rond, bien connu à Paris et en Angleterre, pour la vivacité de son esprit et le bonheur de ses réparties, homme singulier en qui certaines qualités élevées rachetaient, à quelques égards, ce qu’il y avait d’équivoque dans son existence, et de reprochable dans ses mœurs.
M. d’Argenson et lui avaient été amis de jeunesse, et leur liaison ne s’était jamais ressentie de la diversité de leur genre de vie. Il choisit Anvers pour sa résidence. M. d’Argenson l’accueillit en ami, lui ouvrit sa maison, le présenta partout, ne négligea rien pour lui rendre le séjour d’Anvers agréable et reçut, à ce sujet, des avertissements réitérés dont il ne tenait aucun compte.
Ceci constituait déjà, comme on dit en langage diplomatique, une situation fort tendue.
Survint l’affaire de l’octroi d’Anvers. Des malversations avaient été commises dans la gestion de cet octroi. On en accusait, avec raison, les employés ; on en accusait, non sans raison, la négligence du corps municipal, et principalement du maire. M. d’Argenson, après avoir signalé ces désordres, avait demandé la poursuite des concussionnaires, et le remplacement des administrateurs compromis ; mais il avait insisté pour que ce remplacement