Youssef Chahine
يوسف شاهين
Nom de naissance | Youssef Gabriel Chahine |
---|---|
Naissance |
Alexandrie ( Royaume d'Égypte) |
Nationalité | égyptienne |
Décès |
(à 82 ans) Le Caire ( Égypte) |
Profession | réalisateur, scénariste |
Films notables |
Gare centrale, Saladin, Alexandrie pourquoi ?, Adieu Bonaparte, Le Destin |
Youssef Gabriel Chahine (en arabe : يوسف جبريل شاهين), né le à Alexandrie et mort le au Caire, est un réalisateur, scénariste et producteur égyptien[1]. De réputation internationale, il a réalisé une quarantaine de films de fiction ou documentaires.
Biographie
[modifier | modifier le code]Youssef Chahine naît dans une famille chrétienne d'Égypte d'origine libanaise pour son père, avocat[2], et de confession grecque-catholique melkite.
Il commence ses études au collège Saint-Marc puis rejoint le Victoria College où il obtient son baccalauréat. À 21 ans, il quitte son Égypte natale pour aller étudier le cinéma au Pasadena Playhouse (en) dans les environs de Los Angeles[3].
À son retour, trois ans plus tard, en 1948, l'occasion lui est donnée, grâce à Alvise Orfanell, de réaliser son premier film, Papa Amin, qui sort en 1950[4].
Il est invité pour la première fois au Festival de Cannes en 1951, pour son film Le Fils du Nil[3]. En 1954, il lance la carrière d'acteur d'Omar Sharif dans son film Le Démon du désert[3]. Mais le film qui marqua sa carrière fut Gare centrale, en 1958, chef-d'œuvre qui lui permit d'être reconnu comme l'un des plus grands cinéastes du XXe siècle. Chahine est crédité de la réalisation de 5 films mettant en vedette Salah Zulfikar dans des films importants dont Saladin (1963), Un jour, le Nil (1968) et Ces gens du Nil (1972). Dans Bayya' al-khawatim, sorti en France sous le titre Le vendeur de bagues en 1973, il met en scène la diva Fairouz.
En 1964, il quitte l'Égypte pour le Liban, puis retourne dans son pays en 1967[3].
Il réalise le logotype de la société Pyramide Distribution, fondée en 1989 et fréquent distributeur de ses films, avec lequel il entretenait de bonnes relations[5]. Ce logo représente les Pyramides de Gizeh, complétées de sa signature en lettres blanches.
En 1992, il s'essaie également au théâtre avec l'adaptation du Caligula d'Albert Camus, donné à la Comédie-Française[6].
Fréquemment confronté à la censure, Youssef Chahine ne cesse néanmoins de dénoncer la bêtise et l'intégrisme, tout en multipliant les choix stylistiques, du mélodrame chanté (C'est toi mon amour avec Farid El Atrache)[7] à la reconstitution historique (Adieu Bonaparte)[8], de l'évocation autobiographique (Alexandrie pourquoi ?)[9] au ballet (Le Destin)[10].
En , le réalisateur est victime d'une hémorragie cérébrale qui le plonge dans le coma[11]. Il est alors hospitalisé à l'hôpital américain de Neuilly avant d'être rapatrié en Égypte. Youssef Chahine meurt le au Caire[1]. Il est inhumé dans la crypte familiale à Alexandrie.
