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Valaques

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Valaques
Description de cette image, également commentée ci-après
Les populations valaques dans les Balkans aujourd'hui.

Populations importantes par région
Drapeau de la Roumanie Roumanie 21 000 000
Drapeau de la Moldavie Moldavie 2 750 000
Balkans,
Drapeau de la Grèce Grèce
estimés à 150 000
Population totale 23 900 000[1]
Autres
Régions d’origine Dacie, Mésie, romanisation des Daces et Thraces
Langues Roumain (nommé « moldave » en Moldavie), Aroumain, Méglénite et Istrien
Religions Christianisme orthodoxe (majoritaire), Christianisme catholique grec
Ethnies liées Langues romanes

Valaques est un terme polysémique qui peut désigner en français :

Drapeau des Daco-roumains[2]
Drapeau des Aroumains

Géographiquement, « Valaques » désigne les habitants de la Valachie (région méridionale de la Roumanie) et, dans la péninsule des Balkans, les populations de langue romane soit les Aroumains, les Mégléno-Roumains et les Istro-Roumains (certains linguistes y incluaient jadis les Dalmates). Il est parfois employé en Serbie et en Bulgarie pour désigner aussi les Roumains locaux.

Historiquement, avant le milieu du XIXe siècle, « Valaques » était l'exonyme qui désignait les populations locutrices des langues romanes orientales issues de la romanisation des langues paléo-balkaniques (Daces, Gètes, Thraces, Illyres, Dalmates...) du Ier au VIe siècle dans les Balkans et le bassin du bas-Danube[3]. Il est encore employé dans ce sens par les historiens et notamment dans de nombreux atlas historiques[4].

Les historiens roumains préfèrent employer le terme de « Proto-roumains » (jusqu'au XIe siècle) et de « Roumains » (depuis le XIIe siècle), d'une part parce qu'à l'instar des autres populations romanophones issues de la désagrégation de l'Empire romain, les « Valaques » se désignaient eux-mêmes par des endonymes comme romani, români, rumâni, rumâri, armâni ou arumâni[N 1], d'autre part parce que « Valaques » pouvait aussi être localement employé (notamment dans l'espace ex-yougoslave) pour désigner des montagnards, des bergers ou des fidèles de l'Église orthodoxe non romanophones, ou ayant cessé de l'être depuis des générations.

D'autres historiens et linguistes préfèrent les termes, plus neutres et plus précis, de « Thraco-Romains » (du Ier au VIe siècle), de « Romans orientaux » du VIe au XIIIe siècle et de « Roumains », « Aroumains » et autres « romans balkaniques » depuis le XIIIe siècle[5],[6],[7],[8],[9],[10]. Mais, en règle générale, l'existence avant le XIVe siècle des populations romanes d'Europe sud-orientale et des Balkans est le plus souvent occultée dans les sources secondaires, en raison de la très large diffusion, par des auteurs principalement austro-hongrois, d'une seule des trois thèses historiques concernant l'histoire des Roumains, au détriment des deux autres[N 2].

Juridiquement, « Valaques » s'applique en relation avec l'usage du « droit valaque » dans les communautés de ce nom des Balkans et de la Hongrie médiévale[11].

Étymologie

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Selon Adolphe Bloch[12], l'origine de Valaque est Walh, nom par lequel les Germains (et notamment les Goths lorsqu'ils sont entrés en contact avec le monde romain) désignaient les locuteurs celtiques, puis latins et romans (dans le Norique par exemple). Walh lui-même, toujours selon A. Bloch vient, semble-t-il, des Volques, peuple celtique avec lequel les Germains furent en contact sur leurs marges méridionales, et signifiait en germanique « étranger ». Il est possible que Walh et Volques soient reliés, à travers les langues indo-européennes à वल / vala signifiant personne en sanskrit.

Selon R. Rohlfs[13], Walh- a également donné Galles (pour Wales) et Gaule (Walha) en français d'oïl, car dans cette langue l'élément wa- initial et l'élément -alh aboutissent respectivement ga- (*wardan > garder, *waidanjan > gagner) et -aule (salha > saule): Gaule n'est donc pas issu du latin savant Gallia qui en français courant aurait donné *Geaille, Jaille (car les latins ga- initial et li devant voyelle donnent en langue d'oïl respectivement ja- ou gea- comme dans galbinum > jaune, gaiium > geai ou gabatam > jatte, et -ill comme dans alium > ail ou filiam > fille). Ce mot a également donné les mots Wallon et Wallonie dont la région fut l'une des zones frontières entre les anciens territoires celtes et germaniques (voir l'Histoire du terme Wallon).

Usages, paranymes et synonymes

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Le mot « Valaques » peut désigner en français les habitants de :

Traduit depuis les anciennes sources historiques, le mot Valaques peut aussi, en français, désigner les Valaques romanophones au sens large, plus spécifiquement les Roumains (populations de langue romane du bassin danubien) et les Aroumains (populations de langue romane des Balkans). Les historiens A. Xenopol, N. Iorga, T. Capidan et E. Petrović utilisaient le nom commun « valachies » pour désigner les « Romanies populaires » par opposition aux « Esclavonies », autre terme historique désignant des communautés à majorité slave. C. Giurescu et A. Niculescu, eux, soulignent que beaucoup de ces comtés ou cantons (canésats, joupanats et voïvodats selon la terminologie slave) antérieurs au XIVe siècle, pouvaient aussi être slavo-roumains, iasso-roumains ou albano-aroumains[15].

Au Moyen Âge, leurs voisins magyars nommaient les Valaques : Oláh, tandis qu'ils nommaient les Italiens : Olász. Aujourd'hui les auteurs hongrois distinguent Oláh (mot ancien et devenu péjoratif pour les roumanophones de Hongrie) de Vlach (mot savant pour les Romans orientaux au sens large et leur pastoralisme). Anciennement le mot Vlah était utilisé par les Croates catholiques pour désigner leurs voisins orthodoxes quelles que soient leurs langues. À l'époque les Grecs utilisaient le mot vlahos avec un sens péjoratif et il n'est pas rare d'entendre aujourd'hui en Grèce des histoires où le personnage du Vlahos joue le rôle du simplet. Toutefois, en Grèce, c'est aussi un nom de famille répandu. Vlahos est utilisé également par les Grecs pour désigner les Aroumains. Dans les Balkans, témoin du pastoralisme traditionnel des Valaques, ce nom a pu changer de sens et signifier simplement « berger », et d'autant qu'au fil du temps beaucoup de Valaques ont adopté des langues slaves méridionales, tout en restant éleveurs. En Albanie, le sens du mot s'est complètement inversé et c'est çoban (« berger » en turc et en roumain) qui signifie « valaque » tandis que vlah signifie « berger »[25].

On retrouve le terme « valaques » dans les langues européennes : Vlachs, Walach, Wallach, Wallachians (angl.), Volokh (russe), Walachen, Aromunen (all.), Oláh (hongr.), Vlah, Vlas, Vlax, Vlachos, Iflak (langues balkaniques), Valacchi (ital.), Blacos, Velacos (esp.), Ulahs, Blaques, Koutso-Vlaques, Tsintsares, Zinzares. Méconnues, ces dénominations mènent souvent à des erreurs d'identification et de traduction ; la seule traduction scientifique est « Romans orientaux »[26]. Le terme « valaques » est en effet polysémique et peut avoir les sens suivants selon les contextes et les langues :

  • « italien » et/ou « roumain » en polonais (respectivement Włoch et/ou Wołoch), tchèque, slovène et hongrois (respectivement Olász et Oláh),
  • « berger » ou « cheval hongre » en slovaque moderne,
  • « habitant de la Valachie morave » ou de la « Valachie roumaine » en tchèque et slovaque modernes,
  • « italien » en ancien slovaque et en ancien tchèque,
  • « aroumain » en grec, bulgare, serbe, croate, bosniaque,
  • « roumain ancien » en allemand, ukrainien, russe moderne,
  • « romanophone » (tous romanophones confondus) en russe ancien,
  • « rom, tsigane » en serbe et bulgare,
  • « habitant de l'ancienne principauté de Valachie »
  • « immigré », « métèque », « chrétien orthodoxe » ou « serbe » (péjoratif) chez les Croates et les Slovènes,
  • « non musulman », « mécréant » ou « serbe » (péjoratif) chez les Bosniaques,
  • « aroumain », « berger » en bulgare et en macédonien,
  • « aroumain » en grec,
  • « langue roumaine parlée dans la Krajina de l'est de la Serbie » (Portes de Fer),
  • valacchi, Velacia désignent en italien ancien les « aroumains » les « habitants de Valachie » les « pays roumanophones ».

Ce sont probablement les Valaques d'Istrie qui ont laissé leur nom à la ville istrienne de Volosca (ro)[N 4] mais ils sont aussi appelés Ćići ou Ćiribirci en croate et slovène, Ciócci en italien istriote et Tschitschen en allemand (tandis qu'eux-mêmes se désignent comme vlåš ou žejånci)[N 5],[27].

