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Gros plans

Législatives 2024 J-1 : une évaluation à mi-mandat du président Yoon

09.04.2024 à 17h22
Préparations à J-1

Un officiel observe des images de vidéosurveillance montrant les endroits où seront conservés les urnes au siège de la Commission nationale des élections (NEC) à Gwacheon, au sud de Séoul, le mardi 9 avril 2024, la veille des élections législatives.

SEOUL, 09 avr. (Yonhap) -- Demain, les quelque 30.340.000 électeurs inscrits qui n'ont pas encore glissé leur bulletin dans l'urne lors des périodes de vote anticipé ou de vote à l'étranger seront invités à le faire pour désigner les 300 membres qui composeront la 22e Assemblée nationale pour un mandat de quatre ans. Etant donné que le résultat déterminera le sort du président Yoon Suk Yeol pour les trois années restantes sur son mandat de cinq ans, ces élections législatives ont tout l'air d'un test de popularité à mi-mandat pour le président.

Les élections législatives permettront d'élire 254 sièges de l'Assemblée nationale par un scrutin uninominal majoritaire, tandis que les 46 places restantes seront attribuées au scrutin proportionnel, pour un total de 300 sièges. Le vote à l'étranger s'est déroulé du 27 mars au 1er avril, alors que le vote anticipé a eu lieu les 5 et 6 avril. Lors des élections législatives de 2020, le Parti démocrate (PD), principale formation de l'opposition, et son parti satellite avaient récolté 180 sièges au total, tandis que l'actuel parti au pouvoir en avait gagné 103. Trois petits partis s'étaient partagé 12 sièges, et 5 étaient revenus à des indépendants.

Les deux principaux partis politiques ont conjointement déclaré que la compétition s'annonce extrêmement serrée dans 50 des 254 circonscriptions, et que le résultat final est impossible à prévoir. Le PD appelle les électeurs à voter pour ses candidats afin de lui accorder la majorité parlementaire absolue avec 151 sièges, tandis que le Parti du pouvoir du peuple (PPP), formation au pouvoir, demande aux électeurs de voter pour empêcher l'opposition d'acquérir 200 sièges ou plus. Si l'opposition venait à dépasser cette limite, elle aurait alors le pouvoir de modifier la Constitution.

Vote anticipé de Yoon

Le président Yoon Suk Yeol dépose le vendredi 5 avril 2024 son bulletin dans l'urne au bureau de vote anticipé installé au centre communautaire de Myeongji 1 à Busan. Le vote anticipé des élections législatives du 10 avril s'est déroulé les 5 et 6 avril. (Pool photo) (Photo d'archives Yonhap)

Ce serait une véritable catastrophe politique pour le président Yoon si plus de 200 sièges venaient à être attribués aux partis de l'opposition, puisque son droit de veto contre les motions de loi acceptées par l'Assemblée nationale deviendrait dès lors inutile (une motion pouvant outrepasser le veto avec le soutien des deux tiers du Parlement), et Yoon ne serait plus en mesure de faire barrage au niveau législatif. Cho Kuk, ancien ministre de la Justice sous l'administration Moon Jae-in qui a fondé son propre parti politique, le Parti de l'innovation de la Corée, n'a d'ailleurs pas hésité à dire lors de sa campagne électorale : «Si l'opposition dépasse les 200 sièges, l'administration Yoon deviendra un "canard mort", un statut pire que celui de "canard boiteux".»

Le président Yoon aura encore trois ans de mandat après ces législatives. Il avait remporté l'élection présidentielle en mars 2022 avec un écart de 0,73% des voix contre son rival Lee Jae-myung, actuel chef du PD. Sa cote de popularité reste toujours inférieure à 40%. Selon un sondage réalisé du 1er au 5 avril dernier par la société Realmeter et consultable sur le site Web de la Commission nationale de la délibération du sondage des élections (https://www.nesdc.go.kr/), la popularité de Yoon se situe à 37,3%, alors que les opinions défavorables s'élèvent à 59,5%. La cote de popularité de Yoon a connu un pic durant la quatrième semaine du mois de février (41,9%) avant un inversement de la tendance de la courbe au cours des cinq semaines suivantes (41,9%, puis 41,1%, 40,2%, 38,6%, 36,5% et enfin 36,3%).

