man, spécule sur la misère dans laquelle l’a plongée l’abandon de son époux, pour l’obliger de se prostituer à lui. Mais la pire détresse ne parvient à la réduire à cette ignominie, et lorsque, furieux, il veut la prendre de force, elle lui résiste victorieusement. Il la menace de sa vengeance ; il publiera partout qu’il l’a possédée. Pour toute réponse elle lui crache au visage. Arrêtée à la suite d’une plainte déposée par le séducteur, elle va être condamnée à la prison, sur le faux témoignage d’un jeune homme suborné par le misérable, lorsque, pris de remords, le parjure revient sur sa déposition et s’accuse d’avoir calomnié l’innocente.
Francesco, apprenant les malheurs, les vertus et la sublime constance de sa femme, s’empresse de retourner auprès d’elle et d’implorer un pardon qu’elle n’est que trop heureuse de lui accorder.
Il y a sans doute beaucoup de fiction dans ce récit, mais les caractères de Robert Greene et de sa femme correspondent parfaitement à ceux de Francesco et d’Isabelle.
Dans le Groatsworth of Wit l’auteur se peint sous un Jour plus défavorable encore : Roberto, le personnage principal, déshérité en partie au profit de son frère Luciano que son père lui préférait, a pris ce frère en haine et pour le perdre il abandonne momentanément ses études, il se fait son mauvais conseiller, son compagnon de débauches, il l’entraîne dans une vie d’oisiveté et de dissipation. Il le livre à une courtisane Lamilia dont il se flatte d’être aimé lui-même, et qui deviendra sa complice, l’instrument de sa vengeance, qui achèvera de ruiner et de déshonorer le faible Luciano. Mais Lamilia, au lieu de dépouiller Luciano au profit