Le président Yoon Suk Yeol prononce un discours au gymnase de Namdong à Incheon, juste à l'ouest de Séoul, lors d'une cérémonie marquant le 70e anniversaire de la fondation de la Korea Freedom Federation (KFF), le 4 juillet 2024.
SEOUL, 08 juil. (Yonhap) -- Le président Yoon Suk Yeol a déclaré qu'il discuterait avec les dirigeants de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (Otan) de la «menace distincte» que la Corée du Nord fait peser sur l'Europe en renforçant les liens militaires avec la Russie, et a averti que Moscou devait choisir entre les deux Corées pour ses véritables intérêts, dans une interview écrite accordée à l'agence de presse Reuters.
«Cela dépend entièrement de la Russie, où elle souhaite avoir des relations futures avec la Corée du Sud», a dit Yoon en ajoutant que Séoul prendra une décision sur le soutien en armes à l'Ukraine en se basant sur le nouveau traité militaire entre la Corée du Nord et la Russie. «La coopération militaire entre la Russie et la Corée du Nord constitue une menace distincte et un grave défi à la paix et à la sécurité sur la péninsule coréenne et en Europe», a indiqué le président.
L'interview a été accordée à l'approche de la visite de Yoon à Washington pour assister au sommet de l'Otan. Il est le premier président sud-coréen à prendre part à un sommet de l'Otan pour la troisième année de suite depuis 2022. Il sera à Washington du mercredi 10 au jeudi 11 juillet pour rencontrer les leaders de l'Otan et discuter de la guerre en Ukraine et de la coopération entre l'alliance de sécurité transatlantique et la région Indo-Pacifique.
Avant le sommet, Yoon se rendra d'abord à Hawaï du lundi 8 au mardi 9 juillet pour visiter le Commandement pour l'Indo-Pacifique des Etats-Unis, où il recevra un briefing de sécurité et encouragera le personnel sur place. L'exercice maritime dirigé par les Etats-Unis, Rim of the Pacific (RIMPAC), s'y déroule actuellement depuis fin juin avec la participation de 29 pays, dont la Corée du Sud.
La Corée du Sud est invitée au sommet de l'Otan pour la troisième année d'affilée en tant que partenaire non membre de l'Otan de la région Indo-Pacifique, au même titre que le Japon, l'Australie et la Nouvelle-Zélande. Yoon a assisté aux deux sommets précédents qui s'étaient tenus en Espagne en 2022 et en Lituanie en 2023.
Le 10 juillet, Yoon tiendra une série de réunions bilatérales avec ses homologues de la République tchèque, de la Suède, de la Finlande et de la Norvège. Une rencontre avec le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, est également prévue, et des discussions sont en cours pour l'organisation d'autres entretiens, selon le conseiller à la sécurité nationale, Kim Tae-hyo.
«La Corée du Nord constitue clairement une menace à la société internationale», a déclaré Yoon. «Je souhaite voir la Russie décider raisonnablement quelle partie, le Sud ou le Nord, est plus importante et nécessaire pour ses propres intérêts», a-t-il dit. Il a ajouté que «le futur des relations Corée du Sud-Russie dépend entièrement des actions de Moscou».
A la question de savoir s'il autorisera ou non la fourniture d'armes à l'Ukraine, Yoon a répondu que la Corée du Sud examinerait «le niveau et le contenu de la coopération entre la Russie et la Corée du Nord». Elle pourrait inclure plusieurs domaines, tels que le trafic d'armes, les transferts de technologies militaires et l'aide avec des matériaux stratégiques, a-t-il ajouté.
La Russie, membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies (CSNU) qui a approuvé les résolutions de sanctions jusqu'en 2017, a établi un partenariat militaire «illégal» avec la Corée du Nord, a indiqué Yoon, en ajoutant qu'il est troublant d'envisager l'aide qu'elle pourrait apporter à Pyongyang en retour. Il y aura un impact négatif clé sur les liens de la Corée du Sud avec la Russie s'il continue à violer les résolutions onusiennes, a-t-il ajouté.
La Corée du Sud portera son partenariat avec l'Otan à un nouveau niveau en septembre, à travers un exercice de cyberdéfense durant lequel elle projette d'accueillir les Etats membres de l'Otan et qui sera organisé par l'agence de renseignement du pays, selon Yoon. Les dirigeant se rassembleront à Washington pour célébrer également le 75e anniversaire de l'alliance militaire.
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