M. de Ribbing, après avoir brillé quelque temps sur un théâtre, après tout, digne de lui, a, si j’ai été bien informé, contracté un mariage peu honorable et fini dans une position voisine de la misère.
J’étais, comme on doit bien le penser, fort étranger à la société qui posait et passait ainsi devant moi. J’apprenais le latin et le grec, aussi passablement qu’on peut l’apprendre dans une éducation privée, – privée, c’est le mot et le jeu de mots, car Dieu sait tout ce qui lui manquait ! J’assistais aux fêtes patriotiques du Champ-de-Mars et aux fêtes champêtres des environs de Paris ; j’y voyais, comme bien d’autres, la belle madame Tallien, arrivant au Ranelagh, habillée en Diane, le buste demi-nu, chaussée de cothurnes, et vêtue, si l’on peut employer ce mot, d’une tunique qui ne dépassait pas le genou.
Mon précepteur me conduisait souvent, à cette époque, chez ses parents, ses amis, chez les personnes avec lesquelles il était lié par un concours de circonstances quelconques. J’ai passé par exemple, à plusieurs reprises, plusieurs semaines dans la petite ville de Dourdan, chez deux de ses cousines, mesdemoiselles Talibon. C’étaient deux vieilles filles, bonnes, pieuses et assez aimables. J’enten-