sonnelle contre le jeune homme : et, dans le dessein où je suis de vous demander une grâce pour moi-même…
Je pourrais vous obliger ?
Sur un point de la plus haute importance.
Tenez-moi pour déshonoré, si je vous refuse.
Puisque vous m’encouragez, je vais parler. Vous connaissez ma fortune, mes mœurs ; vous avez une nièce adorable, elle m’a charmé ; je l’aime, et je vous demande sa main, comme la plus précieuse faveur…
Vous me demandez… ma Pauline ?
Auriez-vous pris des engagements ?
En vérité, ce n’est pas cela ; mais si vous la connaissiez mieux…
Je l’ai plus étudiée que vous ne pensez.
Cette enfant n’a pas de fortune.
Sur un mérite comme le sien, c’est une différence imperceptible.
Comment sortir de ce nouvel embarras !
Vous m’avez flatté que je ne serais point rejeté.
Monsieur !… vous n’êtes pas fait pour l’être…
Et cependant…
Soyez certain qu’elle est trop honorée de votre recherche, et que l’obstacle ne viendra pas de ma part. Mais…
Vous me la refusez ?
Croyez que… Avant de vous répondre, il faut que je prévienne ma nièce.
Souvenez-vous, monsieur, que vous n’avez point d’engagement.
Et l’affaire de Mélac ?
Ce soir nous en terminerons deux à la fois.
Scène IV
Il sort mécontent. Qu’est-ce que ce monde, et comme on est ballotté ?… Le père et le fils sont perdus, s’il se croit refusé… Et comment oser l’accepter ?… L’argent ! l’argent les sauvera-t-il encore ? N’importe, ôtons-lui ce prétexte de leur nuire… Et demandez-moi pourquoi tout ce désordre ? Parce qu’un misérable homme, qu’il ne faudrait jamais regarder si l’on faisait son devoir, oublie le sien, et pour un vil intérêt…
Scène V
D’où sortez-vous donc, Dabins ? Voilà quatre fois que j’entre au bureau pour vous parler.
Scène VI
Ah ! voici l’autre. Il vaut mieux s’en aller que de se mettre en colère.
Scène VII
Ô respectable ami ! (À Dabins.) Qu’avez-vous à m’annoncer de si pressé, monsieur Dabins ?
Monsieur, c’est avec douleur que je le dis : il n’est plus temps de se taire, il faut tout déclarer.
Qu’est-ce à dire ? tout déclarer !
L’affaire est sur le point d’éclater : les apparences vous accusent.
Les apparences ne peuvent inquiéter que celui qui s’est jugé coupable.
Qu’opposerez-vous aux faux jugements, à l’injure, aux clameurs ?
Rien : le silence, et la fermeté que donne l’estime de soi-même.
Les biens de votre ami sont suffisants… on prendra des mesures…
Et si je dis un mot, il manque demain matin.
Et si vous ne le dites pas, vous êtes perdu ce soir même… Non. je ne puis souffrir…
Monsieur Dabins, souvenez-vous que votre père mourant ne vous a pas vainement recommandé à