Les Contemporaines (1875)/2/Notes
NOTES.
Page 5. La jolie Vielleuse. Cent douzième nouvelle. « Nouvelle où se trouve le récit de la mort de Marguerite et qui renferme une histoire très-intéressante et vraie, un peu déguisée » (Nuits de Paris). Marguerite fut, en effet, une de ces vielleuses célèbres au boulevard et dont le type est resté au théâtre dans Fanchon la Vielleuse et dans la Grâce de Dieu. Ou leur a donné en général, sur les planches, comme Restif dans sa nouvelle, des vertus qu’elles n’avaient guère sur le pavé du Roi.
Même page. La Nouvelle halle. La halle au blé, construite de 1762 à 1765, par Lecamus de Mezières.
Page 8. Au faubourg Saint-Marceau. C’est encore aujourd’hui le quartier préféré par les harpistes et violonistes qui ont remplacé les vielleuses à la porte de nos cafés.
Page 36. La Fille du savetier du coin. Cent vingtième nouvelle. Selon Restif (Nuits de Paris), « c’est un trait célèbre qui s’est renouvelé. Je n’ai pas connu celle-ci, dont la bonne Sellier m’a conté l’histoire : son père était au coin de la petite rue Jacinthe », c’est-à-dire place Maubert. « La bonne Sellier, dit-il ailleurs, bonne jusqu’à… donner… le dirai-je ! son honneur, sans regret, quand elle le croyait nécessaire. »
Page 37. De Billi fut très-content. Cette peinture des facilités qu’on trouvait alors à Paris pour se loger et se nourrir n’est point flattée. Diderot, jeune, dînait avec l’abbé de Bernis à six sous par tête, Rousseau dépensait huit sous dans une partie à Ménilmontant avec Thérèse. Malgré l’augmentation de la valeur de toutes choses, la proportion est encore aujourd’hui la même entre le prix de la vie à Paris et celui qu’elle coûte ailleurs. Quant à l’éloge du magistrat de la police, il est mis là, sans aucun doute, par Restif comme un paratonnerre. Les scènes nocturnes qu’il décrit dans les Nuits prouvent que cette police était bien rudimentaire ou bien indulgente.
Page 38. Le comte de Morangiès. L’affaire du comte de Morangiès et de la veuve Véron occupa beaucoup Paris de 1772 à 1775. Linguet obtint dans cette cause un beau succès comme orateur. Il plaidait pour le comte de Morangiès. La plainte des héritiers de la veuve Véron devait être soutenue par le célèbre Gerbier, qui refusa, malgré le legs d’un diamant de dix mille francs qui lui avait été fait par la mourante. On l’accusa d’avoir été acheté par la partie adverse. Ce fut Vermeil qui se chargea de l’affaire et la traita avec un grand talent. Mais le comte de Morangiès avait de hautes protections. Voltaire s’était mis de son côté ; il gagna son procès et fut déclaré non coupable de l’escroquerie des 300,000 livres qu’on lui reprochait. Quelques années plus tard il plaidait de nouveau contre son fils, puis contre sa femme, qu’il accusait de bigamie.
Page 51. Les trois belles chaircuitières. Cent vingt-septième nouvelle. Dans les Nuits de Paris, Restif ne se rappelle pas le titre exact de sa nouvelle et il l’appelle les IV belles chaircuitières. « De ces quatre jolies femmes, dit-il, la Première et la plus belle est l’amie d’une personne qui m’est bien chère ; la Seconde est spirituelle, excellente épouse et bonne mère ; elle est dans un état différent du sien ; la Troisième est aussi malheureuse qu’aimable : si la Marquise vivait !… La Quatrième, sœur de celle-ci, est encore un bijou pour la délicatesse et la beauté. » Les chaircuitières sont peut-être les seules marchandes de Paris qui aient conservé jusqu’à nos jours le costume coquet et bien simple qui semblait si provoquant à Restif. La marquise interpellée est Mme de Marigny.
Page 57. Le crime d’une Lescombat. Cette funèbre histoire s’était passée en 1755. Marie-Catherine Taperet, femme de l’architecte Lescombat, avait fait assassiner son mari par son amant Mongeot. Elle fut pendue et Mongeot rompu vif. La Correspondance de ces deux criminels a été longtemps un des livres les plus demandés aux colporteurs.
