sous les ordres duquel j’étais désormais placé.
Je ne restai que peu de jours à Laybach, et je me rendis à Pétrinia, en faisant un long détour, passant par Trieste, Fiume, Carlstadt ; traversant ainsi presque toute la Croatie, par un temps détestable et des chemins affreux ; à Fiume, je fis connaissance avec le général Bachelu, qui commandait dans cette ville, et j’y retrouvai le général Bertrand, qui venait, par ordre de l’empereur, inspecter tout l’état de défense des provinces illyriennes. Ce fut dans le cabinet même du général Bachelu qu’il me raconta, avec une naïveté mêlée de finesse, l’anecdote suivante qui m’est très souvent revenue à l’esprit.
« J’étais, me disait-il, dans une petite ville qu’il me nomma, et dont le nom m’échappe en ce moment. L’empereur m’avait chargé d’examiner l’état de la place, et les moyens de défense qu’elle présentait. Je lui fis observer que, pour la mettre sur un bon pied, il serait nécessaire de détruire une foule de petites habitations entourées de jardins qui encombraient les fossés et les ouvrages extérieurs. J’ajoutai que la place étant de peu d’importance et la mesure très rigoureuse, il me paraissait dur de l’employer, et je m’efforçai d’indiquer d’autres