France, pour concilier les intérêts de son pays, l’indépendance légitime de l’Allemagne, avec l’orgueil et les intérêts véritables de l’empereur Napoléon. Il rappela les assauts qu’il avait subis, les reproches qu’il avait endurés, les combats qu’il avait rendus, me prenant en quelque sorte à témoin de l’extrémité à laquelle il se trouvait réduit.
Il fit ensuite à grands traits le dénombrement des forces militaires réunies contre nous, en s’empressant d’ajouter que nul ne savait mieux que lui combien l’empereur Napoléon était redoutable et ne se faisait point d’illusion sur les périls que l’Autriche allait affronter. Il m’expliqua les préparatifs déjà faits pour l’évacuation de Vienne, et les dispositions prises pour continuer la lutte, même après un nouvel Austerlitz et un nouveau Wagram.
Je n’avais d’autre droit à tant de confiance que la confiance même dont m’honoraient les deux plénipotentiaires ; mais, à vrai dire, ce n’était pas à moi, c’était à l’ambassade tout entière que ces explications s’adressaient ; je n’étais que le dépositaire accidentel d’un testament in extremis ; ou plutôt ce n’était là que l’effusion d’une âme pleine d’angoisses patriotiques et personnelles, qui s’épan-