L'ancien président du Parti démocrate (PD), Lee Nak-yon, donne une conférence de presse à l'Assemblée nationale à Séoul, pour annoncer son départ du PD et son plan de lancer un nouveau parti politique.
SEOUL, 11 jan. (Yonhap) -- Lee Nak-yon, ex-chef du Parti démocrate (PD) et ancien Premier ministre de l'administration Moon Jae-in, a déclaré aujourd'hui son départ du parti. A une conférence de presse donnée à l'Assemblée nationale ce jeudi après-midi, Lee a déclaré que «l'esprit, la valeur et la dignité des anciens présidents Kim Dae-jung et Roh Moo-hyun du parti ont complètement disparu et notre parti est devenu un parti politique pour une seule personne, pour protéger cet homme où les paroles et actions violentes et d'une qualité médiocre se multiplient».
Lee Nak-yon, un symbole politique du PD, avait demandé au dirigeant de son parti de démissionner et former un comité d'urgence d'union afin de casser le socle de la politique dépendant du fandom et de la bipolarisation idéologique. Lee Nak-yon et l'actuel chef du PD, Lee Jae-myung, se sont rencontrés à la fin de l'année 2023 à Séoul mais les deux n'ont pas réussi à trouver une entente. La séparation entre les deux est ainsi prévisible et l'ancien Premier ministre projette de créer un nouveau parti politique pour préparer les élections législatives du 10 avril prochain.
Lee Nak-yon a également noté que «si on n'arrive pas à casser la structure de monopole de la politique partagée par deux partis incompétents et corrompus qui mènent leur bataille extrême de bipolarisation idéologique, il ne sera pas possible de maintenir la république de Corée dans son état complet», en poursuivant qu'«il faudra commencer un régime multipartite pour restaurer une politique de conciliation et de médiation mettant fin à ce système de bipartisme haineux et de répugnance».
La veille de cette déclaration de l'ancien Premier ministre, trois élus frondeurs du PD qui font partie du groupe intitulé «Principe et sens commun» ont également quitté le parti en soulignant la nécessité d'«un nouveau groupe politique dépassant le socle de l'idéologie bipolarisée.» A ce propos, Lee Nak-yon a indiqué que «je tiendrai les mains des élus rassemblés au groupe ''Principe et sens commun'' et je souhaite qu'ils participent sur le chemin que je parcourrai».
Le départ de Lee Nak-yon pourrait être un germe de scission du PD alors que 129 députés du PD ont demandé hier à Lee de ne pas quitter le parti en disant que «la scission n'aidera que l'administration Yoon Suk Yeol». Mais cette réclamation n'a pas eu d'écho. L'ancien chef du PD va créer un nouveau parti politique qui viserait à mener une politique sans privilèges et une gouvernance par l'état de droit tout en critiquant la gouvernance autoritaire du président Yoon, prenant le Parquet comme un sabre tranchant, alors que le PD qui a la majorité absolue au Parlement abuse de l'immunité parlementaire pour protéger son chef.
A l'approche des élections législatives, les frondeurs des deux partis ont commencé à former leurs groupes dans une tierce zone, en dehors des deux principaux partis, à savoir l'ex-chef du Parti du pouvoir du peuple (PPP) conservateur, Lee Jun-seok, qui a quitté son parti à la fin de l'année dernière, et les dissidents du PPP rassemblés autour de lui pour former un nouveau parti réformateur. Côté progressistes, Lee Nak-yon et les trois élus PD envisagent une union avec tous les politiciens dissidents du bipartisme. Si ces groupes différents se rassemblent sous une même «Big Tent» (Grande Tente), le paysage politique actuellement tiraillé entre le PPP et le PD pourrait subir un impact non négligeable aux élections législatives.
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