devant Jéhovah, » comme pour représenter devant le Seigneur tout le peuple qui lui est consacré. Les pierres précieuses reflètent la lumière du ciel, dont Jéhovah est aussi le souverain. Elles sont disposées sur le pectoral quadrangulaire à peu près comme les Israélistes eux-mêmes le sont dans leur camp. Voir Camp, t. ii, col. 93. Il est évidemment impossible de déterminer quelle relation symbolique pouvait exister entre chaque pierre et la tribu dont elle portait le nom. Il n’y en avait pas moins là une expression saisissante de cette idée que, dans la personne du grand-prêtre, les douze tribus étaient présentes pour rendre hommage à Jéhovah et recevoir ses oracles.
10. — Le pectoral et l’éphod.
— Essai de reconstitution
d’après les monuments égyptiens, par V. Ancessi, Atlas biblique, in-4o, Paris, 1876, pl. vi.
— Cf. Braun, De vestitu sacerdotum Hebræorum, Leyde, 1680, ii, 6, 7 ; Bähr, Symbolik des mosaischen Cultus, Heidelberg, 1839, t. ii, p. 104-110, 127-136.
PEIKHART François, commentateur autrichien,
né à Vienne le 14 janvier 1684, mort dans cette ville le
29 mai 1752. Il entra dans la Compagnie de Jésus en
1698 et fut longtemps professeur et prédicateur. Nous
avons de lui, en allemand, de longs commentaires sur
les quatre Évangiles : Erklärung der Evangelischen Beschreibung der IV Evangelischen. Ils parurent
d’abord à Vienne en 1752-1754, puis à Munich et à Ingolstadt en 1753. L’édition de Munich est en 4 in-fo.
PEINES, châtiments. Voir Pénalités.
PEINTURE, art d’imiter, à l’aide des couleurs appliquées sur une surface, l’apparence naturelle des êtres vivants ou des objets. — La loi qui proscrivait toute image taillée et toute figure d’être animé, Exod., xx, 4, fut toujours prise par les Hébreux dans le sens le plus strict. Ils s’en inspirèrent dans leurs monuments. De plus, étant donnée la nature des matériaux employés dans leurs grandes constructions et leur caractère suffisamment décoratif, on peut dire que la peinture leur fut à peu près étrangère. Aussi, pour exprimer l’idée de « peindre », sont-ils obligés de se servir du verbe ḥâqâh qui veut surtout dire « sculpter » et « graver ». Il est bon néanmoins d’avoir quelque idée de ce que fut la peinture chez les Égyptiens, les Assyriens, les Perses et les Grecs, à cause de quelques allusions bibliques et aussi des illustrations qu’on en tire pour l’explication
du texte sacré.
1o Chez les Égyptiens.
Les statues étaient souvent complètement peintes des pieds à la tête. Dans les bas-reliefs, les personnages et les figures étaient enluminés, sur un fond laissé à l’état naturel. Pour exécuter ces peintures, on se servait de couleurs dont la variété s’accuse de plus en plus avec le temps. Les couleurs trop coûteuses se remplaçaient par des imitations plus simples, comme le bleu du lapis-lazuli par du verre coloré et réduit en fine poussière. On délayait la couleur dans de l’eau additionnée de gomme adragante, et on l’étalait à l’aide d’un calame ou d’une brosse. Pour les surfaces planes, sur lesquelles on tenait à fixer des scènes plus ou moins compliquées, on commençait par dégrossir la paroi à décorer et l’on appliquait sur la muraille encore rugueuse un crépi d’argile noire et de paille hachée menu, mélange qui produisait un enduit analogue à la composition de la brique. La peinture fixée sur les surfaces ainsi préparées constituait de l’enluminure beaucoup plus que de la peinture. L’artiste procédait par teintes plates, juxtaposées mais non fondues. Tout en obéissant à l’inspiration de la nature, il ne s’écartait pas cependant de certaines formules de convention qui caractérisent les procédés égyptiens de la première à la dernière époque. On indiquait dans les ateliers la couleur qui convenait à tel être ou à tel objet, et l’on s’en tenait à cette donnée traditionnelle. Ainsi l’eau est toujours d’un bleu uni ou strié de zigzags noirs. Les chairs sont brunes chez les hommes et d’un jaune clair chez les femmes, sauf un certain nombre d’exceptions qui ne se constatent guère qu’à de rares et courtes périodes. Voir t. i, fig. 616, col. 1932 ; t. ii, fig. 384, col. 1067. La perspective est à peu près inconnue. Les objets représentés sont là, mais à leur place conventionnelle, un canal, par exemple, à mi-hauteur du tronc des palmiers qu’il traverse, un bassin avec les plantations dressées perpendiculairement sur les quatre faces, des masses de soldats figurées par la reproduction multipliée et identique du même individu, les différentes scènes d’une même action juxtaposées ou superposées pour ne négliger aucun détail, etc. L’artiste laissait au spectateur le soin d’interpréter, ce qui d’ailleurs était facile, puisque tous connaissaient parfaitement la convention traditionnelle qui réglait l’œuvre des praticiens. La représentation de l’être humain ne s’écartait qu’assez rarement de certaines lois artistiques en contradiction avec celles de la perspective, mais permettant de caractériser facilement les principales parties du corps. Ainsi presque toujours la tête, munie d’un œil de face, se présente de profil, le buste de face, le tronc de trois quarts et les jambes de profil. « Les maîtres égyptiens continuèrent jusqu’à la fin à déformer la figure humaine. Leurs hommes et leurs femmes sont donc de véritables monstres pour l’anatomiste, et cependant ils ne sont ni aussi laids ni aussi risibles qu’on est porté à le croire, en étudiant les copies malencontreuses que nos artistes en ont faites souvent. Les membres défectueux sont alliés aux corrects avec tant d’adresse qu’ils paraissent être soudés comme naturellement. Les lignes exactes et les fictives se suivent et se complètent si ingénieusement qu’elles semblent se déduire