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Lève-toi ! l’aube est déjà levée !
Bûcheron, prends ta grande cognée,
Mon gâs !
Dans le mitan
De la forêt prochaine
Le vieux chêne
T’attend.
II
Ce géant, c’est toi qui vas l’abattre,
Toi, pauvre nain !
À son pied tu vins souvent t’ébattre,
Étant gamin ;
À son pied tu parlais à ta « Douce »,
Cœur frémissant…
Aujourd’hui, la sève t’éclabousse
Comme du sang :
Entends-tu, quand s’abat ta cognée,
Entends-tu cette voix désolée,
Mon gâs ?
C’est la clameur
Immense et presque humaine
Du vieux chêne
Qui meurt !
III
Bûcheron, quand sur l’arbre tu cognes,
Sois sans remords ;
Il sera l’ami de nos besognes
Et de nos morts :
Dans la Glèbe ou sur la Mer bourrue
Ou sur ton seuil
Il sera Berceau, Barque ou Charrue
Ou bien… Cercueil !