cour, et chez les ministres, ménagée dans le faubourg Saint-Germain, son salon était le rendez-vous de tous les étrangers que la Restauration attirait à Paris. Ce n’était pas ce qui m’en plaisait le plus. Dans la position où se trouvait la France, tout commerce avec les étrangers, quels qu’ils fussent, me répugnait à certain degré ; si fort même, que je me félicitai, mon mariage n’étant pas encore déclaré, de n’être point appelé, comme membre de la famille, à la fameuse entrevue de l’empereur Alexandre et de de la Fayette, entrevue ménagée, comme on le sait, par madame de Staël et dans son propre salon je l’ai souvent regretté depuis.
Parmi les étrangers que je rencontrai dans ce salon figuraient, au premier rang, le duc de Wellington, M. Canning, sir James Mackintosh, lord Harrowby et M. de Humboldt.
Le duc de Wellington m’inspirait, tout ensemble, de l’éloignement et du respect. C’était, pour le fond même du caractère, un véritable Anglais, un Anglais de la vieille roche, un esprit simple, droit, solide, circonspect, mais dur, raide et un peu étroit. Du reste, sa position comme sa renommée formait un contraste étrange avec la galanterie gauche et pressante qu’il affectait auprès des personnes-