Page 70. La jolie gazière. Cent trente-neuvième nouvelle. « Voici une de ces aventures qui révoltent, mais qui sont instructives pour les Parents de Province. » Nuits de Paris.
Page 73. La Moucharde. Cette femme reparaît plusieurs fois dans les nouvelles de Restif. Son portrait paraît fait d’après nature. On voit que l’auteur connaissait le sujet. Il se vante d’ailleurs de l’avoir étudié à fond pour la composition du Pornographe.
Page 74. Jeannot. L’acteur Volange, dit Jeannot, est un des personnages les plus importants du théâtre des Boulevards à cette époque. Il suffit d’ouvrir les mémoires du temps pour voir à quel point il était estimé. Il gagnait dix mille livres par an aux Variétés amusantes, mais il voulut s’élever davantage, et il n’y réussit pas. Dans le Chroniqueur désœuvré ou l’Espion du boulevard du Temple, Mayeur l’appelle tout simplement vagabond, gredin et galérien, et dit que « ce présomp tueux histrion a agi comme un imbécile en débutant au Théâtre italien. »
Page 74. Nicolet. Page 75. Audinot. Audinot et Nicolet sont deux autres gloires du boulevard. Si nous consultons encore sur eux cette mauvaise langue de Mayeur, comédien du même boulevard, nous nous en ferons une bien triste idée. C’est à Nicolet, directeur des Grands danseurs du Roi, qu’il attribue ce mot fameux dit à un des musiciens de son orchestre comptant des pauses : Jouez, monsieur, je paie pour qu’on joue et non pour compter des pauses. » Il ajoute qu’il n’avait jamais su distinguer la clef de sa chambre de la clef de sol. Quant à Audinot, directeur de l’Ambigu comique, ancien gardeur de vaches, puis perruquier, puis acteur, puis auteur, il avait monté une première troupe de comédiens de bois sous la protection du prince de Conti, puis une troupe enfantine, puis une troupe véritable, dont Mayeur et quelques autres composaient les pièces. C’est après sa brouille avec Audinot que Mayeur fit ces vers pour mettre au bas de son portrait :
Homme d’humeur acariâtre,
Ton teint de couleur olivâtre
Est bien le teint de Lucifer.
L’indigne démon de ta sorte
Peut tenir tête à la cohorte
De tous ces histrions d’enfer.
L’opinion de Restif sur ces deux impresarii est consignée dans une lettre à la fin du tome X des Contemporaines. « Permettez, mademoiselle (Rivière), que je vous exprime les regrets de tous les gens de goût, lorsqu’ils vous ont vue passer du théâtre éphébique (celui d’Audinot) à celui où vous êtes (celui de Nicolet). Sur le premier vous ne pouviez que profiter et vous former de plus en plus ; Audinot est un maître habile qui sait donner à ses élèves un jeu noble et qui les prépare à briller sur un grand théatre. Sur celui de Nicolet, l’on ne voit qu’un trépignage ridicule, des acteurs qui ne savent pas parler. Quels modèles pour vous ! Rien de si mauvais, en général, que les pantomimes de Nicolet. Aucun goût, aucune imagination ; vous voyez les acteurs courir, sortir, rentrer, comme une troupe de polissons sans but, sans motif, sans art, sans liaison. »
Page 75. Quand on va boire à l’Ecu. Cetts chanson, très-populaire à ce moment, est intitulée Manon Frelu et se chantait sur l’air de la Fricassée. Les chansons qui suivent sont de même provenance, anonyme en général.
Page 03. M. D. r. n. d. Restif veut désigner par ces lettres d’Arnaud Baculard, comme par celles-ci : M. de S**, M. de Saci. Nous ne savons à quel propos il les fait intervenir, à leur honneur, du reste, dans cette histoire. Il a souvent employé d’ailleurs le nom de Saci, qui était celui de son lieu de naissance.
Page 101. La petite laitière. Cent quarante-deuxième nouvelle. « Hô, pour celle-ci, ella me fit bien rire ! Je crois voir encore le Tartufe monté sur ses longes jambes… et la jolie laitière, les yeux modestement baissés, l’écouter tendrement » (Nuits de Paris), L’aventure est pourtant bien peu probable et il n’ÿ a sans doute de vrai que cette scène de début sur laquelle Restif aura brodé et romancé une histoire, en grande partie de fantaisie.
