contre-cœur ; il n’exerçait aucune fonction ecclésiastique il était ouvertement libre penseur et consacrait sa vie à la philosophie, aux lettres, à la société. Il avait beaucoup d’esprit, une instruction variée, une amabilité réelle ; mais déjà cette attitude d’incrédule, sous le rabat et le petit collet, m’était pénible.
C’était avec Schlegel qu’il était aux prises. Wilhelm Schlegel, dont le frère, après avoir consacré la moitié de sa vie à composer des livres panthéistes et des romans obscènes, s’était fait tout à coup catholique, Wilhelm Schlegel, dis-je, à l’époque dont je parle, semblait tout prêt à en faire autant. Il s’était pris de belle passion, passion qui n’a pas duré, pour l’extérieur du culte catholique, et ses disputes avec l’abbé de Brême étaient interminables.
Ni la thèse ni l’antithèse n’étaient soutenues par les deux interlocuteurs, à l’avantage de l’un ou de l’autre ; leurs raisons n’étaient pas les bonnes, quelle que fût leur opinion, et je vis arriver avec plaisir le moment du départ qui sépara les combattants.
Madame de Staël rentra en Suisse par le mont Cenis et la Savoie, accompagnée de M. Rocca et