Odon arriva au matin à Capdeuilles. Le ciel était couvert de nuées, et un vent humide chassait les feuilles mortes en une danse éperdue. La vieille grille rouillée avait été ouverte. Odon longea l’allée d’eau, d’un gris funèbre d’acier terni. Il marchait vite, pressé de voir Roselyne, de lui dire qu’elle n’avait pas été oubliée, qu’il était accouru dès qu’il avait su. Toute la nuit, tandis que l’automobile roulait à grande allure, il avait revu le charmant petit visage, tel qu’il était l’autre jour, si gai, si vivant, puis tel qu’il devait être aujourd’hui… Une impression de fraîcheur apaisante, jamais ressentie, lui était restée de ses deux visites à Capdeuilles, et il devait s’avouer que cette enfant aux yeux de candeur sincère lui inspirait un intérêt compatissant qu’il se croyait jusqu’ici incapable d’éprouver.
Il contourna le château. À la porte de la terrasse, un drap noir pendait. Et les battants ouverts laissaient voir le cercueil entouré de lumières, couvert des chrysanthèmes et des roses envoyés à Roselyne par M. de Montluzac.
Le jeune homme entra. Il se découvrit, s’inclina et jeta l’eau bénite. Une religieuse, dans un coin