pose des règles, les numérote, les contraint à s’éclairer la nuit, leur prescrit de franchir au pas certains passages.
Pour que les voitures publiques n’exposent celui qui s’en sert à aucun danger, à aucune collision, elle les oblige à se munir de son autorisation, les visite d’abord avant qu’elles marchent, puis, tous les ans, fait des réglemens pour les omnibus, mode de transport tellement adopté, qu’on évalue à 60,000 par jour le nombre des personnes qui l’emploient, soumet les cochers à une discipline rigoureuse et les suspend de leur service en cas d’infraction, établit à demeure des inspecteurs sur chaque place, tarife le prix du transport, et parvient, à l’aide de dispositions diverses, à assurer la restitution de toute valeur oubliée dans une voiture publique, restitution qui, en 1841, pour l’argent et les billets de banque seulement, a excédé 10,000 francs.
Pour concilier la navigation avec les avantages que la Seine peut procurer, elle interdit tout ouvrage qu’elle n’a point autorisé, et soumet les établissemens de bains chauds, les écoles de natation, les bateaux de blanchisseurs, à des conditions déterminées de construction et de stationnement.
La salubrité publique est à son tour l’objet des vigilantes préoccupations de la police administrative. Les égouts qui promènent sous nos pieds leurs longues galeries, curés et entretenus, s’ouvrent à l’écoulement de toutes les eaux ménagères ; chaque année, plus de 6,000 fosses d’aisance sont vidées et réparées ; des agens divers et nombreux surveillent les établissemens classés, recherchent et font abattre les animaux attaqués de maladies contagieuses, détruisent les chiens errans, comblent les puits infects, visitent les vases et ustensiles de cuivre dans les lieux publics, font ventiler en hiver et fermer en été les amphithéâtres et salles de dissection, surprennent et dénoncent les remèdes secrets, les pharmacies tenues irrégulièrement, saisissent les médicamens gâtés ou mal préparés, surveillent les fabriques et les dépôts d’eaux minérales factices, répandent dans le ruisseau les vins frelatés, suppriment les comestibles corrompus, et prennent une foule de mesures du même genre, toutes dirigées vers le même but.
Le préfet de police est secondé, dans cette partie de ses attributions, par le conseil de salubrité, admirable institution adoptée dans plusieurs de nos grandes villes, et qui devrait l’être dans toutes les préfectures. Ce conseil, composé d’hommes éminens, médecins,