priser
Apparence
Étymologie
[modifier le wikicode]Verbe 1
[modifier le wikicode]priser \pʁi.ze\ transitif ou intransitif 1er groupe (voir la conjugaison)
- Aspirer par le nez (du tabac, ou une autre substance : cocaïne, etc.).
Au milieu est placé un grand brasero qui sert à allumer les encensoirs et peut-être aussi les cigarettes, car beaucoup de prêtres espagnols fument, ce qui ne nous paraît pas plus inconvenant que de priser du tabac en poudre, jouissance que le clergé français se permet sans aucun scrupule.
— (Théophile Gautier, Voyage en Espagne, Charpentier, 1859)Toujours vêtu de culottes noires, habit marron, il prisait dans une tabatière d’argent richement armoriée, en plissant sa figure sèche et ridée.
— (Marcel Schwob, La Dernière Nuit dans Cœur double, 1891)Mon voisin de droite prisait et, quand nous nous trouvions rapprochés, il me lançait sa tabatière dans laquelle je prenais de toutes petites pincées, histoire de faire comme les autres, de m’éclaircir le cerveau en éternuant.
— (Émile Guillaumin, La vie d’un simple, 1904, page 127)- Il me conte cela en prisant, prisant toujours, le menton souillé, le gilet sali, les narines grillées, mais avec quelque chose de fier dans le front et le regard.
Il fait grincer sa tabatière, à la Robert-Macaire, il me fait aussi — le mâtin — songer à Napoléon, pinçant son tabac dans son gousset, tout en dictant le plan de bataille.
Il n’y a pas à barguigner, il a du chien ! — (Jules Vallès, L’Insurgé, G. Charpentier, 1908) Elle m’a répondu que c’était pour faire comme la nièce de madame, mademoiselle Cynthia, qui buvait, fumait, prisait des tas de cochonneries, dont la Lucie m’a dit les noms, qui étaient des drôles de noms que je ne rappelle pas.
— (René Crevel, Babylone, Éditions du Sagittaire/Simon Kra, 1927, chapitre 3)Un jour, il [Charles Lamb] faisait une promenade avec William Hone, à Hampstead Heath. Hone prisait énormément, de même que Lamb. Comme ils s'entretenaient de ce sujet, ils tombèrent d'accord qu’il était indigne de priser autant qu’eux, et, s’exhortant tous deux à s’affranchir de leur servitude, ils lancèrent leurs boîtes de tabac dans les bruyères. La nuit venue, Lamb, un peu honteux, s’en fut chercher la sienne dans les broussailles de Hampstead Heath, et comme il marchait courbé en deux, il heurta quelqu’un dans l’obscurité : c'était Hone qui cherchait sa boîte.
— (Julien Green, Charles Lamb, dans Suite anglaise, 1927, Le Livre de Poche, page 73)
Synonymes
[modifier le wikicode]Dérivés
[modifier le wikicode]Traductions
[modifier le wikicode]- Anglais : to take snuff (en) (priser du tabac) to snort (en) (priser une drogue)
- Arabe : يشم (ar), يقَوّم، يسَعّر (ar)
- Catalan : ensumar (ca)
- Croate : šmrkati duhan (hr)
- Danois : snuse (da)
- Espéranto : snufi (eo)
- Italien : sniffare (it)
- Néerlandais : snuiven (nl)
- Normand : prinzaer (*)
- Occitan : cinsar (oc)
- Russe : нюхать (ru)
- Solrésol : laladomi (*)
Verbe 2
[modifier le wikicode]- Apprécier, considérer quelque chose comme ayant de la valeur.
C’est que votre société vieillie prise avant tout les convenances…
— (Stendhal, Le rouge et le noir, 1830, réédition Gallimard, 2020, page 405)Deschartre avait un livre, placé au plus haut des rayons, qu'il prisait pour l'ancienneté de l'édition.
— (George Sand, Histoire de ma vie, 1855, Édition de la Pléiade, tome I, 1970, page 714)Telcide ne prise pas du tout ce genre de boniment. Elle a froncé le sourcil.
— (Germaine Acremant, Ces dames aux chapeaux verts, Plon, 1922, réédition Le Livre de Poche, page 106)- HECTOR, tendant une boîte de cigares à Peterbono. – Un cigare, cher ami ?
PETERBONO se sert. – Je les prise. Ils sont remarquablement bons. — (Jean Anouilh, Le Bal des voleurs, 1938) Michel-Ange le traitera publiquement de goffo (de balourd). Le Vinci, je suppose, ne doit pas le priser davantage.
— (Serge Bramly, Léonard de Vinci, Ed. Jean-Claude Lattès, 1988, Le livre de poche, page 186)Je retire ma main et, prisant la moindre seconde, je veux poursuivre mes observations, lorsque Varienka glisse convulsivement son bras sous le mien et se serre contre mon flanc.
— (Anton Tchekhov, Fragments du journal d’un irascible, traduction Anne Coldefy-Faucard, Librio 698, 2004, E.J.L.)
- (Finance) Fixer un prix en réponse à une demande sur un marché ou la valeur d’un bien ou d’un instrument financier, pour des raisons comptables, que ce soit sur un marché organisé ou un marché de gré à gré.
Dérivés
[modifier le wikicode]Apparentés étymologiques
[modifier le wikicode]- Anglais
Traductions
[modifier le wikicode]Prononciation
[modifier le wikicode]- France (Lyon) : écouter « priser [Prononciation ?] »
- Somain (France) : écouter « priser [Prononciation ?] »
Anagrammes
[modifier le wikicode]→ Modifier la liste d’anagrammes
Références
[modifier le wikicode]- « priser », FranceTerme, Délégation générale à la langue française et aux langues de France.
Forme de nom commun
[modifier le wikicode]Neutre | Indéfini | Défini |
---|---|---|
Singulier | pris | priset |
Pluriel | priser | priserna |
priser \Prononciation ?\ neutre
- Pluriel indéfini de pris.
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