En revanche, les Saracatsanes hellénophones ne sont pas ou plus des Valaques, bien que Theodor Capidan et Take Papahagi aient supposé que ces bergers nomades des Balkans puissent être d'origine initialement aroumaine.

Les Uscoques étaient des pirates dalmates, valaques et croates opérant en Adriatique au détriment du trafic maritime vénitien[28].

En anglais, les historiens et les géographes distinguent les Wallachians (habitants de la région roumaine de Valachie et plus largement les roumanophones) des Vlachs (Aroumains et plus largement les romanophones sud-danubiens) ; l'allemand fait la même distinction en appelant Walachen les roumanophones et Aromunen ou Zinzaren les Aroumains et les Mégléno-Roumains.

Enfin, beaucoup de textes anciens confondent les Valaques avec les peuples auxquels ils étaient mêlés comme les Coumans : Cumani nigri en latin, Mavrokoumanoi en grec, Blakumen sur la pierre runique n° G134 du cimetière de Sjonheim (Gotland, Suède, XIe siècle)[29]. Les termes de Maurovlahkoi (grec), Maurolaci (latin), Morvlasi, Karavlasi (Sud-slave BCMS) ou Morlaques (francisé) désigne en Dalmatie des populations de bergers et de pêcheurs qui pouvaient aussi bien être romanophones (Dalmates ou romanes orientales) que slavophones[30].

Aire de répartition

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Guillaume Lejean (1861): carte des langues aux bouches du Danube. Bleu: Roumains (Mocans, Diciens, etc). Vert foncé: Russes (Grands-russiens, Lipovènes); Vert clair: Bulgares; Jaune: Albanais (guègues); Rouge: Turcs (osmanlis, Gök-Oguzes); Rose: Tatars (Nogays); Violet: Circassiens (tcherkesses).

En ethnographie moderne, le terme Valaques est parfois encore utilisé pour désigner :

Au Nord du Danube

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« Valaques » est parfois encore utilisé pour désigner les romanophones vivant, d'une part, le long du Danube et de part et d'autre des Carpates et du Prut, appelés Roumains ou Moldaves[N 6] et locuteurs de la langue daco-roumaine.

Aux bouches du Danube

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Autour des bouches de ce fleuve, diverses sources, notamment ottomanes, mentionnent des Valaques Diciens, roumanophones autochtones de Dobrogée, dont le parler, appelé dicien[31] était pratiqué sur les rives du bas-Danube, des bouches du Danube autour de Chilia et de Tulcea, dans le massif du Măcin à l'époque plus boisé qu'aujourd'hui et sur les rives de la mer Noire où une population roumanophone a vécu, y compris lors des invasions tatares et ottomanes[32]. Selon George Vâlsan[33] le nom de ce parler est rapproché de la cité médiévale de Vicina qui a donné à la Valachie son premier évêque métropolitain, Hyacinthe, en 1359, et a laissé des traces dans les patronymes locaux comme Dicianu[34]. Les études régionales toponymiques, étymologiques et onomastiques indiquent une forte influence grecque médiévale et ottomane sur ce parler local. Des noms d'outils, de végétaux ou d'animaux montrent qu'à son tour, le roumain dicien a influencé le parler russe des Lipovènes venus s'installer dans la région au XVIIe siècle. Au XVIIIe siècle la population dicienne s'est maintenue en partie grâce à l'immigration peu nombreuse, mais continue de roumanophones moldaves du Boudjak fuyant les persécutions des Tatars. Au XIXe siècle elle a été absorbée par les roumanophones du reste de la Roumanie.

Les archéologues discutent la position de l'ancienne Vicina, qu'ils supposent pouvoir se trouver sous l'actuelle Tulcea, sous l'actuelle Isaccea, sous l'actuelle Măcin ou ailleurs (beaucoup de localités regorgent de ruines antiques et médiévales)[35].

Au Sud du Danube

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En bleu les communes de la Serbie du Nord-Est où les roumanophones sont majoritaires, selon la reconnaissance officielle du [36]

Dans les Balkans, « Valaques » désigne principalement :

Dans la Yougoslavie moderne, seuls les Vlasi vivant en Serbie centrale et le long de la frontière bulgare, ainsi que les Roumains de Voïvodine, étaient reconnus et comptés comme minorités nationales (séparément), et figuraient sur les cartes linguistiques. Les roumanophones de la Krajina orientale (aux Portes de Fer et autour de Negotin), majoritaires dans 156 communes et présents dans 48 autres, plus nombreux que les Vlasi et que les Roumains de Voïvodine réunis, n'ont été officiellement reconnus que le . En 2002, sur 284 112 habitants de cette région, la Timočka Krajina, 243 148 (85,58 %) étaient déclarés Serbes, 23 604 (8,31 %) étaient déclarés Valaques et 2 723 (0,96 %) étaient déclarés Roms[37], mais en 2009, il semble que près de 141 000 Serbes de la Timočka Krajina soit 58 % d'entre eux, seraient usuellement roumanophones[38]. Dans cette communauté, de langue daco-roumaine, comme celle de Voïvodine, deux tendances identitaires coexistent : l'une, « roumaniste », s'identifie au peuple roumain et se considère comme une minorité roumaine en Serbie ; l'autre, « valaquiste » (en roumain vlahistă), s'en distingue au contraire et se considère comme une communauté est-romane de Serbie, roumanophone mais non roumaine. On retrouve ici le même débat qu'en Moldavie, en Macédoine du Nord ou au Monténégro entre droit du sang et droit du sol : selon le premier, l'identité se fonde sur la langue et l'origine commune ; selon le second, elle se fonde sur le territoire et l'habitat (ou la citoyenneté) communes[39].

Évolution des langues romanes orientales parmi les autres langues des Balkans, avec les trois phases (de bas en haut) de la formation, de la cohabitation et de la différenciation.

Depuis l'Antiquité, les langues romanes orientales se sont formées dans les Balkans en trois étapes : du Ier au VIe siècle, par romanisation d'une partie des autochtones au nord de la ligne Jireček, apparition des Thraco-Romains parlant le roman oriental ; du VIe au XIe siècle, arrivée des Slaves et des Magyars, multiplication des Valachies et des Sklavinies (petits comtés de langue romane ou slave sous souveraineté des États plus puissants comme le khanat des Avars, le premier Empire bulgare, l'Empire byzantin ou le royaume de Hongrie) et dispersion en « îlots linguistiques » des Romans orientaux parlant le proto-roumain[N 7] ; enfin depuis le XIIe siècle, séparation des Romans orientaux et de leurs langues entre le Nord-Est (actuelles Roumanie et Moldavie), le Nord-Ouest (Valaquie morave), l'Ouest (Istrie) et le Sud (Aroumains et Megleno-roumains des Balkans). Aujourd'hui, les Roumains (au sens linguistique, soit 23 millions de locuteurs) ont construit deux États modernes, tandis que les Istriens, les Aroumains et les Méglénites perpétuent leur culture et leur langue, mais, minoritaires dans les pays où ils vivent (les estimations les plus hautes ne dépassent pas quelques centaines pour les Istriens, 300.000 pour les Aroumains et quelques milliers pour les Méglénites), ne revendiquent pas d'État.

La première mention des populations de langue romane des Balkans est faite en 579 par Théophane le Confesseur et Théophylacte Simocatta dans la chronique d'une bataille contre les tribus des Avars, les romanophones combattant dans les rangs de l'armée romaine d'orient dite « byzantine ». À cette époque, les chroniqueurs byzantins appelaient Ῥωμαίοι - Rhômaíoi ou Romées, soit « Romains » en grec tous les citoyens de la Βασιλεία των Ῥωμαίων - Basileía tôn Rômaíôn : « empire des Romains » en grec), et, pour distinguer parmi eux les populations romanophones des Balkans, ils utilisaient le nom de Besses (une ancienne tribu thrace : ainsi, en 570, le pèlerin Antonin de Plaisance en visite au monastère Sainte-Catherine du Sinaï décrit les langues les plus parlées par les moines byzantins : « grec, latin, syriaque, copte et besse »). Au IXe siècle le nom de Valaques commence à supplanter celui de Besses : dans son Strategikon[40], Cécaumène précise au XIe siècle que les romanophones de Thessalie descendent des anciens Thraces et Daces et qu'on les appelle Besses ou Valaques[41].

Sous la forme Volokhs ou Volochovènes, le terme a été aussi utilisé par les peuples slaves pour désigner les populations situées au sud de leurs frontières, lors de leur arrivée dans la région.

Les étymologistes et linguistes, pour leur part, pensent que l'endonyme Rumâni/Armãni par lequel se désignent les Valaques, remonte à Ῥωμανία (« Romania » : l'Empire romain d'Orient, que l'historiographie postérieure au XVIe siècle nomme « byzantin »).

