iuste ce qu’il falloyt pour estre dict prevost. Ce bon petit iusticiard, ou ce bon iusticiard Petit, avoyt à luy l’une des plus belles bourgeoyses de Bourges, à luy en légitime mariaige, ce dont il estoyt esbahy comme tous les aultres. Aussy, souvent, en allant à
ses pendaisons, interiectoyt-il à Dieu ung interroguat que aulcuns
faisoyent maintes foys en ville. A sçavoir : pourquoy, luy Petit,
luy iusticiard, luy prevost royal, avoyt à luy Petit, royal prevost,
iusticiard, une femelle si bien alignée, si parfaictement cotonneé
de graaces, que ung asne brayoyt d’ayse à la veoir passer. A
cecy Dieu ne respondoyt point, et sans doubte aulcun avoyt ses
raisons. Mais les meschantes langues de la ville repartoyent
pour Dieu qu’il s’en manquoyt d’ung empan que pucelle feust la
fille alors que elle devint la femme du dict Petit. D’aultres disoyent
qu’elle ne estoyt point seulement à luy. Les gausseurs
respondoyent que souvent les asnes entroyent ez belles escuyeries.
Chascun laschioyt ung broccard, ce qui en faisoyt pour le moins