Filmographie
[modifier | modifier le code]Assistant réalisateur
[modifier | modifier le code]- 1950 : Femme de feu (امرأة من نار, Imra'ah Menn Nar) de Gianni Vernuccio
Réalisateur
[modifier | modifier le code]Longs métrages
[modifier | modifier le code]- 1950 : Papa Amine (بابا أمين, Baba Amin)
- 1951 : Le Fils du Nil (إبن النيل, Ibn al-Nil)
- 1952 : Le Grand Bouffon (ar) (المهرج الكبير, El Mohareg el Kebyr)
- 1952 : La Belle du train (ar) (سيدة القطار, Saydat al Ketaar)
- 1953 : Femmes sans hommes (ar) (نساء بلا رجال, Nisaa bila Regal)
- 1954 : Ciel d'enfer (صراع فى الوادى, Sira` fi al-Wadi)
- 1954 : Le Démon du désert (شيطان الصحراء, Shaytan al-Sahra)
- 1956 : Les Eaux noires (صراع فى الميناء, Sira` fi el-Minaa)
- 1957 : C'est toi mon amour (ar) (انت حبيبي, Inta habibi)
- 1957 : Adieu à ton amour (ar) (ودعت حبك, Wadda'tu Hobbaka)
- 1958 : Gare centrale (باب الحديد, Bab al-Hadid)
- 1958 : Djamila l'Algérienne (جميلة بوحيرد, Djamila Bouhired)
- 1959 : À toi pour toujours (حب إلى الأبد, Houbb îla al abad)
- 1960 : Entre tes mains (ar) (بين ايديك, Bein idek)
- 1961 : L'Appel des amants (ar) (نداء العشاق, Nida al ouchchaq)
- 1961 : Un homme dans ma vie (ar) (رجل في حياتي, Ragoul fi hayati)
- 1963 : Saladin (الناصر صلاح الدين, Al Nasser Salah Ad-Din)
- 1964 : L'Aube d'un jour nouveau (ar) (فجر يوم جديد, Fagr yawm gadîd)
- 1965 : Le Vendeur de bagues (ar) (بياع الخواتم , Biya el khawatim)
- 1966 : Sables d'or (ar) (رمال من ذهب, Rimal min dhahab)
- 1968 : Un jour, le Nil (النيل والحياة, An-Nil oual hayat)
- 1969 : La Terre (الأرض, Al-Ard)
- 1970 : Le Choix (الإختيار, Al-Ikhtiyar)
- 1972 : Ces gens du Nil (الناس والنيل, An-nass ouel Nil) (version remontée et reniée par son réalisateur de Un jour, le Nil)[12]
- 1972 : Le Moineau (العصفور, El asfour)
- 1976 : Le Retour de l'enfant prodigue (عودة الإبن الضال, Awdet el ebn el dal)
- 1978 : Alexandrie pourquoi ? (إسكندرية .. ليه؟, Iskandariyah.. lih?)
- 1982 : La Mémoire (Hadduta misrija)
- 1985 : Adieu Bonaparte (وداعا بونابرت, Wadaan Bonabart)
- 1986 : Le Sixième Jour (اليوم السادس, al-Yawm al-Sadis)
- 1990 : Alexandrie encore et toujours (إسكندرية كمان وكمان, Iskandariyah Kaman wa Kaman)
- 1991 : Le Caire, raconté par Youssef Chahine (القاهرة منورة بأهلها, Al Qahera menawara be ahlaha)
- 1994 : L'Émigré (المهاجر, Al-Mohagir)
- 1997 : Le Destin (المصير, Al-Massir)
- 1999 : L'Autre (الآخر, Al-Akhar)
- 2001 : Silence... on tourne (سكوت .. حنصور, Sokoot..Hansawwar)
- 2004 : Alexandrie-New York (إسكندرية .. نيويورك, Iskandariyah.. New York)
- 2007 : Le Chaos ( هي فوضى, Hiya fawda) (coréalisé avec Khaled Youssef)
Courts métrages
[modifier | modifier le code]- 1995 : Lumière et Compagnie - segment
- 1996 : Lumière sur un massacre - segment Ce n'est qu'un pas
- 2002 : 11'09"01 - September 11 - segment
- 2007 : Chacun son cinéma - segment 47 ans après
Acteur
[modifier | modifier le code]- 1958 : Gare centrale (باب الحديد, Bab al-Hadid) : Qinawi
- 1959 : Ismaïl Yassine dans l'aviation (ar) (إسماعيل يس في الطيران ; Ismail Yasin fi l tayaran) de Fatine Abdel Wahab : Youssef Chahine
- 1964 : L'Aube d'un jour nouveau (ar) (فجر يوم جديد, Fagr yawm gadîd)
- 1982 : La Mémoire (Hadduta misrija) : Rafah
- 1990 : Alexandrie encore et toujours (إسكندرية كمان وكمان, Iskandariyah Kaman wa Kaman) : Yehia Eskendarany / Marc Antoine / Sostratus / Héphestion
Théâtre
[modifier | modifier le code]- 1992 : Caligula d'Albert Camus pour la Comédie-Française
Distinctions
[modifier | modifier le code]- Festival de Carthage 1970 : Tanit d'or pour Le Choix
- Festival de Berlin 1979 : Ours d'argent et Grand Prix du jury pour Alexandrie pourquoi ?[3]
- Festival de Cannes 1997 : Prix du cinquantième anniversaire pour l'ensemble de son œuvre[1]
- Festival de Cannes 1999 : Prix François-Chalais pour L'Autre
- Festival de Venise 2002 : Prix Unesco pour 11'09''01 - September 11
- Festival de Dubaï 2007 : Prix d'honneur pour l'ensemble de son œuvre
Décorations
[modifier | modifier le code]- Grand-croix de l'Ordre national du Mérite (Égypte).
