(FOCUS) Les SMS de l'épouse du président ravivent les tensions entre Han et le bureau de Yoon

SEOUL, 08 juil. (Yonhap) -- Les tensions entre le bureau présidentiel et l'ancien chef par intérim du parti au pouvoir, également candidat à la présidence du parti, Han Dong-hoon, sont de nouveau sous les feux des projecteurs depuis qu'il a été révélé que Han aurait ignoré des messages que l'épouse du président, Kim Keon Hee, lui aurait envoyés en début d'année. Cette nouvelle affaire risque de dominer les discussions lors de la convention nationale du parti prévue dans quelques semaines pour désigner le nouveau chef du parti.

Han, qui avait pris la relève à la tête du Parti du pouvoir du peuple (PPP) en vue des élections législatives du 10 avril, aurait ignoré cinq messages que Kim lui aurait envoyés en janvier sur l'application de messagerie instantanée Telegram. Dans ces messages, elle lui aurait proposé de trouver une solution à la controverse causée à l'époque par son acceptation suspectée d'un sac à main de luxe en 2022, ce qui serait une infraction à la loi anticorruption.

Kim avait écrit qu'elle était désolée d'avoir causé des soucis peu avant les élections et qu'elle était disposée à s'excuser publiquement si le parti jugeait cela nécessaire, d'après les personnes qui ont révélé l'existence de ces messages jeudi passé aux micros de la radio CBS.

Han, qui sera opposé à trois candidats pour la direction du PPP durant la convention nationale du parti le 23 juillet, a nié avoir commis la moindre faute, expliquant qu'il avait fait part de sa position concernant la proposition de Kim par «les canaux officiels», c'est-à-dire via le directeur du cabinet présidentiel et le conseiller présidentiel aux affaires politiques.

«Est-ce que cela n'aurait-il pas été bizarre, même si j'avais répondu (aux messages de Kim) ?», a réagi Han vendredi durant une interview sur la chaîne de télévision publique KBS. «J'ai la forte conviction, ayant passé toute ma vie dans la fonction publique, que les domaines tels que les relations privées ne doivent jamais s'immiscer dans la conduite de mes missions officielles.»

Han a affirmé que le contenu des messages a été modifié, car il se souvient que l'épouse du président faisait état de «diverses circonstances» qui l'empêchaient de présenter des excuses. Il a par ailleurs suggéré que la divulgation de ces messages aurait pour but d'influer sur le résultat de la convention nationale.

Les autres candidats à la présidence du PPP ont saisi l'occasion pour s'en prendre à Han, en insinuant que ce faux-pas dont Han est accusé aurait conduit à ce que Kim ne s'exprime pas du tout sur le scandale du sac à main, contribuant à l'emballement de l'affaire et avec pour conséquence la défaite accablante du PPP aux législatives.

Won Hee-ryong, qui a été ministre du Territoire dans le gouvernement de Yoon, a publié sur Facebook dimanche que Han devrait partager l'entièreté de ces messages et s'excuser. Une autre candidate, Na Kyung-won, a déclaré samedi que Han a commis une erreur claire qui a véritablement porté atteinte au parti. Yoon Sang-hyun a quant à lui estimé que Han aurait dû répondre à ces messages et chercher un moyen de résoudre cette affaire en collaborant avec Kim, la personne à l'origine de la controverse.

Le bureau présidentiel est intervenu dimanche au milieu du débat qui s'intensifie pour rejeter toutes les insinuations selon lesquelles il chercherait à influencer la campagne pour la direction du parti. «Le bureau présidentiel ne s'est jamais immiscé ni n'est jamais intervenu dans le processus électoral de la convention nationale du PPP, et cela restera le cas», a répondu un responsable du bureau présidentiel. «Nous exhortons en particulier les candidats et leurs campagnes à ne pas mêler le bureau présidentiel à l'élection.»

Mais un groupe constitué de membres du PPP considérés comme proches de Yoon aurait envisagé à un moment donné de faire circuler une pétition et d'organiser hier une conférence de presse pour demander le retrait de la candidature de Han. Il serait revenu sur sa décision après que le comité de gestion des élections du PPP l'aurait mis en garde contre «des réponses fermes aux actions qui compromettent l'harmonie au sein du parti».

«N'annulez pas s'il vous plait la pétition juste parce que vous êtes surpris d'entendre que l'opinion populaire est négative, j'espère que vous ferez tout comme la dernière fois», a écrit Han sur Facebook, en référence à une pétition avant l'élection de la direction du PPP l'année passée que plusieurs députés avaient signée et qui avait finalement forcé Na Kyung-won, candidate également cette fois-là, à se retirer.

L'affaire du sac à main avait déjà causé de la discorde entre Han et le président Yoon. Le bureau présidentiel avait demandé en janvier à Han de quitter ses fonctions suite à des tensions sur la manière appropriée de gérer ce scandale ainsi que sur le processus de choix des candidatures pour les législatives.

Han avait refusé, et il avait par la suite montré des signes de réconciliation entre lui et le président lorsqu'ils ont été vus ensemble sur les lieux d'un marché ravagé par un incendie. Han fut un des plus proches confidents de Yoon à l'époque où ils étaient tous deux procureurs, et a officié en tant que ministre de la Justice depuis l'arrivée au pouvoir de Yoon jusqu'à décembre de l'année passée.

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