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Page:Marlowe - Édouard II, 1896, trad. Eekhoud.djvu/133

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viens de la part de ce Mortimer et de ses complices. Jamais n’existèrent plus insignes bandits. Parle, qui t’amène ?

Le Héraut. — Par ma voix les barons, sous les armes, souhaitent à Votre Majesté une vie longue et prospère. De plus, ils me chargent de signifier à Votre Grâce que si vous désirez mettre fin à ce conflit, sans autre effusion de sang, il vous suffira d’éloigner de votre personne ce Spenser comme une branche empoisonnée qui contamine la vigne royale, cette vigne dont les feuilles d’or couronnent votre front souverain… Bien filialement ils engagent Votre Grâce à chérir la vraie vertu et la véritable noblesse, à rendre votre faveur et votre haute estime à des serviteurs éprouvés, à répudier cet essaim de vils et hypocrites flatteurs. À cette condition, ils sont prêts à consacrer leurs biens et leur existence au service de Votre Majesté !

Spenser, le jeune. — Ah traîtres ! Combien de temps leur orgueil nous bravera-t-il encore !

Le Roi. — Hors de ma vue ! N’attends pas de réponse de moi, va-t’en ! — Les rebelles qui se flattent d’imposer à leur souverain ses plaisirs, ses amours et ses favoris ! — Demeure. Avant de t’éloigner, tiens, regarde comme je divorce avec Spenser. (Il embrasse Spenser.)
Et à présent, va-t’en dire à tes maîtres que je m’apprête à les châtier pour l’assassinat de Gaveston. Allons, décampe ! Avec le fer et le feu, Edouard marche sur tes talons !

(Exit le Héraut.)