser la mobilisation nantaise contre le Front national, comme on l'entend dans l'archive de France 3 Pays de Loire en tête d'article.

« Les syndicats seront en première ligne, mais ce jour de fête du travail aura un goût amer. À Nantes comme ailleurs, on prépare les banderoles, on s'inquiète aussi de possibles débordements. Les organisateurs seront sur leurs gardes », expliquait la présentatrice. Les représentants locaux des syndicats mobilisés prenaient la parole pour assurer de la préparation de leurs services d'ordre. « Même les étudiants, associés exceptionnellement à l’événement et qui depuis 10 jours se sont rodés à l'exercice », ajoutait le commentaire.

Sophie Binet se montrait alors assurée du bon déroulement de cette manifestation où 20 000 personnes étaient attendues : « À Nantes, il n'y aura pas de manifestation du Front national, ils n’appellent pas à manifester à Nantes, ce sera à Paris. Le Front national est particulièrement faible, comme l'ont montré les résultats des élections en Loire-Atlantique. Donc les seuls risques, c'est s'il y a une personne du Front national qui se cache dans la manif et qui essaie de faire le casseur, c'est tout. »

Engagée pour la jeunesse à l'Unef

Toujours engagée à l'Unef, la syndicaliste fait partie des représentants de l'organisation lors du mouvement social contre le Contrat première embauche (CPE) en 2006. Après le retrait de cette réforme contestée, elle est régulièrement invitée à parler de la situation des jeunes.

Dans l'archive ci-dessous, elle était sur le plateau de « Piques et polémiques » sur France 3 Île-de-France. Face à un jeune Laurent Wauquiez, alors député particulièrement bavard et peu respectueux de la parole de la syndicaliste, elle affirmait par exemple : « Effectivement, les bourses sont insuffisantes et les personnes classes moyennes n'ont pas d'accès aux bourses, mais le problème va au-delà de ça, on est dans une situation identique, on est précaire. Ce qui fait notre identité, c'est qu'on aspire tous à notre autonomie (...). L'enjeu pour nous est de permettre aux jeunes de prendre leur autonomie et de faire leur choix de vie. »

Engagement féministe

Dans les années qui suivirent, Sophie Binet, également militante féministe et désormais engagée à la CGT, est notamment interrogée par la télévision sur des questions d'égalité entre les femmes et les hommes. Dans le sujet ci-dessous, qui date de 2016, elle appelait par exemple les femmes à témoigner du sexisme qu'elles subissaient au quotidien.