Lors de la fondation du premier Empire bulgare par les Proto-Bulgares tengristes, la plupart des Valaques, ainsi que les Slaves des Balkans orientaux et les Grecs des côtes de la Mer Noire, se retrouvent au sein de ce nouvel état, qui adopte leur religion (chrétienne orthodoxe) en 864. Le chroniqueur byzantin Kedrenos est le premier à employer le terme de Valaques quand il raconte l'assassinat par ceux-ci du frère du tsar bulgare Samuel, en 976. Auparavant, les Byzantins n'utilisaient pas de terme spécifique pour les désigner, mais les incluaient dans le terme générique de Ῥωμαίοι (« Romains ») donné à tous les habitants aborigènes de l'ancienne Ῥωμανία (l'Empire), y compris hellénophones ou albanophones[42]. La toponymie et l’anthroponymie ainsi que la linguistique balkanique montrent que des populations slaves, romanes et grecques y vivaient : les premières, surtout agricoles, dominant dans les plaines (Σκλαβινίαι, Склавинии, « sklavinies »), les deuxièmes, surtout pastorales sur les piémonts (Βλαχίες, Влахии, « valachies ») et les troisièmes, surtout urbaines, marchandes et maritimes dans les grandes villes et sur les côtes (κεφαλίες, кефалии, « céphalies »)[43],[44],[45],[46],[47],[48],[49].

En 1018, au terme d'une guerre longue et sanglante, l'empereur byzantin Basile II parvient à reconquérir la péninsule des Balkans en anéantissant la Bulgarie. Cela provoque de grands déplacements de populations, et notamment d'une partie des proto-Roumains de Mésie qui se dispersent : une partie d'entre eux migre vers la Transylvanie où ils grossissent les rangs de ceux qui s'y trouvaient déjà[50],[51] et quelques-uns atteignent les pays tchèques, en Moravie septentrionale, où ils forment une Valachie morave[N 8], tandis qu'au sud, d'autres s'installent en Thessalie qui est alors appelée la Grande Valachie (Μεγάλη Βλαχία) par les auteurs byzantins[52] ; des groupes moins importants s'installent en Acarnanie alors appelée par les mêmes chroniqueurs et par Jean Apocauce Petite Valachie (Μικρή Βλαχία), et dans le Péloponnèse[N 9],[53].

Avant la Roumanie moderne, la seule formation politique d'envergure montrant une participation des Valaques, est le royaume des Bulgares et des Valaques (1186-1280)[54], issu de leur révolte contre l'Empire byzantin en 1180-1186[N 10].

Contrairement à ceux de Valachie, Moldavie et Transylvanie (les Roumains), les Valaques des Balkans (les Aroumains) n'ont plus d'histoire politique après 1280 : ils vivront en bergers, cultivateurs et commerçants au sein des états grecs, serbes ou bulgares, puis de l'Empire ottoman. Une petite partie d'entre eux, quelques villages de Mégléniotes, s'est d'ailleurs convertie à l'islam. Les communautés valaques disparues d'Herzégovine, de Romanie bosniaque, de Valaquie serbe et de Morlaquie ont laissé des stèles ou des sarcophages en pierre appelés localement stecci[55],[56] ; des pigments révèlent qu'ils étaient initialement polychromes à la manière des stèles en bois plus récentes, comme celles de Sapântsa[57]. Quelques-uns de ces stecci ont été amenés de leur site d'origine dans le jardin du Musée national de Bosnie-Herzégovine à Sarajevo, où, conformément à l'historiographie bosniaque officielle, ils sont présentés comme des « tombes patarines slaves »[58]. Dans l'historiographie bosniaque, le mot « valaque » désigne « des envahisseurs venus de l'Est », ancêtres orthodoxes des Serbes de Bosnie[30],[59].

Période moderne

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Les Istro-roumains ne sont plus que quelques dizaines, en Istrie, à l'ouest de Rijeka. Les Karavlasi ou Morlaques ont disparu au XVIIIe siècle, assimilés aux Vénitiens ou aux Croates. Ces deux populations, catholiques, sont, selon la plupart des historiens, issues des Valachies du centre de l'ancienne Yougoslavie, désignées encore aujourd'hui par des toponymes tels que Vlasić, Stari Vlah, Romanija Planina ou Durmitor : vers 1530, deux seigneurs croates, les comtes Zrinski et Frankopan, accordèrent des franchises à ces populations[60] qui finirent par adopter la langue serbo-croate en se mêlant aux réfugiés fuyant la répression de l'Empire ottoman dans les plaines (Serbes de Rascie et Albanais du Kosovo à l'époque encore chrétiens orthodoxes sous obédience de l'Église orthodoxe serbe). Environ 200 000 Serbes et Albanais rejoignirent dans ces confins les Valaques entre 1690 et 1694 : le statut de ces réfugiés fidèles à l'Église orthodoxe serbe est alors plus enviable que celui des serfs croates (donc catholiques). Cela qui provoque une fuite de la population croate vers les confins militaires de l'empire d'Autriche (suzerain des seigneurs croates) ainsi que son adhésion à l'Église serbe dans le but d'avoir les mêmes avantages que les réfugiés.

La fuite de leurs serfs provoque la colère des nobles croates, d'autant que lorsque les confins militaires autrichiens furent en majorité peuplés d'orthodoxes, vers 1559, l'empereur et le conseil militaire de Vienne retirèrent aux nobles croates toute autorité sur la région en raison des statuta valachorum promulgués en 1630. Les pandoures et les fermiers orthodoxes des confins militaires, qu'ils fussent Serbes ou Roumains[61] adoptèrent aussi la langue serbo-croate tandis que le valaque et l'albanais disparaissent[62], non sans laisser des traces dans le lexique local ; dès lors, le terme de Valaque n'y désigne plus des populations latinophones, mais devient chez les Croates un terme péjoratif pour les bergers transhumants des Balkans et plus généralement pour les orthodoxes, Slaves ou Valaques[63].

Lors du « printemps des peuples » au XIXe siècle, les Valaques Aroumains des Balkans ne prennent pas part à la renaissance culturelle roumaine, ne revendiquent aucun territoire, et la majorité d'entre eux choisit de se déclarer membres de l’Elleniki ethniki koinonia (communauté nationale hellénique) mais de langue aroumaine. Une autre partie de la communauté a émigré en Roumanie (pays qui avait financé leur système scolaire de 1866 à 1940, mais en tentant de substituer la langue roumaine à l'aroumain) avant et après la Première Guerre mondiale, pour peupler notamment la Dobroudja du Sud que la Roumanie avait enlevée à la Bulgarie en 1913.

Pendant les deux guerres mondiales, Italie et Roumanie tentèrent, vainement, d’instrumentaliser les Valaques à travers le projet, qui ne se concrétisa pas, d’une « principauté du Pinde », qualifiée par les intéressés de « sinistre pantalonnade »[64]. Lorsque la Roumanie devint fasciste, le réseau scolaire roumain servit parfois à véhiculer les idées de la Garde de fer, ce aboutit à la constitution d'une « légion Diamandi (en)-Matoussis » formée de quelques dizaines d’hommes qui sillonnèrent les montagnes pour tenter de rallier à ce projet les Aroumains, qui, prudemment, ne répondirent pas à leurs avances, préférant s’engager dans le mouvement de résistance EAM ; ils ne se laissèrent pas davantage séduire pendant la guerre civile grecque (1946-49) par les émissaires roumains du Kominform communiste qui leur promettaient une région autonome sur le modèle soviétique[65]. La Roumanie cessa de financer les écoles aroumaines en 1945.

Aujourd'hui les Aroumains ne revendiquent aucune structure territoriale ou politique au sein des pays où ils vivent, mais ont une vie culturelle intense, cultivent leur langue et maintiennent leurs liens d'un pays à l'autre.

Légendes anciennes

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Dans leur culture populaire, les Valaques ont plusieurs mythes de leurs origines, certains anciens, d'autres plus récents.

Au nord du Danube, l'un de ces anciens mythes agraires, plugușorul (« la petite charrue »), gardait le souvenir de « Trajan, venu il y a bien des ans », fondateur et bâtisseur[66].

Au sud du Danube, deux anciennes légendes rapportent, l'une que les Valaques auraient jadis vécu au nord de l'actuelle Serbie « dans la vaste plaine de Sermion » d'où ils auraient fui devant les invasions vers le couchant (Stari Vlah et Romanija Planina où ils auraient laissé les sarcophages nommés stećci, Istrie), le levant (Banat, montagnes transylvaines) et le midi (Pinde, Thessalie), l'autre qu'ils descendraient des « caravaniers des Romains » chargés de construire, défendre et entretenir la Via Egnatia (reliant Dyrrhachium, aujourd'hui Durrës en Albanie, à Constantinople), les ports du Danube et les castrae du limes danubien, ainsi que les mines d'or et de sel des Carpates[67]. Ces deux mythes se comprennent en relation avec les anciennes routes de transhumance et de commerce des Valaques, reliant les sites en question. Des légendes populaires plus récentes (XIXe siècle) les font descendre du général romain fictif « Blaccus » qui aurait commandé la légion V « des alouettes » cantonnée en Mésie[68].

