et l’endroit était devenu une sorte de cloaque. La Géhenne est donc dans la pensée de Jésus une vallée ténébreuse, obscène, un gouffre souterrain plein de feu[1]. Les exclus du royaume y seront brûlés et rongés par les vers, en compagnie de Satan et de ses anges rebelles[2]. Là, il y aura des pleurs et des grincements de dents[3]. Le royaume de Dieu sera comme une salle fermée, lumineuse à l’intérieur, au milieu de ce monde de ténèbres et de tourments[4].
Ce nouvel ordre de choses sera éternel. Le paradis et la géhenne n’auront pas de fin. Un abîme infranchissable les sépare l’un de l’autre[5]. Le Fils de l’homme, assis à la droite de Dieu, présidera à cet état définitif du monde et de l’humanité[6].
Que tout cela fût pris à la lettre par les disciples et par le maître lui-même à certains moments, c’est ce qui éclate dans les écrits du temps avec une évi-
- ↑ Cf. Talm. de Babylone, Schabbath, 39 a.
- ↑ Matth., xxv, 41. L’idée de la chute des anges, si développée dans le livre d’Hénoch, était universellement admise dans le cercle de Jésus. Épitre de Jude, 6 et suiv. ; IIe Ép. attribuée à saint Pierre, ii, 4, 11 ; Apoc., xii, 9 ; Luc, x, 18 ; Jean, viii, 44.
- ↑ Matth., v, 22 ; viii, 12 ; x, 28 ; xiii, 40, 42, 50 ; xviii, 8 ; xxiv, 51 ; xxv, 30 ; Marc, ix, 43, etc.
- ↑ Matth., viii, 12 ; xxii, 13 ; xxv, 30. Comp. Jos., B. J., III. viii, 5.
- ↑ Luc, xvi, 28.
- ↑ Marc, iii, 29 ; Luc, xxii, 69 ; Act., vii, 55.