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Page:Revue des Deux Mondes - 1893 - tome 120.djvu/174

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LES LABORATOIRES MARITIMES
NAPLES ET BANYULS-SUR-MER

Il est de connaissance courante que, sur notre globe, la surface recouverte par les eaux est trois fois plus grande que celle de la terre ferme. L’immense volume liquide qui forme l’Océan présente en ses différens points des conditions très variées, et pour cela la vie marine s’exerce sous les formes les plus diverses, offrant un intérêt considérable aux études des zoologistes.

Sans doute la quantité de lumière et de chaleur que verse le soleil sur les flots et qui décroît depuis l’équateur jusqu’au pôle, ne produit pas des effets plus marqués que sur les continens, où l’on voit, en s’avançant vers le nord ou vers le sud, l’invraisemblable éclat et le prodigieux coloris des faunes et des flores tropicales s’éteindre peu à peu jusqu’à la pâleur ternie des lichens et des animaux polaires. Si, d’une façon plus générale encore, mille différences de détail produisent sur la terre aussi bien que dans les eaux mille adaptations particulières, il est cependant vrai que, par-dessus tout, la connaissance des faunes de l’Océan rend manifeste à l’esprit la nécessité qui relie les formes animales aux conditions de leur milieu.

Quel naturaliste ne saurait reconnaître le faciès côtier, ou le faciès pélagique présenté par les animaux du large qui nagent à la surface, ou encore le faciès abyssal, réalisé dans les grands fonds ?

Sur la côte, où la vague incessante et brutale vient battre les rochers ou labourer les grèves, on ne trouve jamais que des animaux robustes, bien cuirassés ou tout au moins bien fixés. Les