Controverses nationalistes modernes

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La polysémie du nom « Valaques » induit des confusions dans son utilisation. Dans la majorité des sources secondaires, il désigne indistinctement les Roumains et les Aroumains antérieurement à l’émergence de la Roumanie, sans préciser qu’il s’agit de Roumains et d’Aroumains, ce qui laisse penser au lecteur non averti qu’il s’agit, peut-être, d’une tribu slave ou turcophone[N 11]. Des auteurs tels Jacques Bertin, Olivier Buchsenschutz ou Jean Devisse prennent le parti d’utiliser « Moldo-Valaques », ce qui en exclut les transylvains[69]. Ne connaissant pas le mot français « Valaques », ou souhaitant le réserver pour désigner les habitants actuels de la région géographique roumaine de Valachie, certains historiens roumains et grecs utilisent pour les Aroumains des formes telles que Vlachs (forme anglaise), « Vlaques », « Aromounes » (forme allemande Aromunen) ou « Macédo-Roumains » (dénomination roumaine).

Confrontés au XIXe siècle aux revendications de la renaissance culturelle roumaine, les Empires austro-hongrois et russe se sont efforcés, par la méthode hypercritique, de réfuter les arguments des historiens roumains à propos de l’origine des roumanophones pour nier leur ancienneté dans les territoires dont ils revendiquaient l’autonomie ou l’union en un seul État : c’est le cas, entre autres, d’Eduard-Robert Rössler[70] qui diffuse les théories de Franz-Josef Sulzer, de Josef-Karl Eder et de Johann Christian von Engel (en)[71], présentant les « Valaques » comme un peuple primitif et fruste, et leurs anciens princes comme des monstres fourbes et assoiffés de sang (ce qu’Ármin Vámbéry, professeur à l’université de Budapest, transmettra à Bram Stoker qui le cite dans son roman Dracula en tant qu’Arminius Vambery)[72].

Selon ce point de vue, linguistique et toponymie ne prouvent rien : durant l’antiquité tardive et le Haut Moyen-Âge, les locuteurs des langues romanes orientales auraient disparu au nord du Danube, retirés par Aurélien selon le récit d'Eutrope interprété littéralement, ou chassés par les Germains, les Huns et les Avars : peu importe, du moment que cela fait des Magyars à leur arrivée le premier peuple à s'y établir[73]. Au sud du Danube, ils auraient été submergés par les Slaves méridionaux, ne subsistant que comme infimes minorités isolées[74]. Ainsi les sources secondaires[75] ne mentionnent pas l’existence des romanophones orientaux, produisant l’« illusion historique » d’une « disparition durant mille ans » suivie d’une « inexplicable réapparition ». Des historiens roumains comme Gheorghe I. Brătianu ont rebondi sur ce paradoxe pour qualifier les Roumains d’« énigme et miracle historique »[76].

Dans cette perspective historique, dominante dans les pays voisins de la Roumanie et de la Moldavie, les locuteurs des langues romanes orientales, bien qu'en majorité bergers transhumants, auraient été les seuls à ne pouvoir franchir ni les Carpates, ni le Danube, ni l'Haemus alors que les autres peuples le pouvaient. Illustrant ce point de vue, les territoires où l’on parlait un idiome roman figurent souvent sur les cartes historiques comme de simples parties des États voisins, ne montrant, même en pointillé, ni les romanophones, ni plus tard les principautés autonomes de Moldavie, Transylvanie et Valachie. Pour le premier millénaire (275-1275), si les « sklavinies » sont bien admises, les « valachies » en revanche ne seraient que des inventions des historiens roumains, suspects de partialité par définition[77], et le « droit valaque ne désignerait rien de plus que des exemptions de taxes accordées par les rois de Hongrie ou de Galicie-Volhynie » à leurs nobles pour défricher des terres royales à l’aide d’ouvriers agricoles valaques importés des Balkans[78].

Le progrès des nationalismes au début du XXIe siècle ravive les controverses et les postulats protochronistes d’auteurs balkaniques, hongrois ou roumains qui pratiquent la méthode hypercritique pour défendre des thèses exclusives et incompatibles, interprétant l’archéologie, la linguistique et la toponymie de manière à valider leurs a priori. Toute synthèse est impossible et la large diffusion des thèses exclusives marginalise les rares chercheurs[79] qui pensent que les locuteurs du roman oriental ont pratiqué la transhumance pastorale aussi bien au nord qu’au sud des Carpates, du Danube et des Balkans[80].

C’est à partir du Xe siècle, avec la stabilisation des royaumes médiévaux succédant à la Dacie aurélienne et aux Avars, que les Daco-Roumains au nord de la ligne Jireček[N 12], les Aroumains et Mégléno-roumains au sud[81], évoluent séparément dans un processus similaire à la différenciation des romanophones d’oïl et des occitanophones d’oc dans l’espace gallo-romain[82].

Selon ces recherches, les romanophones (ponctuellement regroupés en « valachies »), les slavophones (ponctuellement regroupés en « sklavinies ») et les autres (albanophones, hellénophones, magyarophones…) ont évolué ensemble[83],[84] sur un territoire multilingue plus vaste que les états actuels, allant de l’Adriatique à la mer Noire et de l’actuelle Ukraine occidentale au centre de l’actuelle Grèce, sans que nul ne puisse affirmer avec certitude quel groupe linguistique ou confessionnel était majoritaire à tel ou tel endroit, faute de statistiques ethniques à l’époque[85].

Quoi qu’il en soit, même s’il n'existait aucun argument archéologique, toponymique ou linguistique et aucune mention écrite, la simple existence des langues romanes orientales suffit à prouver que les Thraco-Romains, locuteurs romanophones, ont survécu à l’arrivée des Slaves, des Proto-Bulgares et des Magyars dans la région, et que les « Valaques » ne sont pas apparus par « génération spontanée » au XIIIe siècle[N 13].

La volonté d'« effacer de l'histoire » les ancêtres des Roumains n'est qu'un aspect antiroumain du protochronisme plus général qui se diffuse en Europe du Sud-Est, faisant fi de toute déontologie et méthodologie pour véhiculer sur internet et dans les livres scolaires, des thèses affirmant que la population majoritaire actuelle de chaque état, serait un isolat génétique ou linguistique intégralement autochtone et descendant en droite ligne des populations locales les plus anciennes[86]. En réaction, les protochronistes roumains affirment que les Daces seraient issus d'une très ancienne invasion « Aryenne », antérieure aux Latins et aux Grecs antiques qui n'auraient fait qu'imiter de manière bien pâle sa formidable avance spirituelle (avec religion monothéiste avant les Hébreux et écriture avant les Sumériens et les Égyptiens)[87].

Ces outrances pseudohistoriques ont fait dire à l’historien Neagu Djuvara, dans une interview de 2008, que « les arguments des thèses antagonistes peuvent tous être contestés, mais ils ont le mérite d’exister, tandis qu’aucun fait archéologique et aucune source écrite n’étaye l’hypothèse d’une disparition pure et simple des romanophones pendant mille ans, de 275 à 1275, qu’ils se soient envolés avec les hirondelles pour migrer en Afrique, ou qu’ils soient allés hiberner avec les ours dans les grottes des Carpates ou des Balkans »[88]. Le dénigrement réciproque des historiens impliqués, usant les uns envers les autres de la méthode hypercritique, a inspiré à Winston Churchill ce commentaire : « La région des Balkans a tendance à produire plus d’histoire qu'elle ne peut en consommer »[89].

