eſt la cauſe premiere & immuable de tous les effects qui ne dependent point du libre arbitre des hommes[1], prouuent, ce me ſemble, en meſme façon qu’il eſt auſſy la cauſe de touts ceux[2] qui en dependent. Car on ne ſçauroit demonſtrer qu’il exiſte, qu’en le conſiderant comme vn eſtre ſouuerainement parſait ; & il ne ſeroit pas ſouuerainement parſait, s’il pouuoit arriuer quelque choſe dans le monde, qui ne vint pas entierement de luy. Il eſt vray qu’il n’y a que la foy ſeule[3], qui nous enſeigne ce que c’eſt que la grace, par laquelle Dieu nous éleue a vne beatitude ſurnaturelle ; mais la ſeule Philoſophie ſuffit pour connoiſtre qu’il ne ſçauroit entrer la moindre penſée en l’eſprit d’vn homme, que Dieu ne veuille & ait[4] voulu de toute eternité qu’elle y entraſt. Et la diſtinction de l’Eſchole, entre les cauſes vniuerſelles & particulieres, n’a point icy de lieu car ce qui fait que le ſoleil, par exemple, eſtant la cauſe vniuerſelle de toutes les fleurs, n’eſt pas cauſe pour cela que les tulipes different des roſes, c’eſt que leur production depend auſſy de quelques autres cauſes particulieres qui ne luy ſont point ſubordonnées ; mais Dieu eſt tellement la cauſe vniuerſelle de tout, qu’il en eſt en meſme façon la cauſe totale ; & ainſy rien ne peut arriuer ſans ſa volonté.
Il eſt vray auſſy que la connoiſſance de l’immortalité de l’ame & des felicitez dont elle ſera capable eſtant hors de cete vie, pourroit donner ſuiet d’en