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Pausanias, Béotie-1, chapitre VI

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Traduction par M. Clavier.
J.-M. Eberhart (5p. 44-48).

CHAPITRE VI.


Affaires militaires des Thébains. Signes qui ont précédé des entreprises de guerre.

QUANT aux succès que les Thébains ont obtenus à la guerre ; et aux revers qu'ils y ont éprouvés, voici ce que j'ai trouvé de plus mémorable. Ils furent vaincus par Ies Athéniens qui étaient venus au secours des Platéens, avec qui les Thébains étaient en guerre au sujet des limites de leur territoire. Ils furent défaits une seconde fois par les Athéniens, devant qui ils se trouvèrent en bataille vers Platées, lorsqu'ils embrassèrent le parti du roi de Perse contre les Grecs.

On ne peut imputer cette faute à la nation entière ; Thèbes, en effet, était alors livrée à l'oligarchie, et leur constitution primitive n'était plus en vigueur. Si les barbares étaient venus dans la Grèce, tandis qu'Athènes était encore soumise à la domination de Pisistrate et de ses enfants, il aurait été difficile aux Athéniens d'éviter de se joindre aux Mèdes.

Les Thébains dans la suite remportèrent une victoire sur les Athéniens à Délium dans le pays de Tanagre, et les Athéniens y perdirent Hippocrate, fils d'Ariphron, leur général, avec la plus grande partie de leur armée. Les Thébains et les Lacédémoniens f furent en assez bonne intelligence immédiatement après la retraite des Mèdes, et jusqu'à la guerre du Péloponnèse contre les Athéniens ; mais cette guerre étant terminée, et les forces navales des Athéniens étant détruites, les Thébains ne tardèrent pas à faire, de concert avec les Corinthiens, la guerre aux Lacédémoniens ; [ vaincus deux fois vers Corinthe et à Chéronée, ils remportèrent enfin à Leuctres la victoire la plus célèbre qu'à notre connaissance des Grecs aient remportées sur d'autres Grecs ; ils renversèrent les Décarchies que les Lacédémoniens avaient établies dans les villes, et chassèrent de partout les Harmostes Spartiates. Ils soutinrent dans la suite penaant dix années sans interruption la guerre de la Phocide, nommée par les Grecs la guerre sacrée.

J'ai déjà dit dans la description de l'Attique, que la défaite de Chéronée avait été une calamité générale pour tous les Grecs, et plus particulièrement encore pour les Thébains, qui furent forcés de recevoir une garnison dans leur ville. Lorsque Philippe fut mort et qu'Alexandre eut pris la couronne de Macédoine, les Thébains parvinrent à chasser cette garnison ; à peine cela fut-il fait, que les dieux leur présagèrent leur ruine, et il parut dans le temple de Cérès Thesmopbore des signes absolument contraires à ceux qui avaient précédé la bataille de Leuctres ; e à Labdacus, lorsqu'il fut en âge de gouverner ; mais Labdacus étant mort peu de temps après, Lycus fut tuteur de Laïus, son fils, en effet, à la première époque, les araignées avoient couvert de toiles blanches les portes de ce temple ; elles les couvrirent de toiles noires lors de l'entrée d'Alexandre et des Macédoniens dans leur pays. C'est ainsi qu'on raconte qu'il tomba une pluie de cendre à Athènes dans l'année qui précéda la guerre que Sylla fit aux Athéniens, et tous les malheurs qui en furent la suite.