Notes et références

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  1. Le refus de l'historiographie russe et occidentale d'utiliser l'adjectif « roumains » pour les États et les populations roumanophones d'avant 1859 (au motif que ce serait un néologisme du XIXe siècle) est historiquement infondé pour deux raisons :
    1. l'historiographie russe et occidentale désigne volontiers les populations des futures Allemagne, Italie ou Russie, par les termes « Allemands », « Italiens » ou « Russes » pour des périodes très antérieures à la constitution de ces états modernes : il n'y a donc pas de raison de refuser d'employer le terme « Roumains » pour désigner les populations de la future Roumanie avant sa constitution comme état moderne ;
    2. « Roumains » est attesté comme endonyme dès le XVIe siècle lorsque des humanistes italiens et autres commencent à décrire leurs voyages dans les zones habitées par des « Valaques ». Maria Holban (dir.) in Călători străini despre Țările Române (Editura Științifică, Bucarest 1968, vol. 2 à 6, Bucarest 1976) cite :
    • Tranquillo Andronico écrit en 1534 que les Roumains (Valachi) « s’appellent eux-mêmes romains » (« nunc se Romanos vocant » in : A. Verress, Acta et Epistolae, I, p. 243).
    • En 1532, Francesco della Valle accompagnant le gouverneur Aloisio Gritti note que les roumains ont préservé leur nom de romains et qu'« ils s’appellent eux-mêmes roumains (Romei) dans leur langue ». Il cite même une phrase : Sti rominest ? (« sais-tu roumain ? », roum. : « știi românește ? »): …si dimandano in lingua loro Romei … se alcuno dimanda se sano parlare in la lingua valacca, dicono a questo in questo modo: Sti Rominest ? Che vol dire: Sai tu Romano ? (in : Cl. Isopescu, « Notizie intorno ai romeni nella letteratura geografica italiana del Cinquecento », in Bulletin de la Section historique, XVI, 1929, p. 1- 90).
    • Ferrante Capeci écrit vers 1575 que les habitants des « provinces valaques de Transsylvanie, Moldavie, Hongro-valaquie et Mésie » s’appellent eux-mêmes roumains (romanesci) « Anzi essi si chiamano romanesci, e vogliono molti che erano mandati quì quei che erano dannati a cavar metalli... » (Maria Holban, Călători străini despre Țările Române, vol. II, p. 158 – 161).
    • Pierre Lescalopier remarque en 1574 que « Tout ce pays la Wallachie et Moldavie et la plupart de la Transilvanie a esté peuplé des colonies romaines du temps de Trajan l’empereur… Ceux du pays se disent vrais successeurs des Romains et nomment leur parler romanechte, c'est-à-dire romain… » (« Voyage fait par moy, Pierre Lescalopier l’an 1574 de Venise a Constantinople », folio 48 in Paul Cernovodeanu, Studii și materiale de istorie medievală, IV, 1960, p. 444).
    • Le Saxon transylvain Johann Lebel note en 1542 que les Valaques se désignent eux-mêmes sous le nom de Romuini : Ex Vlachi Valachi, Romanenses Italiani,/Quorum reliquae Romanensi lingua utuntur…/Solo Romanos nomine, sine re, repraesentantes. Ideirco vulgariter Romuini sunt appelanti in : Ioannes Lebelius, De opido Thalmus, Carmen Istoricum, Cibinii, 1779, p. 11 – 12).
    • Le polonais Stanislaw Orzechowski (Orichovius) observe en 1554 qu'« en leur langue ils s’appellent « romin » d’après les Romains, et « valaques » en polonais d’après les Italiens » (qui eorum lingua « Romini » ab Romanis, nostra « Walachi », ab Italis appellantur in : « Annales polonici ab excessu Sigismundi », in I. Dlugosz (Dlugossus), Historiae polonicae libri XII, col. 1555).
    • Le dalmate Antonio Veranzio (ou Anton Verancić) remarque vers 1570 : …Valacchi, qui se Romanos nominant… et …gens quae ear terras Transsylvaniam, Moldaviam et Transalpinam nostra aetate incolit, Valacchi sunt, eaque a Romania ducit originem, tametsi nomine longe alieno… soit « les gens vivant en Transylvanie, Moldavie et Valachie se nomment eux-mêmes Romains » (« De situ Transsylvaniae, Moldaviae et Transaplinae », in Monumenta Hungariae Historica, Scriptores, t. II, Budapest 1857, p. 120).
    • Le hongrois transylvain Martin Szent-Ivany cite en 1699 les expressions : Sie noi sentem Rumeni (« nous aussi, nous sommes roumains », pour le roum. : « Și noi suntem români ») in : Dissertatio Paralimpomenica rerum memorabilium Hungariae, Tyrnaviae, 1699, p. 39.
    • À la même époque, Grigore Ureche (Letopisețul Țării Moldovei, p. 133-134) écrit : În Țara Ardealului nu lăcuiesc numai unguri, ce și sași peste seamă de mulți și români peste tot locul (« En Transylvanie n'habitent pas seulement des Hongrois mais aussi d'innombrables Saxons et partout des Roumains »).
    • Dans son testament littéraire, Ienăchiță Văcărescu écrit : Urmașilor mei Văcărești!/Las vouă moștenire:/Creșterea limbei românești/Ș-a patriei cinstire (« A mes descendants Vacaresques/je laisse en héritage/la croissance de la langue roumanesque/et la patrie en hommage »).
    • Enfin dans son Istoria faptelor lui Mavroghene-Vodă și a răzmeriței din timpul lui pe la 1790 le poète Hristache Pitar versifie : Încep după-a mea ideie/Cu vreo câteva condeie/Povestea mavroghenească/Dela Țara Românească (« Je commence selon mon idée/avec quelques plumiers/l'histoire Mavroghénie/de la Valachie »).
  2. Concernant l'histoire des Roumains pendant l'Antiquité tardive et le haut Moyen Âge, il existe trois thèses divergentes, qui ont, toutes trois, des arguments et sont présentées par des sources secondaires universitaires :
    1. la première thèse concernant l'histoire des Roumains pendant l'Antiquité tardive et le haut Moyen Âge, soutenue par l'historiographie roumaine et moldave, est la moins diffusée des trois : elle affirme que les populations romanes orientales n'ont jamais cessé leurs transhumances pastorales entre le nord et le sud du Danube de la fin du IIIe siècle au XIIIe siècle, et objecte aux deux autres thèses qu'il est peu réaliste d'imaginer les locuteurs des langues romanes orientales disparaissant mystérieusement pendant mille ans pour réapparaître inexplicablement ensuite [lire Gheorghe I. Brătianu, Une énigme et un miracle historique, le peuple roumain, Kyros 2009, (ISBN 978-2-915518-11-5)], et formant le seul peuple incapable de traverser le Danube, les Balkans et les Carpates, alors que les Goths, les Slaves, les Avars, les Proto-Bulgares, les Magyars, les Pétchénègues, les Coumans, les Alains, les Mongols et les Ottomans l'ont fait [lire Kristian Sandfeld, Linguistique balkanique, problèmes et résultats, éd. É. Champion 1930 ; Alexandru Avram, Mircea Babeş, Lucian Badea, Mircea Petrescu-Dîmboviţa et Alexandru Vulpe (dir.), Istoria românilor : moştenirea timpurilor îndepărtate : « Histoire des Roumains : l’héritage des temps anciens », vol.1, éd. Enciclopedică, Bucarest 2001, (ISBN 973-45-0382-0) ; History of Romania, Romanian Cultural Institute (Center for Transylvanian Studies) 2005, p. 59–132, (ISBN 978-973-7784-12-4) ; Nicolae Iorga, Teodor Capidan, Constantin Giurescu : Histoire des Roumains, éd. (et rééd.) de l’Académie Roumaines ; Vatro Murvar, The Balkan Vlachs : a typological study, University of Wisconsin, Madison 1956, p. 20 et Alain Du Nay, André Du Nay et Árpád Kosztin, Transylvania and the Rumanians, Matthias Corvinus Publishing, 1997, 337 p. (ISBN 978-1-882785-09-4), p. 15] ;
    2. la deuxième thèse, soutenue par l'historiographie bulgare et serbe, affirme que les populations romanes ont disparu au sud du Danube au Ve siècle et n'ont pas reparu avant le XIIIe siècle au plus tôt, en provenance de Transylvanie (ancienne Dacie trajane) où elles auraient survécu (voir Školski istorijski atlas, Zavod za izdavanje udžbenika Srbije, Belgrade, 1970 et [1]) : c'est la thèse de la « non-romanisation des Thraces » selon laquelle les Slaves méridionaux et les Proto-Bulgares sont arrivés les premiers dans les Balkans [lire История на България : « Histoire de la Bulgarie », tome III, Sofia 1982 ; Ivan Douïtchev, (bg) Идеята за приемствеността в средновековната българска държава : « L’idée de continuité dans l’État bulgare médiéval », in : Проучвания върху средновековната българска история и култура : « Études sur l'histoire et la culture médiévales bulgares », Sofia 1981, p. 74–78] ;
    3. la troisième thèse, diffusée par l'historiographie austro-hongroise et germanique, réfute les deux autres en partant des récits d'Eutrope [lire son Abrégé de l’histoire romaine, livre IX, 15] ; c'est de loin la plus diffusée et elle est adoptée par le Dictionnaire historique français de Michel Mourre (dir.) dans son article « Roumanie », tome 7, Bordas. Elle affirme que les populations romanes ont disparu au nord du Danube au IIIe siècle et n'ont pas reparu avant le XIIIe siècle au plus tôt, en provenance des Balkans [lire Édouard Sayous, Histoire générale des Hongrois, Budapest & Paris, 1900, p. 20-25] : c'est la thèse du « Désert des Avars » (Avar sivatag) selon laquelle les Magyars sont arrivés les premiers dans le bassin du moyen-Danube et en Transylvanie [lire Eduard Robert Rössler, (de) Romänische Studien : untersuchungen zur älteren Geschichte Rumäniens : « Études romanes : enquêtes sur l’histoire ancienne de la Roumanie », Leipzig, 1871 et le résumé de Béla Köpeczi (dir.), (hu) Erdély rövid története : « Histoire abrégée de la Transylvanie », Akadémiai Kiadó, Budapest 1989, (ISBN 963 05 5901 3)] (dans les variantes les plus extrêmes de la thèse du « Désert des Avars », il n'y avait pas non plus de Slaves dans le bassin du moyen-Danube, et la principauté du Balaton ne se trouvait pas autour de Zalavár mais plus à l'Ouest, à Moosburg en Autriche).
  3. Il ne faut pas confondre les ϐλαχίες - valachies avec les ϐαλαχάδες - valachades, beaucoup plus tardives, qui sont des communautés hellénophones musulmanes dont l'étymologie remonte au nom Allah et que cite F. W. Hasluck dans son ouvrage Christianity and Islam under the Sultans, Oxford 1929.
  4. Les historiens slaves, pour leur part, préfèrent rapprocher Volosca (ro) du dieu slave Vélès.
  5. Un faisceau de présomptions semble indiquer que les migrations pastorales des Ciócci istriens, venus de la région de Ciccèria, les ont peut-être amenés jusque dans les environs de Frosinone, en Italie centrale, dans la région de Ciocciarìa : E. M. Beranger e F. Sigismondi, (it) Il ducato di Alvito nell'Età dei Gallio (Atti), Banca della Ciociaria, Alvito 1997, p. 37.
  6. Les Roumains de Moldavie sont aussi, géographiquement et historiquement des Moldaves, qu'il s'agisse d'habitants de la province roumaine de Moldavie ou de la république indépendante de Moldavie. Cela les distingue des Valaques comme habitants de la Valachie, et des Transylvains comme habitants de la Transylvanie. Mais dans les sources soviétiques, russes et pro-russes, « Moldaves » a un sens ethnique, servant à définir les Moldaves de la République de Moldavie et de l'ex-URSS comme un peuple différent des autres Roumains : voir le débat autour de l'identité moldave.
  7. Même si on n'y parle plus de langues romanes depuis des siècles, ces « îlots linguistiques » ont laissé de nombreux toponymes dont les bases sont Alba, Alta, Apa, Casa, Cliava, Codru, Lunga, Mandra, Monte, Negra, Petra, Romania, Vlahina, Vlaho, Vlasina, Vlahitsa, Vlaska…
  8. C'est pourquoi le dialecte aujourd'hui slave des Valaques de Moravie, mélange des langues slovaque et tchèque, comprend un lexique latin d'origine daco-roumaine lié au pastoralisme, avec des mots roumains comme bača (roum. „baci” : berger), brynza (roum. „brânză”: fromage, mot passé aussi en slovaque et en tchèque), cap (roum. „țap” : bouc), domikát (roum. „dumicat” : produit laitier), galeta/geleta (roum. „găleată” : baratte), pirt’a (roum. „pârtie”, chemin de transhumance), kurnota (roum. „cornută” : cornue) ou murgaňa/murgaša (roum. „murgașă”: brebis noire). Les chroniques du moine russe Nestor font allusion à ces migrations pastorales : Jean-Pierre Arrignon, Chronique de Nestor, naissance des mondes russes, ed. Anacharsis, 2008, (ISBN 2-914777-19-1), les cite :

