parvenir chez nos contemporains !… Ainsi, tenez ! j’ai un frère, un peu plus jeune que moi… Depuis trois ans sorti du lycée, il ne fait rien… rien… sait qu’il aura toujours de quoi vivre… Il ne veut même pas voyager… L’hiver, il va quelquefois bâiller au théâtre ; l’été, il chasse ou pêche à la ligne… toute l’année, il fume… Eh ! bien, si je vous disais que, pas plus tard qu’hier soir, mon jeune frère m’a refusé… oh ! mais là, formellement… de se faire prêtre…
— Pas possible ! fis-je avec une réelle stupéfaction, mais dont il était l’objet, lui, et non pas son frère.
— Prêtre ! vous comprenez, avec les relations de notre famille… prêtre… mon frère serait certain, au pis aller, d’arriver au cardinalat ! Voyons, prince de l’Église ! Ça ne devrait pas le tenter ?… Puis, ce n’est pas tout… Qui sait ? quand, après avoir usé vingt gouvernements, il n’y aura plus que nous… quand Rhadamante, Éaque et moi, nous serons devenus les maîtres de la France… Oui, qui sait ? Mon imbécile de frère n’a pas tressailli, et je lui ai pourtant montré, dans un avenir probable… certain… le but que nous l’aiderions à atteindre… Un but grandiose, merveilleux : le trône de saint Pierre !!!