- Chevalier de la Légion d'honneur (France).
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (en) Christian Bosséno, Youssef Chahine l'Alexandrin, Paris, Éditions du Cerf, (ISBN 2204024295), p. 158.
- Thierry Jousse, Youssef Chahine, Cahiers du cinéma, 1996[13]
- Issa Mayça, L'œuvre de Youssef Chahine dans la période nasserienne et post-nasserienne, Université Paris III, 1996, 106 p. (mémoire de maîtrise)
- « Youssef Chahine. Une dissection sans complaisance de la société égyptienne », Jeune Afrique,
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Mort du cinéaste égyptien Youssef Chahine (7sur7)
- « Youssef Chahine », sur cinema.encyclopedie.personnalites.bifi.fr (consulté le )
- CNC. Lycéens au cinéma : Gare centrale, Youssef Chahine, 2004, page 4 lire en ligne
- (en) Mustafa Darwish, Dream makers on the Nile : a portrait of Egyptian cinema, American University in Cairo Press, (lire en ligne), p. 43
- « Fabienne Vonier : "Avec aussi le souvenir d'Humbert Balsan" », propos recueillis par Jean-Michel Frodon et publié dans Les Cahiers du cinéma n°637, septembre 2008.
- « Caligula », sur comedie-francaise.fr, (consulté le )
- « Festivals », Le Monde, , p. 29 (ISSN 0395-2037)
- Bruno Bouvet, « Dossier. Youssef Chahine, une énergie joyeuse contre le fanatisme », La Croix, no 38115, , p. 12 (ISSN 0242-6056)
- J.-P. Péroncel-Hugoz, « Youssef Chahine ce gêneur », Le Monde, (ISSN 0395-2037)
- Jean-Michel Frodon, « Une fresque enchantée à l'assaut de l'intégrisme », Le Monde, , p. 30 (ISSN 0395-2037)
- Youssef Chahine dans le coma, Allociné, 16 juin 2008
- « Un jour, le Nil », sur cinematheque.fr (consulté le )
- Entretien avec Youssef Chahine, Les Cahiers du cinéma, octobre 1996 [1]
Liens externes
[modifier | modifier le code]- (en) Site officiel
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Ressources relatives au spectacle :
- Ressource relative aux beaux-arts :
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Ressource relative à la musique :
- Bio-filmographie sur le site Sima consacré au cinéma égyptien
- Liste des articles consacrés à Youssef Chahine sur Calindex.eu
- « Entretien avec le journaliste [[Claude Sérillon]] » [vidéo], sur ina.fr
- Vidéo: Youssef Chahine en 1983, il s'exprime sur la place de l'Afrique dans le monde du cinéma, une archive de la Télévision suisse romande
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Réalisateur égyptien
- Scénariste égyptien de cinéma
- Producteur égyptien de cinéma
- Personnalité égyptienne du XXe siècle
- Personnalité égyptienne du XXIe siècle
- Récipiendaire de l'ordre du Mérite civil (Égypte)
- Chevalier de la Légion d'honneur (date non précisée)
- Naissance en juin 1926
- Naissance à Alexandrie
- Décès en juillet 2008
- Décès à 82 ans
- Décès au Caire
- Mort d'une hémorragie cérébrale
- Personnalité inhumée en Égypte