    « Depuis longtemps, les Slaves s'étaient installés sur les rives du Danube où vivent aujourd'hui les Bulgares et les Hongrois. […] Venant de l'est, ils [les Magyars] traversèrent difficilement les grandes montagnes et commencèrent à affronter les Valaques voisins et les Slaves, car les Slaves s'y étaient installés les premiers mais les Valaques s'étaient emparés du territoire des Slaves »

     ; voir aussi Alexandru Madgearu dans The Romanians in the Anonymous Gesta Hungarorum: truth and fiction, Romanian Cultural Institute, Center for Transylvanian Studies, 2005, (ISBN 973-7784-01-4), Victor Spinei dans The Great Migrations in the East and South East of Europe from the Ninth to the Thirteenth Century, 2003, (ISBN 973-85894-5-2), p. 52 et The Romanians and the Turkic Nomads North of the Danube Delta from the Tenth to the Mid-Thirteenth century, Koninklijke Brill NV, 2009, (ISBN 978-90-04-17536-5), p. 73. Selon ces spécialistes, c'est bien plus tard, du XVe au XVIIe siècle, que les groupes de bergers roumains seraient partis du Banat et de la Crișana pour s'installer en Moravie orientale.
  9. La plus méridionale des migrations valaques se trouve en Arcadie, dans la région de Scurta (« courte, raccourci ») à cheval sur les éparchies de Gortyne et de Mantinée, avec des localités comme Andritsana, Dimitsana, Caritena, Lala, Langadia, Maguliana, Stemnitsa, Vlachos (ϐλάχoς), Vlacho-Kerasia et Vlacho Raphti sur l'Alphée et l'Eurote : on les voit encore sur les cartes du XIXe siècle comme celle-ci [2] mais elles y sont considérées par erreur comme Slaves
  10. Le terme de Rex Bulgarorum et Blachorum est officiellement utilisé par les papes Innocent III en 1205 et Grégoire IX en 1232 dans leur correspondance avec le roi Caloian (1197-1207) à qui était attribué le titre rex Bulgarorum et Blachorum (« roi des Bulgares et des Valaques ») et avec Ioan Asan II (1218-1241), ainsi que dans les armoriaux de l'époque (par exemple le Wijnbergen cité par Nicolae Serban Tanasoca, « La signification historique du blason du Regnum Valachorum et Bulgarorum dans l'armoirial Wijnbergen », Annales de l'Inst. d'hist. et d'archéol. A.D. Xenopol, vol. 24, Iași 1987. Selon les récits d'Anne Comnène, Nicétas Choniatès et Jean Skylitzès dans (en) Averil Cameron, The Byzantines, Blackwell Publishing, , 296 p. (ISBN 978-1-4051-9833-2 et 1405198338, OCLC 429601392, LCCN 2010291662, présentation en ligne), p. 170, après avoir conquis la Bulgarie, le basileus byzantin Basile II permit à la noblesse bulgare et valaque de conserver ses privilèges et à l’archevêché d'Ohrid d’être autonome. Selon Anne Comnène, lorsque les Coumans attaquent l’Empire byzantin en 1094, le valaque Pudilă vint à Constantinople avertir l’empereur que les barbares étaient en train de passer les Monts Haemus et en 1166, le basileus, Manuel Comnène recruta ces mêmes valaques pour arrêter une invasion hongroise. Mais ultérieurement, sous le règne d’Isaac II Ange, l’accroissement des impôts, des corvées et de la conscription provoqua, selon Anne Comnène, Nicétas Choniatès et Jean Skylitzès, plusieurs révoltes des Valaques des Balkans, menées successivement par Drăgaș, par Niculiță Delfinul (Νικουλιτζάς Δελφινάς dans les sources) puis, en 1185, par trois frères valaques : Asan, Ioaniţă Caloian et Petru Deleanu (Επανάσταση του Πέτρου Δελεάνου dans les sources). C'est de ces soulèvements valaques que naît le Regnum Bulgarorum et Valachorum. Outre Anne Comnène, Choniatès et Skylitzès, Geoffroi de Villehardouin et son contemporain Robert de Clari citent aussi « Joanisse, roi de Blaquie et de Bougrie », « Johans rois de Blaquie » (Villehardouin : chapitres 78 et 79) ou encore « Jehans li Blakis ». Les révoltes valaques sont appelées „Révoltes bulgares contre l’Empire byzantin (1040-1041)” par l’historiographie moderne bulgare et, à sa suite, internationale (comme on peut le lire dans « Istoriya na Balgariya », tome 3, Sofia, 1973, p. 140 à 272). Les historiens roumains ou bulgares protochronistes l'appellent respectivement « Empire roumano-bulgare » ou « Second Empire bulgare », chaque « camp » s'évertuant à nier ou relativiser le caractère composite et multiculturel de cet état. Côté bulgare, les protochronistes slavisent systématiquement tous les noms de lieux ou de personnes, engagement militant qui s'explique par le fait que l'Empire ottoman et la Roumanie ont jadis occupé des territoires bulgares, susceptibles d'être encore revendiqués par les ultra-nationalistes de ces pays voisins.
  11. Laisser lecteur non averti penser que « Valaques » désigne, peut-être, une tribu slave ou turcophone, est notamment le cas de l'un des Atlas historiques les plus largement diffusés en Europe, le DTV, qui, page 106 les place parmi les Slaves, et page 201 en fait des « immigrants vassaux des Mongols » : version française Atlas historique publié par Stock, Perrin et France-loisirs, (ISBN 2-7242-3596-7) ; la vassalité envers les Mongols et Tatars est en fait attestée pour les Roms, voir Stéphane Zweguintzow, article Les Roma de l'ex-URSS dans « Échos de Russie et de l'Est », éd. B. de Saisset, 1994 et Régis Blanchet, Un peuple-mémoire, les Roms, éd. du Prieuré, (ISBN 2-9096-7281-6), mais la confusion entre Roumains et Roms est fréquente dans les sources secondaires et certains politiciens la propagent sciemment, tel Vladimir Jirinovski déclarant en 1994 à Sofia que « les Roumains sont un mélange de colons italiens venus sur les nefs génoises et de Tziganes danubiens, qui a envahi des terres appartenant légitimement à la Bulgarie, à la Hongrie et à la Russie », cité sur [3] et sur [4].
  12. La ligne Jireček du nom de l'épigraphiste et historien Konstantin Jireček, va de l'Adriatique à la mer Noire en longeant le Grand Balkan : au sud dominent les inscriptions grecques, au nord les inscriptions latines ; en Scythie mineure les deux coexistent.
  13. Concernant l'histoire des Valaques, le mythe de la « mystérieuse disparition durant mille ans », dominant dans les sources secondaires, relègue, aux yeux des contributeurs nationalistes, la mention des sources primaires comme Théophane le Confesseur, Théophylacte Simocatta ou Jean Skylitzès ou la citation des ouvrages de spécialité notamment linguistiques, dans le domaine interdit du travail inédit, de la recherche originale, de la « désinformation » ou du « vandalisme ». Quant à l'enrichissement ou la correction de cartes ou schémas existants mais incomplets ou erronés, en accord avec ces ouvrages de spécialité ou même avec des sources secondaires plus complètes (comme les grands Atlas historiques), la pertinence de la correction est contestée en arguant de l'interdiction de les modifier (« COM:CROP » ou « COM:OWR »). Ainsi il existe de nombreuses cartes, inspirées des atlas scolaires russes, serbes ou bulgares, qui soit occultent totalement la présence des Valaques, soit montrent de tout petits noyaux Valaques sur des aires uniques et extrêmement restreintes, par exemple dans le sud de la Transylvanie ([5]), ou dans les actuels județe d'Olt et Teleorman ([6]), ou encore autour de Sofia en Bulgarie ou de Niš en Serbie ([7]). Dans les ouvrages et les cartes concernant les traditions religieuses (par exemple les cartes des croisades comme [8]) un hiatus est figuré entre la Rus' de Kiev et le Danube : la Transylvanie est montrée comme intégralement catholique, les futures Moldavie et Valachie comme païennes, occultant ainsi la présence des orthodoxes (peu importe qu'ils aient été slaves ou valaques ou les deux), comme s'il n'y avait qu'exclusivement des Magyars et des Allemands (catholiques) en Transylvanie, et comme s'il n'y avait qu'exclusivement des Petchénègues et des Coumans (païens - en fait tengristes) dans les futures Moldavie et Valachie. Ainsi les cartes de l'historien étatsunien William Robert Shepherd (Historical Atlas, Eighth ed., Henry Holt 1921) représentent uniquement la thèse de la « non-existence des proto-roumains durant mille ans » et c'est pourquoi elles sont très prisées et largement reproduites par les adversaires des historiens roumains.

