Harris ne veut pas être une présidente qui «s'acoquinera» avec Kim Jong-un
WASHINGTON/SEOUL, 23 août (Yonhap) -- A peine nommée formellement par le Parti démocrate pour la course à la Maison-Blanche de novembre, Kamala Harris a déclaré qu'elle ne «s'acoquinerait» jamais avec les «dictateurs» tels que le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un, lesquels espèreraient selon elle une victoire de son adversaire républicain, Donald Trump.
Dans le discours qu'elle a prononcé jeudi pour l'acceptation officielle de sa nomination, lors de la convention démocrate qui s'est tenue à Chicago, l'actuelle vice-présidente Harris n'a pas hésité à tacler l'ancien président Trump pour les liens personnels qu'il s'est régulièrement vanté d'avoir avec Kim. Afin de souligner sa différence d'approche, elle a annoncé sans détour qu'elle sait comment elle se positionne dans «la lutte entre la démocratie et la tyrannie».
«Je ne vais pas m'acoquiner avec les tyrans et les dictateurs comme Kim Jong-un, qui soutiennent Trump», a-t-elle clamé devant une foule extatique de sympathisants démocrates au quatrième et dernier jour de la convention nationale du parti. «Ils savent qu'il est facile à manipuler avec la flatterie et les faveurs. Ils savent que Trump ne va pas demander des comptes aux autocrates car lui-même aimerait être un autocrate.»
Ces propos renforcent l'idée qu'en cas d'élection, Harris resterait globalement dans la continuité de la stratégie adoptée par l'actuel président Joe Biden, en privilégiant la recherche de solution avec les alliés des Etats-Unis pour dissuader la Corée du Nord de mettre en œuvre ses menaces, tout en gardant la porte ouverte au dialogue.
Elle a par ailleurs apporté des clarifications sur sa vision jusque-là nébuleuse en matière de politique internationale en affirmant son attachement à la position de leadership mondial de son pays et à la puissance dont jouissent les Etats-Unis avec l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (Otan), dénonçant au passage le discours électoral de Trump en février qui avait fâché les alliés membres de l'Otan, dans lequel il disait vouloir encourager Moscou à attaquer les «délinquants» de l'Otan qui n'honorent pas leurs engagements concernant les dépenses militaires.
«Je vais m'assurer que nous menions le monde vers l'avenir, que ce soit l'Amérique et non pas la Chine qui remporte la compétition pour le XXIe siècle, et que nous renforcions notre leadership mondial plutôt que d'abdiquer», a-t-elle déclaré avec beaucoup d'emphase. «Trump, en revanche, a menacé d'abandonner l'Otan. Il a encouragé Poutine à envahir nos alliés, a dit à la Russie de faire ce que bon lui semble.»
La figure de proue des démocrates a détaillé sa priorité si elle devient en janvier prochain la commandante en chef des forces américaines : «Je ferai en sorte que l'Amérique aie toujours la force de combat la plus forte et la plus létale au monde.»
En cas de victoire en novembre, Harris deviendra la première femme présidente des Etats-Unis. Sa nomination est un nouveau chapitre dans cette course présidentielle mouvementée, marquée par la tentative d'assassinat contre Trump qui a échoué de peu le mois passé et le choix Biden de se retirer, ce qu'un président sortant n'avait jamais fait aussi tard dans le calendrier électoral.
Lors de son investiture en janvier 2021, Harris étaient devenue la première femme, la première personne afro-américaine et la première personne de descendance sud-asiatique à occuper la vice-présidence américaine. Elle avait été intronisée sénatrice de Californie en 2018, et avait auparavant fait carrière dans la justice, avec des postes de procureure à San Francisco et de procureure générale de Californie.
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