du maréchal. Je l’avais connu à Anvers, où il commandait, à l’époque où M. d’Argenson y résidait comme préfet, et je causais quelquefois avec lui.
Quelque temps avant l’ouverture de la séance, je voyais ce petit homme aller, venir, s’asseoir, se lever, comme une âme en peine. À la fin, il s’approcha de moi, et me demanda ce que je comptais faire, c’est-à-dire comment je me proposais de voter. Je le lui expliquai il n’y comprit rien, à coup sûr, mais il me dit simplement :
– Je ferai comme vous.
– Fort bien, repris-je ; alors asseyez-vous à côté de moi ; nous nous encouragerons mutuellement.
Il s’assit à côté de moi puis, quand vint le moment de voter sur la culpabilité, il dit oui, comme tous ceux qui l’avaient précédé et, quand vint le moment de voter sur la peine, il dit La mort ! comme tous ceux qui l’avaient précédé.
Pauvre homme il lui arrivait précisément ce qui était arrivé au maréchal Ney, sur la place de Lons-le-Saulnier.
J’ai depuis assisté, voire même pris part à une autre séance de la Chambre des pairs, pour le moins aussi solennelle, celle qui prononça sur le sort des ministres de Charles X. Nous étions en