— Délicieux, petite fée des eaux et du foyer ! Je vous proclame infiniment supérieure à tous les chefs passés, présents et futurs.
— Vous vous moquez encore de moi !
— Non, je suis sincère, Roselyne. Ce civet est absolument réussi.
— Je l’ai tant soigné ! Je pensais que vous deviez être très difficile.
— Pourquoi cela ?
— Mais parce que vous êtes riche, et que vous devez avoir des domestiques qui font très bien. Alors, j’avais peur pour ma pauvre petite cuisine.
— Eh bien, rassurez-vous. Jamais mon chef ne m’a servi quelque chose de supérieur à ce civet.
Odon eût prononcé ce jugement — d’ailleurs sincère — rien que pour voir briller de joie ces beaux yeux ingénus.
— Que je suis contente ! Je pourrai me placer comme cuisinière !
M. de Capdeuilles et Odon la regardèrent avec stupéfaction.
— Qu’est-ce que cette idée ? Es-tu folle, Rosey ?
— Mais non, grand-père. Bien sûr, je ne tiens pas à être cuisinière, mais enfin, je le ferais tout de même plutôt que de vous voir manquer de quelque chose.
Elle parlait d’un ton sérieux, et son charmant