la petite table devant laquelle il était assis, et qui me parut couverte de livres de piété. Il était bien mis, son aspect était calme, grave et presque serein.
— Avez-vous quelque plainte à former ? lui demanda Fargues.
— Aucune.
— Peut-on quelque chose pour vous ?
— Rien.
Puis il se remit tranquillement à lire. Je sortis pénétré de respect et d’admiration.
Ce digne martyr de la plus juste des causes, j’entends, par là, celle de la première Vendée, resta dans la cellule où je l’ai vu jusqu’à la Restauration. Rendu à la liberté, rentré dans son pays, revêtu d’un commandement, j’ai appris, avec joie, en 1815, que, durant la réaction de cette époque, il s’était conduit avec beaucoup de sagesse, de modération et d’humanité.
Quelques jours après cet incident, je reçus du duc de Rovigo l’invitation de me trouver le lendemain, à deux heures, au ministère de la police. Je n’y manquai pas, sans prévoir ce qu’il voulait de moi, et quelque peu préoccupé de l’entrevue. J’y rencontrai huit ou dix de mes collègues, comme moi en uniforme, ignorant comme moi le but de