Page 103. Frère Filippe. « Voyez les Oies du frère Philippe dans La Fontaine, »
Page 124. La perfide horlogère. Cent cinquante-deuxième nouvelle.
Page 127. Le docteur Guilbert de Préval. Restif devait de la reconnaissance à çe spécialiste. Il lui fait dans tous ses ouvrages des réclames à faire envie à Boyveau-Laffecteur lui-même. Mais la Faculté n’était pas de son avis et l’histoire des démêlés du docteur avec elle serait longue. Nous nous contenterons de quelques lignes. Sous la date du 6 mai 1771, les Mémoires secrets disent : « Le sieur Guilbert de Préval, homme à système, a prétendu avoir perfectionné un remède venant d’Ecosse, spécifique sûr, à ce qu’il dit, avec lequel on peut, sans rien craindre, se livrer aux embrassements amoureux avec quelque personne que ce soit. En conséquence, il y a quelque temps, qu’en présence de M. le duc de Chartres et de M. le prince de Condé, il s’est fait présenter une fille publique la plus hideusement affectée du monde et s’étant, comme les anciens lutteurs, frotté de son huile miraculeuse… M. le lieutenant de police a ordonné aussi des essais qui ont réussi. » Le 10 juin, l’expérience est indiquée comme ayant été renouvelée devant le chirurgien de S. A. S. le comte de la Marche. Le 21 décembre 1772, On annonce que « la Faculté a décidé qu’une telle prostitution publique d’un de ses membres était déshonorante et infime. En conséquence, elle à rendu un décret qui défend au sienr Guilbert de Préval de se présenter aux assemblées et ordonne qu’il sera rayé du tableau, » Il y eut procès. La magistrature, portée d’abord pour le médecin, changea d’avis à la fin et ratifia, en 1777, les décisions prises contre lui.
Guilbert de Préval mourut en 1788. Restif, dans les Nuits de Paris, p. 3264, fit son oraison funèbre, qu’il termine ainsi : « et mon ami, mon frère, un second Duhameauneuf (de Villeneuve) pour moi, est mort sans que j’aie pu l’embrasser !… Un mot composera son épitaphe, mais ce mot est sublime : Ci gît le dr Guilbert de Préval, qui a guéri 60,000 personnes de 1772 à 1788 ! né en 1716, il cessa de vivre le premier octobre 1788. »
Page 144. La jolie fille de boutique. Cent cinquante-neuvième nouvelle. Le libraire Mignonguinlote est bien certainement un de ceux avec lesquels Restif avait été en relations. Mais lequel ? Nous n’oserions prendre sur nous de choisir.
Même page. Caracc***, Le marquis de Caraccioli a publié un très-grand nombre de livres, les uns légers, comme Le Livre à la mode, Le Livre de quatre couleurs ; les autres sérieux, comme : la Grandeur d’âme, la Jouissance de soi-même ; quelques-uns qui firent du bruit, comme : les Lettres de Clément XIV. Si c’est à ce dernier ouvrage, comme c’est probable, que Restif fait allusion, le libraire désigné par lui serait Lotin.
Page 145. Les honnêtes gens. C’est ainsi que s’appelaient les Jansénistes.
Page 147. La demoiselle Bertin. Marchande de modes de la reine. Elle demeurait rue Saint-Honoré et n’occupait pas moins de trente ouvrières. Elle travaillait directement avec S. M. et on l’appelait le ministre de la toilette. Elle tenait dignement son rang et quand une élégante venait lui demander ce qu’il y avait de plus nouveau en coiffures, elle appelait sa première et lui disait : « Apportez à madame un bonnet d’un mois. « La cliente se récriait et Mile Bertin répondait noblement : « Nous avons décidé, la reine et moi, que la mode nouvelle ne serait publiée que dans huit jours. »
Page 150. Le B. Paris. Le bienheureux Paris, grand saint des Jansénistes, diacre de S. Médard, sur le tombeau duquel eurent lieu ces étranges phénomènes d’épidémie religieuse qui se traduisaient par des convulsions et aussi, comme dans tous les cas où la foi est mise en jeu, par quelques-uns de ces phénomènes nerveux que la foule appelle des miracles et qui passent pour en être en effet lorsqu’ils se produisent à Lourdes. Mais ce ne sont plus que des supercheries ailleurs, d’après les monopoleurs intéressés à ne pas laisser vulgariser cette branche d’industrie par la concurrence.
