Le Guépard (film, 1963)
Le Guépard (Il Gattopardo) est un film franco-italien de Luchino Visconti sorti en 1963, Palme d'or au Festival de Cannes 1963, tiré du livre Le Guépard de Giuseppe Tomasi di Lampedusa.
Citations
[modifier]Le Prince : Je suis un représentant de la vieille classe compromise avec l'ancien régime et liée à celui-ci par des liens de décence, sinon d'affection. Ma malheureuse génération est à cheval entre deux mondes et mal à l'aise dans l'un et dans l'autre. En outre je n'ai aucune illusion. Que ferait le Sénat d'un législateur sans expérience ? D'un homme incapable de se duper lui-même, condition essentielle pour guider les autres ?
Le Prince : Nous fûmes les guépards, les lions. Ceux qui nous remplaceront seront les chacals et les hyènes. Et tous, Guépards, chacals et moutons, nous continuerons à nous considérer comme le sel de la Terre.
Tancredi : Si nous voulons que tout reste pareil, il faut que tout change.
Le Prince : Vous m'avez parlé de tout l'autre jour, Don Franceso, y compris de la mère sauvage et du grand-père fécal, mais vous ne m'avez rien dit de ce qui m'intéresse : la demoiselle Angelica…
Don Ciccio : Eh ! De la demoiselle, il n'y a rien à dire, ça parle de soi. Elle a reçu la beauté de sa mère, sans l'odeur de sanglier de son père. Et intelligente en plus. C'est une vraie dame. Quand elle est revenue du collège, elle m'a fait venir chez elle, un soir, et elle m'a joué, pour moi, ma vieille mazurka. Elle jouait mal, mais alors, c'était quelque chose de la regarder ! Tous ces cheveux noirs, ses grands yeux et cette peau… Cette poitrine, oh ! ah ! c'était autre chose que l'odeur du merda ! Les draps de son lit doivent sentir le parfum du paradis.
Le Prince : Calmez-vous, mon cher Franceso, calmez-vous ! Désormais, vous parlerez de Mlle Angelica avec plus de respect. Aujourd'hui, je vais demander à Don Calogero la main de sa fille pour mon neveu Tancrède.[…]
Don Ciccio : Excellence, c'est une saloperie ! Un neveu à vous ne doit pas épouser la fille de ceux qui sont vos ennemis, qui vous ont toujours tiré dans le dos. Essayer de la séduire comme je le croyais, c'est un acte de conquérant, mais, comme ça, c'est une capitulation. C'est la fin des Falconeri et la fin des Salina. Oh ! Oh ! Excellence !
Le Prince : Ce mariage n'est pas la fin de quoi que ce soit. Au contraire, c'est un commencement ! Et il prend place également dans la meilleure des traditions. Il y a certaines choses que vous ne pouvez pas comprendre. Maintenant, rentrons. Et rappelez-vous notre accord.
Don Ciccio : Hum ! Oui… Hum !
Le Prince : Ô mon étoile, toi ma fidèle, quand me donneras-tu enfin rendez-vous moins éphémère, loin de tout, dans ton domaine des certitudes éternelles ?