Références

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  1. (en) « Romanian », sur ethnologue.com.
  2. Gheorghe D. Iscru, (ro) « Steagul Revoluției din 1821 », in Revista Arhivelor no 2/1981, p. 211
  3. Les populations valaques ou « Valachies » sont mentionnées dans des chroniques byzantines telles celles de Théophane le Confesseur, Théophylacte Simocatta, Constantin VII, Anne Comnène, Jean Skylitzès, Georges Cédrène ou Cécaumène, arabes comme celes d'Aboulféda ou de Rashid al-Din, occidentales comme Geoffroi de Villehardouin ou Robert de Clari, hongroises comme la Gesta Hungarorum ou les diplômes du roi Béla IV. Il ne faut pas confondre ces ϐλαχίες = valachies, avec les ϐαλαχάδες = valachades, beaucoup plus tardives, qui sont des communautés hellénophones musulmanes dont l'étymologie remonte au nom Allah et qu'évoque F. W. Hasluck dans son ouvrage Christianity and Islam under the Sultans, Oxford 1929.
  4. Westermann Grosser Atlas zur Weltgeschichte, 1985, (ISBN 3-14-100919-8) ; DTV Atlas zur Weltgeschichte, 1987 traduit chez Perrin, (ISBN 2-7242-3596-7) ; Putzger historischer Weltatlas Cornelsen, 1990, (ISBN 3-464-00176-8) ; Atlas historique Georges Duby chez Larousse 1987, (ISBN 2-03-503009-9) ; Série des « Atlas des Peuples » d'André et Jean Sellier à La Découverte : Europe occidentale : 1995, (ISBN 2-7071-2505-9), Europe centrale : 1992, (ISBN 2-7071-2032-4), Orient : 1993, (ISBN 2-7071-2222-X) ; Történelmi atlasz a középiskolák számára (« Atlas historique pour les collèges ») de Kartográfiai Vállalat Szerkesztőbizottsága, Budapest 1991, (ISBN 963-351-422-3).
  5. Gilles De Rapper, Pierre Sintès et Kira Kaurinkoski, Nommer et classer dans les Balkans : les Valaques, EFA [www.efa.gr] École française d'Athènes, Athènes 2008, et De Boccard, Paris, (ISBN 978-2-86958-202-6)
  6. Dejan Dimitrijević : Les Valaques et la serbité CNRS-IDEMEC, Aix-en-Provence, 2003
  7. Jean-François Gossiaux : Valaques et/ou Aroumains en Bulgarie, CNRS-IDEMEC, Aix 2003
  8. Kristian Sanfeld : Linguistique balkanique Klincksieck, Paris 1930
  9. Nicolas Trifon : Les Aroumains, un peuple qui s'en va, Paris, (ISBN 2-909899-26-8)
  10. Tom Winnifruth : Romanized Illyrians & Thracians, ancestors of the modern Vlachs, Badlands-Borderland, 2006 (ISBN 0-7156-3201-9).
  11. Ilie Gherghel, (ro) Câteva considerațiuni la cuprinsul noțiunii cuvântului "Vlah", ed. Convorbiri Literare, Bucarest 1920.
  12. Dictionnaire étymologique PUF, Paris, 1950
  13. Également dans le Dictionnaire étymologique PUF, Paris, 1950
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  15. a et b Alexandru Avram, Mircea Babeş, Lucian Badea, Mircea Petrescu-Dîmboviţa et Alexandru Vulpe (dir.), Istoria românilor : moştenirea timpurilor îndepărtate (« Histoire des Roumains : l'héritage des temps anciens ») vol. 1, éd. Enciclopedică, Bucarest 2001, (ISBN 973-45-0382-0).
  16. Attestations par Théophylacte Simocatta et Théophane le Confesseur.
  17. Attestations par Georges Cédrène, Cécaumène et Jean Skylitzès
  18. Attestations par Jean Apocauce
  19. Borna Fürst-Bjeliš, (en) « Territorialisation and de-territorialisation of the borderlands communities in the multicultural environment: Morlachia and Little Wallachia » in Acta geographica Bosniae et Herzegovinae 2014, vol. 1, ed. 2, pp. 45–54 - [9] & [10].
  20. Miroslav Ružica, (en) « The Balkan Vlachs awakening, national policies, assimilation » in Proceedings of the Globalization, Nationalism and Ethnic Conflicts in the Balkans and Its Regional Context 2006, pp. 28–30 - [www.semanticscholar.org/paper/bc4218c948ab98ead629b78a48102050db19e39b]
  21. Paul Lemerle, Prolégomènes à une édition critique et commentée des « Conseils et Récits » de Kékauménos
  22. (ro) Ion Barnea et Ștefan Ștefănescu, Byzantins, roumains et bulgares sur le Bas-Danube (résumé en français de l'article en roumain), vol. 3, Bucarest, Academia Română, coll. « Bibliotheca historica Romaniae / Etudes » (no 9), , 439 p. (OCLC 1113905).
  23. Les « valachies », sont des régions ou des formations (canesats) pastorales habitées par des Valaques (țară, oláhföld, wlachenländ) et gouvernées selon le droit valaque : cf. János Mihályi de l’université de Budapest : Máramarosi diplomák a XIV és XV századbol (Chartes de Marmatie des XIVe et XVe siècles), Marmaros Sziget, 1900, p. 619 et suiv.
  24. Alexandru Filipașcu de l’université de Cluj : L’ancienneté des Roumains de Marmatie (en français), éd. du Centre d’études et de recherches transylvaines de l'université Ferdinand-Ier de Sibiu, Bibliotheca rerum Transsilvaniae, 1945, p. 8 à 33.
  25. Jacques Bourcard, Les peuples des Balkans dans « La Géographie » no 4, Paris 1921.
  26. Gilles de Rapper & Pierre Sintès (dir.), Nommer et classer dans les Balkans, École française d'Athènes 2008
  27. Fr. Miklosich (de) Über die Wanderungen der Rumänen (« Sur les migrations des Roumains »), Vienne 1879.
  28. Catherine Wendy Bracewell, 2011, The Uskoks of Senj: Piracy, Banditry, and Holy War in the Sixteenth-Century, Origins and Motives of the Uskoks. Cornell University Press.
  29. Eugen Lozovan, « Vikings et Valaques au Moyen Âge » in Revue internationale d'onomastique n° 15-2, année 1963, pp. 107-126 - [11].
  30. a et b (en) Noel Malcolm, Bosnia : A Short History, New York University Press, , p. 71–72.
  31. George Vâlsan : Œuvres choisies (dir. : Tiberiu Morariu), Ed. științifică, Bucarest 1971 - 693 pages, p. 123.
  32. Thede Kahl, Rumänien: Raum und Bevölkerung, Geschichte und Gesichtsbilder, Kultur, Gesellschaft und Politik heute, Wirtschaft, Recht und Verfassung, Historische Regionen, 976 p..
  33. George Vâlsan, „Graiul românesc”, I, 1927, nr. 7, p. 142 et „Opere postume”, Bucarest, 1936, p. 49.
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  35. Gheorghe I. Brătianu, (ro) Marea Neagră de la origini pînă la cucerirea otomană, vol. I (livres I et II), II (livres III et IV), ed. Polirom, Iași 1984 ; voir les localisations possibles ici [12].
  36. Les Valaques de la Krajina des Portes de Fer figuraient sur tous les Atlas avant Tito, comme Edgar Lehmann, Meyers Handatlas, 6a, Leipzig 1935 ; cf. aussi Comunitatea Românilor din Serbia, Raport de activitate, Vršac, 28.02.2009.
  37. Књига 1, Становништво, национална или етничка припадност, подаци по насељима, Републички завод за статистику, Београд, фебруар 2003, (ISBN 86-84433-00-9).
  38. Raport de activitate 2009, Comunitatea Românilor din Serbia, Vršac, 28.02.2009.
  39. Păun S. Durlić : forum des Vlasi : [13].