Page 162. Les épouses par quartier. Cent soixante-onzième nouvelle. La vraisemblance n’est pas tout à fait ce qui distingue cette histoire, Cependant, alors que le mariage religieux seul suffisait, il était plus facile d’être bigame et même tessarigame, comme dit Restif, qu’à présent. La moralité de la nouvelle est à peu près la même que celle de la Fille de trois couleurs.
Page 171. La Cigale et la fourmi. Cette pièce, ou plutôt cette fable dramatique, comme l’appelle Restif, est de lui. C’est une de ses premières productions dans le genre théâtral. Son aristarque Nougaret était, lorsqu’il la composa, souffleur chez Audinot, et le directeur de l’Ambigu, sur sa recommandation, reçut la pièce. Mais le sort des pièces de Restif était de n’être pas jouées. Celle-ci resta donc dans les cartons. Cependant l’auteur ne désespéra que fort tard, et c’est pour entretenir sans doute le bon vouloir d’Audinot qu’il est toujours assez bienveillant dans ses jugements à son égard, ainsi que nous l’avons vu dans la note sur la page 75.
Page 173. Çapatero : savetier ; zapatero, en espagnol, n’a pas tout à fait cette signification méprisante et veut dire simplement cordonnier. Le savetier est le zapatero de viejo.
Page 188. Les huit petites marchandes du boulevard. Cent soixante-dix-septième nouvelle. Restif a plusieurs fois groupé de la même façon un certain nombre d’héroïnes, dont les histoires très-courtes n’auraient pas eu grand intérêt isolées. C’est ainsi que nous avons déjà vu les trois (ou quatre) belles chaircuitières, et que nous aurions pu voir les IX jolies filles de mode ; les XI belles marchandes ; les femmes qui trompent leurs maris ; les femmes qui rendent heureux leurs maris ; les femmes qui haïssent leurs maris ; les femmes glorieuses, honteuses de leurs maris ; les femmes qui font la fortune de leurs maris ; les femmes qui ruinent leurs maris ; les femmes laides aimées de leurs maris ; les jolies femmes haïes de leurs maris ; les femmes qui portent malheur à leurs maris ; les femmes qui portent bonheur à leurs maris ; les Veuves contentes, fâchées de l’être ; les XX filles des basses professions de Paris, etc., etc. En choisissant les VIII petites Marchandes, nous avons voulu, tout en prenant une des plus morales de ses nouvelles populaires, indiquer la façon dont Restif essayait de rendre plus facilement exécutable son projet d’encyclopédie des différents états de la société en France. Nous avouerons que les histoires des héroïnes n’ont pas toujours un rapport bien direct avec leur profession ; mais, comme l’auteur le disait dans les annonces de son livre, les gravures étaient là. Depuis l’éventaire de la marchande jusqu’à la couronne de la duchesse, on y trouve en effet les costumes et les instruments afférents aux divers états.
À l’occasion de cette réflexion, nous ne croyons pas trop déplaire au lecteur en lui donnant ici la liste des principales professions nommées par Restif et figurées par Binet, dans les Contemporaines du commun et dans les Contemporaines par gradation. Plusieurs de ces professions n’existent plus aujourd’hui.
Courtière.
Vielleuse.
Ravaudeuse.
Bijoutière.
Fourreuse.
Coiffeuse.
Chapelière.
Bonnetière.
Mercière.
Fille de Savetier.
Fille de Bénitier.
Pelletière.
Plumassière.
Boulangère.
Pâtissière.
Bouchère.
Chaircuitières.
Rôtisseuses.
Restauratrice.
Marchande de vin.
Ecaillière.
Regratière.
Fruitière.
Filles de modes.
Couturières.
Agréministe.
Dentelière.
Gazière.
Epicière.
Limonadière.
Laitière.
Crêmière.
Confiseuse.
Parfumeuse.
Perruquières.
Boursière.
Chandelière.
Tapissière.
Boutonière.
Epinglière.
Aiguillière.
Clinquaillière.
Miroitière.
Brasseuse.
Luthière.
Patenotrière.
Mousselinière.
Gantière.
Lunetière.
Horlogère.
Orfèvre.
Polisseuse.
Tabletière.
Menuisière.
