tées par les bateaux à vapeur, elles se conservent presque pures malgré leur contact forcé. Il faut qu’elles soient attirées et comme barattées dans le grand coude que la Seine fait en face de Meudon pour perdre leurs qualités distinctes et devenir réellement unies. À Sèvres seulement le mélange est complet et l’eau est enfin absolument homogène.
Quoi qu’il en soit, il faut reconnaître que l’eau de Paris, Seine ou Marne, à une exécrable réputation. Cette mauvaise renommée, contre laquelle maintenant rien ne prévaudra, elle la doit aux provinciaux et aux étrangers. Ils viennent à Paris, vont au spectacle, se couchent fort tard, dînent chez les restaurateurs, y soupent quelquefois, se truffent tant qu’ils peuvent, ne boivent que du vin pur, et finalement retournent chez eux avec l’estomac délabré et des alourdissements. Ils ont la mine piteuse, le teint jaune, l’œil plombé, et quand on leur demande la cause de leur malaise, ils répondent : « C’est l’eau de Paris ! »
ii. — les iles et les ponts.
La topographie de la Seine a souvent changé ; je ne parle pas simplement de ses berges, où les quais, commencés en 1312 par Philippe le Bel, n’ont été achevés que de nos jours. La vallée de la Misère est devenue la