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Richard Wright

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Richard Wright en 1939

Richard Wright, né en 1908 et mort en 1960, est un écrivain américain.

Citations

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Black Boy, 1945

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« Qu’est-ce qu’il a en lui, papa ? demandai-je.

— Un peu de blanc, un peu de rouge et un peu de noir.
— Indien, Blanc et Nègre ?
— Oui.
— Alors, qu’est-ce que je suis ?
— Quand tu seras grand, on dira de toi que tu es un homme de couleur », répondit-elle.

Ensuite, se tournant vers moi avec un sourire moqueur, elle demanda : « Vous n’y voyez pas d’inconvénient, Monsieur Wright ? »


Rien n’était plus étranger à mon entourage que le fait d’écrire ou de désirer s’exprimer par le truchement de l’écriture. Mais jamais je n’oublierai l’expression d’ahurissement et d’égarement qui se montra sur le visage de la jeune femme quand je levai les yeux sur elle après avoir fini ma lecture. Au fond, son impuissance à saisir ce que j’avais fait ou essayé de faire me flatta. Par la suite, chaque fois que je me rappelais sa réaction, je souriais joyeusement pour quelque inexplicable raison.
  • Black Boy (1945), Richard Wright (trad. Marcel Duhamel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1986  (ISBN 2-07-036965-X), chap. IV, p. 208


Je terminais le livre avec la conviction que j’avais négligé quelque chose de terriblement important dans ma vie. J’avais un jour essayé d’écrire, je m’étais un jour abandonné à mes sentiments, j’avais laissé errer mon imagination primitive, mais la vie avait refoulé en moi tout élan vers le rêve. Mais voici qu’ils surgissaient de nouveau ; j’avais soif de livres, de nouvelles façons de voir et de concevoir. L’important n’était pas de croire ou de ne pas croire à mes lectures, mais de ressentir du neuf, d’être affecté par quelque chose qui transformât l’aspect du monde.
  • Black Boy (1945), Richard Wright (trad. Marcel Duhamel), éd. Gallimard, coll. « Folioplus classiques », 2010  (ISBN 9782070438136), chap. XIII, p. 335-336


Je savais maintenant ce que représentait le fait d’être nègre. J’étais capable de supporter la faim. J’avais appris à vivre dans la haine. Mais de sentir que certains sentiments m’étaient refusés, que l’essence même de la vie était inaccessible, cela me faisait mal, me blessant par-dessus tout. Une faim nouvelle était née en moi. La lecture me stimulait, mais me déprimait aussi, car elle me montrait ce qui était possible, tout ce qui m’avait été refusé.
  • Black Boy (1945), Richard Wright (trad. Marcel Duhamel), éd. Gallimard, coll. « Folioplus classiques », 2010  (ISBN 9782070438136), chap. XIII, p. 337-338


Je recommençais à lire et à m’émerveiller comme seul peut lire et s’émerveiller le naïf et l’illettré, avec l’impression que je tramais chaque jour avec moi un criminel fardeau.
  • Black Boy (1945), Richard Wright (trad. Marcel Duhamel), éd. Gallimard, coll. « Folioplus classiques », 2010  (ISBN 9782070438136), chap. XIII, p. 339


Mes lectures avaient créé chez moi un sens profond des distances qui existaient entre moi et le monde dans lequel je vivais, et ce sentiment croissait chaque jour. Mes jours et mes nuits n’étaient qu’un long rêve silencieux et sans cesse refoulé, un rêve de terreur, d’angoisse et de crainte.
  • Black Boy (1945), Richard Wright (trad. Marcel Duhamel), éd. Gallimard, coll. « Folioplus classiques », 2010  (ISBN 9782070438136), chap. XIII, p. 341


Citations rapportées

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Le chat fermant les yeux
Bâille comme s'il voulait
Avaler le printemps

Les moineaux eux-mêmes
Essayent de réchauffer
L'épouvantail gelé


Citations sur

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Comme écrivain, Richard Wright s’est assigné un double rôle : découvrir et décrire le sens de l’expérience noire, et révéler aux Noirs comme aux Blancs ces problèmes émotionnels et psychologiques qui font inévitablement surface lorsqu’ils essaient de se comprendre mutuellement.
  • « Richard Wright's Blues », The Antioch Review, vol. 5, no2, 1945, p. 198 [lien JSTOR] .
  • « Richard Wright’s Blues », Ralph Ellison (trad. Emmanuel Parent), Volume !, vol. 8 nº 1, 2011, p. 236 (lire en ligne)


Wright a vu sa destinée — cette combinaison de forces devant lesquelles l’homme se sent impuissant — sous la forme d’une violence brève et occasionnelle infligée tant par sa famille que par la communauté dans laquelle il vivait. Sa réponse fut tout aussi violente, et c’est son besoin de donner un sens à cette violence qui a façonné ses écrits.
  • « Richard Wright's Blues », The Antioch Review, vol. 5, no2, 1945, p. 202 [lien JSTOR] .
  • « Richard Wright’s Blues », Ralph Ellison (trad. Emmanuel Parent), Volume !, vol. 8 nº 1, 2011, p. 241 (lire en ligne)


On ne le voyait jamais sans sa collection de haïkus sous le bras. Il les écrivait n’importe où, à toute heure : alité […] ; dans des cafés ou des restaurants où il comptait les syllabes sur des serviettes ; à la campagne dans une résidence d’écrivains…
  • Haiku : This Other World, Richard Wright, éd. Arcade, 1998, p. 6


Le 28 novembre 1960, on annonce sa mort, due à une crise cardiaque. Certains parlent d'empoisonnement. PLus probablement, comme bien d'autres écrivains noirs américains, Richard Wright est mort victime de la haine. Son cœur a lâché, usé d'avoir sans répit pris la plume pour dénoncer les injustices.


Mon père était statistiquement promis à la délinquance.
  • Citation orale de Julia Wright, sa fille, à Lilian Thuram


Voir aussi

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