Plombière.
Maréchale.
Eperonière.
Tissutière-rubanière.
Tanneuse-hongroyeuse.
Charrone.
Serrurière.
Charpentière.
Couvreuse.
Maçone.
Megissière.
Taillandière.
Sellière.
Carreleuse.
Ferrailleuse.
Cloutière-mignaturière.
Doreuse.
Tonnelière.
Marchande de musique.
Fille de boutique.
Brocheuse.
Galonière, brodeuse rubaniste.
Lingère.
Blanchisseuse.
Cordonnière.
Fourbisseuse.
Bourrelière.
Balancière.
Gainière-coffretière.
Vitrière.
Paumière.
Layetière.
Ferblantière.
Batteuse d’or.
Tireuse d’or.
Perlière.
Argenteuse.
Carrossière.
Houssière-panachère.
Fripière.
Ceinturière.
Estampière.
Loueuse de carrosses.
Maquignone.
Brodeuse-chasublière.
Tabaquière.
Faïencière.
Cordière.
Tourneuse.
Rempailleuse.
Marchande de bois.
Tuilière.
Grande charbonière.
Lainière.
Blateyère.
Oiselière.
Tailleuse.
Sculpteuse.
Peintresse.
Loterière.
Poèlière-chaudronière.
Arquebusière-potière.
Taille-doucière.
Soierière.
Ferronière.
Cafetière.
Traiteuse.
Guinguettière.
Eventailliste-fabricante.
Marchandes de cordons de montre, épingles, éventails, bouquets, bonnets, poudre et pommade, gaufres, fruits et œufs rouges.
Imagère.
Vinaigrière, Cirière.
Peaussière.
Découpeuse.
Coloriste.
Amidonière.
Tabagiste.
Brûleuse de galons.
Coutelière.
Boisselière.
Relieuse.
Papetière-cartière-colleuse.
Parcheminière.
Graveuse.
Armurière.
Artificière.
Boyaudière.
Brossière.
Chainetière.
Danseresse.
Distillatrice.
Dominotière.
Potière en terre.
Emailleuse.
Emballeuse.
Ferrandinière.
Filassière.
Fondeuse.
Falconière.
Lapidaire-écrinière.
Marbrière.
Natière.
Patenotrière en bois.
Poignère.
Poulaillière.
Tondeuse.
Tisserandière.
Vanière.
Verrière.
Vitrière-peintresse.
Fille de porteur d’eau.
Oublieuse.
Bonbonnière.
Femmes de chambre.
Cuisinière.
Bouquetière.
Jardinière.
Poissarde.
Tripière.
Gargotière.
Nouvelle débarquée.
Danseuse de guinguette.
Marchandes de cerises, prunes, cerneaux et noix vertes, de raisin, de marrons boulus et grillés, de pois ramés, de pommes cuites, de vieux chapeaux.
Chansonière.
Petite charbonière.
Pain d’epicière.
Herbière et saladière.
Beurrière.
Coquetière.
Fromagère.
Harengère.
Orangère.
Brocanteuse.
Cartonnière.
Fournalière.
Amadoueuse.
Cardeuse.
Filandière.
Couverturière.
Enlumineuse.
Fleuriste.
Colporteuse.
Loueuse de chaises.
Femme de crocheteur.
Blanchisseuse de bateau.
Bobelineuse et afficheuse.
Journalière, feseuse de ménages.
Femme de laboureur.
Vigneronne.
Duchesse.
Marquise.
Baronne.
Vicomtesse.
Maréchale.
Gouverneuse.
Femme d’officier.
Femmes de garnison.
Provinciale.
Sorcière de qualité.
Présidente.
Conseillère.
Intendante.
Trésorière.
Femme de maître des requêtes.
Lieutenante générale.
Subdéléguée.
Elue.
Femme d’avocat du roi.
Femmes des eaux et forêts.
Femmes du grenier à sel.
Baillive.
Procureuse fiscale.
Greffière.
Commissaire.
Notairesse.
Avocate.
Procureuse.
Financière.
Soufermière.
Receveuse des tailles.
Payeuse de rentes.
Banquière.
Mairesse.
Echevines.
Bourgeoise.
Servante.
Femmes de peintre, de sculpteur, de graveur et d’architecte.
Négociante.
Drapière.
Femmes de médecin, de chirurgien.
