dans un fâcheux dilemme. On me demanda le serment. Je n’avais pas alors sur le serment politique des idées très arrêtées ; je pensais, comme le disent et le pratiquent encore aujourd’hui bien des gens de bien, que le serment politique n’engage à rien de plus qu’à ne pas conspirer, à ne pas trahir, à n’entretenir aucune intelligence avec les ennemis de l’État. Sur ces trois points, j’étais fort tranquille ; néanmoins, dans la disposition d’esprit où je me trouvais, le serment me répugnait. Je ne répondis pas : j’essayai inutilement de m’en tirer par voie de prétérition ; mis enfin au pied du mur, je ne me décidai à franchir le pas qu’en imposant silence à ma conscience, et je reconnais aujourd’hui que ma conscience avait raison contre ma raison. Je reconnais aujourd’hui que prêter serment à tel gouvernement que ce soit, c’est épouser sa cause, espérer en lui, travailler à le maintenir, fut-ce même en lui résistant. De bonne foi, je n’en étais pas là vis-à-vis du gouvernement des Cent-Jours. C’est un acte de ma vie publique que je me reproche et auquel je ne puis songer sans un peu de confusion.
Je revins à Paris après ma déconvenue. Le baromètre était à la tempête. Plus d’espoir de paix ; je