Coran Savary/090
Je ne jurerai point par cette ville ;
Elle est ton asile.
Je ne jurerai point par le père et l’enfant.
Nous avons fait naître l’homme dans les larmes.
Pense-t-il être affranchi de toute puissance ?
Il s’écrit : J’ai perdu d’immenses richesses.
Croit-il que personne ne le voit ?
Ne lui avons-nous pas donné deux yeux ?
Une langue et deux lèvres ?
Nous l’avons fait passer par l’une et l’autre fortune ;
Mais nous ne l’avons pas soumis à la dernière épreuve.
Quelle est cette épreuve ?
C’est de racheter les captifs,
De nourrir, pendant la famine,
L’orphelin qui nous est lié par le sang,
Ou le pauvre couché sur la dure ;
C’est d’embrasser la foi, de prêcher la persévérance,
Et de se faire une loi de la miséricorde. Ceux qui pratiqueront ces vertus occuperont la droite.
Ceux qui rejettent notre doctrine seront à la gauche.
Les flammes dévorantes s’élèveront au-dessus de leurs têtes.