Jean-Baptiste, on était scandalisé[1]. Un jour que les disciples de Jean et les pharisiens observaient le jeûne : « Comment se fait-il, lui dit-on, que, tandis que les disciples de Jean et des pharisiens jeûnent et prient, les tiens mangent et boivent ? — Laissez-les, dit Jésus ; voulez-vous faire jeûner les paranymphes de l’époux, pendant que l’époux est avec eux ? Des jours viendront où l’époux leur sera enlevé ; ils jeûneront alors[2]. » Sa douce gaieté s’exprimait sans cesse par des réflexions vives, d’aimables plaisanteries. « À qui, disait-il, sont semblables les hommes de cette génération, et à qui les comparerai-je ? Ils sont semblables aux enfants assis sur les places, qui disent à leurs camarades :
Voici que nous chantons,
Et vous ne dansez pas.
Voici que nous pleurons,
Et vous ne pleurez pas[3].
Jean est venu, ne mangeant ni ne buvant, et vous dites : « C’est un fou. » Le Fils de l’homme est venu, vivant comme tout le monde, et vous dites : « C’est un mangeur, un buveur de vin, l’ami des doua-