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Page:Allais - Le Boomerang.djvu/142

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Il fit part à voix basse de cette inquiétude, bien naturelle, à son voisin qui, bien qu’évidemment très fatigué, n’hésita pas à élever la voix au nom de l’hôte.

Et il parla en ces termes disjoints, en phrases peu faites pour figurer comme exemple de style dans une anthologie de prosateurs français qui se respecterait tant soit peu.

— Hé ! Népo, fit-il, vieux lascar… faudrait voir à ce que le rebut des laissés pour compte dans le salon des refusés de la rue Coustou… Tu ne voudrais pas faire à ce noble étranger… la lourde crasse de lui présenter un de ces tableaux… qui… enfin que…

Il s’arrêta, épuisé par cet effort.

— C’est trop juste, clamèrent les assistants.

Alors, Népomucène Le Briquetier se dressa et fut écrasant de hautain mépris.

— Cher ami, dit-il, tu n’es que la suprême gourde parmi les anciens chassés des lycées de Paris. Sache que celle qui est ici en jeu, et en jeu d’honneur, au nom de la féminité française, c’est cette belle comédienne qui