Oculiste.
Dentiste.
Apothiquaire.
Herboriste.
Sagefemme.
Garde malade.
Nourrice.
Femme de lettres.
Femme d’auteur.
Imprimeuse.
Libraire
Papetière.
Relieuse.
Fondeuse de caractères.
Fille d’homme de projets.
Femme à la mode.
Entremetteuse.
Solliciteuse.
Gouvernante de célibataire.
Fille entretenue et fille de joie.
Actrices bourgeoises.
Musiciennes.
Opéradiennes.
Chanteuse des chœurs.
Danseuses.
Figurantes,
Tragédiennes.
Comédiennes.
Arietteuses, opéradiennes-comiques.
Actrices italiennes.
Dramiste.
Actrice des Variétés.
Actrice éphébique.
Actrice du Funambule.
Danseuse de corde et baladine.
Paradeuse.
Charlatane.
Page 195. Cette chanson qui a pour titre : le petit écho de la Grand’Pinte est signée L… (Laujon ?), dans les Goguettes du Bon vieux temps (à Paphos et à Paris chez les vieux marchands de nouveautés, 1810, in-18). Les trois derniers vers présentent cette variante :
Pardin’ messieurs, profitez en :
Croyez qu’ tout ça z’est sur sa bouche.
Ça vous flamb’rait tout vot’ vaillant
Vantez-vous en.
Page 196. Une demoiselle Chit-chit : On appelait ainsi les demoiselles qui provoquaient les passants. Il y a une gravure anonyme, représentant une de ces beautés, intitulée : le Chit chit, elle porte cette légende qui témoigne bien de l’indulgente sympathie du xviiie siècle pour les prêtresses de la Vénus des carrefours :
Pour vos attraits et pour votre âge
Le chit-chit est humiliant :
Vous êtes belle, soyez sage,
Contentez-vous d’un seul amant.
Page 202. La fée Grugelle : La fée Urgéle, opéra-comique de Favart, musique de Duni.
Page 295. God-ni-fou-hée. L’assemblage de ces monosyllabes prétendus cochinchinois nous avait fait croire un instant qu’ici, comme dans beaucoup d’autres circonstances, Restif avait employé un procédé cryptographique pour déguiser sa pensée. Nous sommes à peu près certain aujourd’hui qu’il n’en est rien. En tout cas, ce n’est pas là ses anagrammes ordinaires, bien moins compliquées que celles du chevalier de Mouhy, et nous ne croyons pas qu’il faille prendre la peine d’avoir recours à d’autres combinaisons. Il1 n’a fait autre chose qu’imiter des poésies chinoises citées dans l’Éloge de la ville de Moukhden du P. Amyot, publié par de Guignes.
Page 226. La fille qui cause vos pleurs se chantait sur l’air : Monsieur le Prévôt des marchands.
Même page. Dans mon greffe. C’est ce qu’on appelle la gratte.
Page 235. La Femme de laboureur. Cette nouvelle est l’histoire de la mère de Restif, Barbe Ferlet. Il faut remplacer le nom de Rameau par celui de Restif. C’est à peu près le même souffle qui anime la Vie de mon père. Le fait de la main brûlée, très-significatif en lui-même, est peut-être ici un peu exagéré. D’un autre côté, les passions amoureuses du jeune homme sont un peu atténuées. C’est sans doute ce qui a fait dire à Marlin (apostrophé, page 266, quoiqu’il ait été longtemps ami de Restif), qu’il y avait certaines différences dans les récits du romancier. Celui-ci qui répond bien, en s’appuyant sur la diversité des points de vue, aurait pu y joindre la diversité des exigences romanesques. Il veut ici prouver sa thèse favorite que l’homme, pour être heureux dans le mariage, doit être le héros de sa femme, et la femme la servante de son mari, et il le prouve en ennoblissant le plus possible le rôle de la servante vis-à-vis de son maître. Il n’a pas toujours été si difficile sur le choix des moyens ou plutôt, comme il le dit, des routes du bonheur. Dans cette Nouvelle, on trouve quelques détails sur les frères et sœurs de Restif. Il y en a qui font pressentir qu’il a dû ne pas trop s’éloigner de la vérité dans l’histoire d’Ursule, la Paysanne pervertie. On remarquera aussi qu’il n’affirme pas son mariage avec Henriette Kircher.