Mort du Marine : le commandant de division pas inquiété, 6 autres officiers référés au Parquet

SEOUL, 08 juil. (Yonhap) -- La police a décidé lundi de ne pas demander de poursuite à l'encontre d'un commandant de division de la marine qui était jusqu'à présent suspecté d'avoir une part de responsabilité dans la mort d'un jeune soldat lors d'une opération de recherche de survivants durant les inondations de l'été 2023. Le dossier concernant six autres officiers a par contre été transmis au Parquet pour de possibles inculpations.

Cette issue à une enquête policière particulièrement sensible politiquement est arrivée presque un an jour pour jour après le drame. Le caporal Chae Su-geun, un conscrit de la marine âgé de 20 ans, avait été emporté le 19 juillet par une rivière en crue, dans le comté de Yecheon, dans le sud-est du pays, lors d'une intervention pour tenter de retrouver des victimes de fortes pluies qui s'étaient abattues dans la région. Son corps sans vie avait été retrouvé tard dans la soirée.

L'annonce avait suscité l'émoi et la colère à travers le pays puisque les premiers éléments de l'enquête ont très vite révélé que le groupe de soldats dont Chae faisait partie n'avait pas été équipé correctement avec des gilets de sauvetage ou des cordes pour mener cette mission périlleuse, qui consistait à passer au peigne fin une rivière boueuse qui avait débordé et s'écoulait avec un fort débit.

Lundi, l'Agence provinciale de la police du Gyeongsang du Nord, dans la ville d'Andong située près de Yecheon, a annoncé avoir décidé de référer auprès du Parquet six officiers de l'armée, dont le commandant du bataillon de Chae, pour négligence professionnelle ayant entraîné la mort. L'ancien commandant de la 1ère division du corps des Marines au moment des faits, Lim Seong-geun, ne figure pas parmi eux. Il avait un temps été visé par une enquête interne de l'armée, laquelle fait encore beaucoup parler d'elle à cause de suspicions de tentatives d'interférences de la part du gouvernement, donnant lieu à un vif conflit entre le parti au pouvoir et l'opposition.

Les accusations étaient apparues après que l'ancien enquêteur en chef de la marine, le colonel Park Jung-hun, avait dressé un rapport accusant Lim et sept autres officiers d'être responsables pour la mort de Chae. Il avait présenté ses conclusions à la police pour engager des procédures après avoir reçu confirmation du ministre de la Défense de l'époque. Mais le rapport avait ensuite été récupéré par le ministère, tandis que Park a été démis de ses fonctions et inculpé pour insubordination. Park a affirmé avoir été informé que le dossier aurait été récupéré dans les locaux de la police à cause de la «colère» du président Yoon Suk Yeol en apprenant que les résultats mettait en cause des commandants.

Le Bureau d'enquête sur la corruption des hauts fonctionnaires (CIO) mène actuellement sa propre enquête sur les soupçons d'ingérence de la part du bureau présidentiel et du ministère de la Défense. La semaine passée, l'Assemblée nationale, qui est détenue par l'opposition, a adopté une motion demandant une commission d'enquête spéciale sur ces allégations, malgré les vives protestations du Parti du pouvoir du peuple (PPP), formation au pouvoir.

Un texte similaire avait déjà été accepté par le Parlement lors de la législature précédente mais avait été censurée par Yoon. Seule une majorité qualifiée des deux tiers aurait pu invalider le véto présidentiel lors d'un second vote, ce dont l'opposition était loin de disposer. Le président devrait logiquement faire usage de nouveau de son droit de véto pour bloquer cette motion.

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