Durant la campagne électorale, plusieurs sujets d'actualité politique ont fait évoluer les intentions de vote chez les électeurs. Parmi ceux-ci figurent notamment le conflit interne entre le PPP et le bureau présidentiel au sujet du sac à main de marque française de luxe que l'épouse du président, Kim Keon Hee, avait reçu, tandis que le PD était en ébullition à cause du processus de désignation des candidats aux législatives, souvent critiqué pour avoir favorisé les proches de Lee Jae-myung et éliminé les autres.

En outre, le PPP a également fait l'objet de critiques concernant l'affaire de la nomination en tant qu'ambassadeur en Australie de l'ancien ministre de la Défense Lee Jong-sup, visé par une enquête sur une possible intervention dans une investigation sur la mort d'un Marine, la démission du conseiller présidentiel chargé des affaires civiles et sociales Hwang Sang-moo après des propos menaçant proférés contre des journalistes, ou encore avec les propos inappropriés du président au sujet du prix d'un bouquet de poireaux. Du côté de l'opposition, ce sont entre autres des obscénités prononcées par certains candidats et des prêts bancaires illicites qui ont fragilisé le soutien de leurs électeurs.

Dernière ligne droite dans la campagne

Han Dong-hoon (à dr.), président par intérim du Parti du pouvoir du peuple (PPP), la formation au pouvoir, appelle à soutenir Yun Hee-suk, candidate du parti dans la circonscription de Seongdong A à Séoul, le mardi 9 avril 2024, à la veille des élections générales. (Yonhap)

Les observateurs considèrent que la crise causée par les démissions en masse de médecins en formation pour protester contre une hausse du quota d'admissions en facultés de médecine va probablement grandement influencer les intentions de vote, des voix s'élevant de plus en plus pour demander au gouvernement d'arrêter de camper sur ses positions. Le taux de participation est également perçu comme un facteur déterminant pour l'issue du scrutin. Le ratio de participation au vote anticipé s'élève à 31,3%, un record pour des législatives, alors que le taux de participation final lors des législatives 2020 était de 66,2%.

Le PPP insiste sur le fait que l'incapacité de l'administration Yoon à avancer sur son programme de réformes jusqu'à présent est à mettre sur le compte de l'Assemblée, qui est contrôlée par le PD. Le dirigeant du PPP, Han Dong-hoon, estime également qu'il est nécessaire «d'empêcher les forces criminelles de gouverner sur les citoyens respectueux des lois», faisant référence aux affaires judiciaires des chefs des deux principaux partis d'opposition.

Le dirigeant du PD, Lee Jae-myung, est inculpé dans plusieurs affaires de corruption datant de l'époque où il était maire de Seongnam, une ville de la banlieue sud de Séoul. Cho Kuk, le président du Parti de l'innovation de la Corée, créé il y a quelques semaines mais se profilant déjà comme la troisième force politique, est un ancien ministre de la Justice tombé en disgrâce car il aurait usé de son influence et falsifié des documents pour aider ses enfants à entrer à l'université.

Lee parle lui aussi de juger ses adversaires, et en particulier Yoon et son administration, pour avoir «ruiné le pays et trahi le peuple». Il accuse en effet le président d'avoir mal géré plusieurs dossiers, dont celui de la nomination au poste d'ambassadeur de Lee Jong-sup. A la veille du jour du scrutin, Lee a indiqué que «Tous les accomplissements que la Corée du sud avait réalisés jusqu'à présent grâce aux efforts de sa population ont été réduits à néant, l'économie est en ruine et le bien-être public est en faillite», a-t-il continué. «La Corée, qui était autrefois une des 10 plus grandes économies mondiales et une des cinq puissances exportatrices, en est réduite à être un Etat à la balance commerciale déficitaire pire que la Corée du Nord.»

Chef de l'opposition au tribunal

Lee Jae-myung (au c.), le chef du Parti démocrate (PD), principale formation de l'opposition, lit un communiqué à son arrivée à la Cour centrale du district de Séoul, le mardi 9 avril 2024, pour assister à une audience concernant des accusations de corruption le visant dans un projet immobilier datant de l'époque où il était maire de Seongnam, au milieu des années 2010.

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(FIN)

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