travail, malgré la faiblesse relative du salarié : trop longtemps privé du droit de coalition et d’association, les salaires ont augmenté, la condition du travailleur manuel s’est élevée.
Ce résultat est la conséquence du développement de la richesse.
Et surtout, il ne faut pas croire qu’une autre politique sociale eût fait grandir plus vite la part des plus pauvres ; il ne faut pas affirmer que les conflits du travail, l’action syndicale, la grève, peuvent élever toujours plus haut les salaires sous la seule et irrésistible poussée de la classe ouvrière prenant conscience de sa force à mesure qu’elle sait mieux faire triompher ses exigences. Ce sont là des erreurs.
On se fait des illusions à l’égard de la richesse consommable et partageable ; nous voyons mal, et nous sommes dupes des apparences. Non seulement la masse des biens est moins grande qu’on ne le croit mais encore l’intérêt servi aux capitalistes, le profit attribué aux chefs d’entreprises constituent, eux aussi, un dividende social trop faible pour qu’en le répartissant d’une autre manière entre les salariés on puisse grossir leur part et donner le bien-être à la foule.
Nous sommes encore trop pauvres. Tous nos efforts doivent tendre à développer la richesse pour rendre possible une amélioration certaine de la condition du nombre.
L’intervention de l’Etat n’est utile qu’à la condition de se proposer le même objet, au lieu de modifier la répartition des richesses ; elle n’est