  40. Paul Lemerle, Prolégomènes à une édition critique et commentée des « Conseils et Récits » de Kékauménos
  41. (ro) Ion Barnea et Ștefan Ștefănescu, Byzantins, roumains et bulgares sur le Bas-Danube (résumé en français de l'article en roumain), vol. 3, Bucarest, Academia Română, coll. « Bibliotheca historica Romaniae / Etudes » (no 9), , 439 p. (OCLC 1113905).
  42. Cornelia Bodea, Ștefan Pascu, Liviu Constantinescu : România : Atlas Istorico-geografic, Académie roumaine 1996, (ISBN 973-27-0500-0), chap. II, "Repères".
  43. Stelian Brezeanu : Toponymie et réalités ethniques sur le bas-Danube au Xe siècle
  44. Vladislav Popović, « La descente des Koutrigours, des Slaves et des Avars vers la mer Égée : le témoignage de l'archéologie », in Comptes-rendus des séances de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, vol. 12, 1978, pp. 596-648 sur [14]
  45. Jordanès, Getica : “…Sclavini a civitate nova et Sclavino Rumunense et lacu qui appellantur Mursianus…“ sur : De rebus Geticis citant le manuscrit de Vienne
  46. Raymond Detrez, Historical Dictionary of Bulgaria, 2-nd ed. 2006 (ISBN 9780810849013)
  47. Alain Ducellier, Michel Kaplan, Bernadette Martin et Françoise Micheau, Le Moyen Âge en Orient, Paris, 2014
  48. Éric Limousin, Le Monde byzantin du milieu du VIIIe siècle à 1204 : économie et société, ed. Bréal 2007 (ISBN 9782749506326)
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  50. Jean Skylitzès, in : Petre Ș. Năsturel : Études d'Histoire médiévale, Inst. d'Histoire "Nicolae Iorga", vol. XVI, 1998
  51. T.J. Winnifruth : Badlands-Borderland, 2003, page 44, Romanized Illyrians & Thracians, ancestors of the modern Vlachs, (ISBN 0-7156-3201-9).
  52. Théophane le Confesseur et Georges Cédrène, in : Nicolae Iorga, Teodor Capidan, Constantin Giurescu : Histoire des Roumains, ed. de l'Académie Roumaine.
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  54. (en) Jean W. Sedlar, East Central Europe in the Middle Ages, 1000–1500 [« L’Europe Centrale et de l’Est au Moyen Âge »], University of Washington Press, 2011 (ISBN 0-295-97291-2), p. 404.
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  58. Edina Bozoky, « Patarins », sur universalis.fr.
  59. Redžo Trako, Stećci: Božanska igra brojki i slova « Stećci: jeu sacré des chiffres et des lettres », éd. Socijalna ekologija (en Croate), 2011. Zagreb: Croatian Sociological Society, Institute of Sociology at Faculty of Philosophy, University of Zagreb. 20 (1): p. 71–84.
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  65. Yannis S. Koliopoulos, (en) Plundered Loyalties: Axis Occupation and Civil Strife in Greek West Macedonia, C. Hurst & Co, 1990.
  66. Cezar Pădurariu, article (ro) dans Adevărul du Plugușorul și Sorcova - obiceiuri cu semnificații puternice în Moldova în ziua Sfântului Vasile când cerurile se deschid și rugăciunile sunt ascultate
  67. "Hronicon a toată Țara Românească (care apoi s-u împărțit în Moldova, Munteniască și Ardealul)…", D. Cantemir, Hronicul vechimei româno-moldo-vlahilor, in Operele Principelui Dimitrie Cantemir, Academia Română, Bucarest, 1901
  68. Ion I. Nistor, (ro) Istoria Românilor, vol. I, Biblioteca Bucureștilor 2002, (ISBN 973-8369-06-1), [15]
  69. Jacques Bertin, Olivier Buchsenschutz, Jean Devisse, Atlas historique de l'humanité, La Martinière 2004, (ISBN 978-2846751025) : c'est l'une des nombreuses sources secondaires qui montrent une « disparition des romanophones orientaux pendant mille ans » et il s'agit d'un choix éditorial volontaire puisque l'impossibilité d'une telle disparition avait été signalée par des relecteurs.
  70. Eduard-Robert Rössler (1836-1874) (de) Romänische Studien : untersuchungen zur älteren Geschichte Rumäniens, Leipzig 1871
  71. Johann Christian von Engel « Histoires de la Moldavie et de la Valachie » in (de) Geschichte des ungrischen Reichs und seiner Nebenländer, Vienne 1797.
  72. Marinella Lörinczi, (en) « Transylvania and the Balkans as Multiethnic regions in the Works of Bram Stoker » in Europaea, Univ. of Cagliari, 1996, II-1 (ISSN 1124-5425), pp. 121-137.
  73. Béla Köpeczi (dir.), (hu) Erdély rövid története, plusieurs fois réédité chez Akadémiai Kiadó (ISBN 963 05 5901 3) (abrégé (fr) ici Histoire de la Transylvanie, Budapest, Akademiai Kiadó, 1992).
  74. Selon ce point de vue exposé dans Roumen Daskalov, Alexander Vezenkov, (en) « Entangled Histories of the Balkans - Shared Pasts, Disputed Legacies » Vol. III in Balkan Studies Library, Brill 2015, (ISBN 9004290362), pp. 289-316, les Slaves ont trouvé dans les Balkans des populations Thraces et Illyres non-romanisées, le Royaume des Bulgares et des Valaques n'ayant qu'une « composante valaque négligeable » et étant un État bulgare au sens actuel national du terme : le Second Empire bulgare.
  75. A une seule exception près : André et Jean Sellier : Atlas des peuples d'Europe centrale, La Découverte, (ISBN 2-7071-2032-4), carte de l'expansion des Slaves, p. 12, par Anne Le Fur.
  76. Gheorghe I. Brătianu, (ro) O enigmă și un miracol istoric: poporul român (« Une énigme et un miracle historique : le peuple roumain »), ed. Fundația Academia Civică, Bucarest 2019, (ISBN 9786068924069).
  77. Reproches faits par les historiens hongrois à Ovid Sachelarie et Nicolae Stoicescu (coord.), (ro) Instituţii feudale din ţările române (« Institutions féodales dans les pays roumanophones »), éd. de l'Académie roumaine, Bucarest 1988, ainsi qu'à Ovid Densușianu, Sextil Pușcariu, Alexandru Rosetti, Theodor Capidan, A.D. Xenopol, Gustav Weigand (de)… tous les historiens roumains en fait.
  78. Béla Köpeczi (dir.) déjà cité.
  79. Catherine Asdracha, G. Giuglea, Alexandru Graur, Ion Coteanu, Alexandru Niculescu, Karl Sanfeld, Pierre Sintès.
  80. Fr. Miklosich, (de) Über die Wanderungen der Rumänen (« Sur les migrations des Roumains »), Vienne 1879.
  81. Ion Nistor : « L'origine des Romans des Balkans et les Valachies d'Épire et de Thessalie », in Annales de l'Académie roumaine, série 3, tome 2, mém. 7, Bucarest 1944.
  82. Lucien Musset, « Grandes Invasions », sur Encyclopædia Universalis (consulté le ).
  83. Kristian Sandfeld-Jensen : Linguistique balkanique : problèmes et résultats, Klincksieck et Champion, coll. de la Société linguistique de Paris, 1930
  84. (en) J. Lindstedt, « Linguistic Balkanization : contact-induced change by mutual reinforcement », dans D. G. Gilbers, Languages in Contact, Amsterdam & Atlanta (Georgia), (ISBN 90-420-1322-2), chap. 28, p. 231–246.
  85. Petre Ș. Năsturel : Études d'Histoire médiévale, Inst. d'Histoire "Nicolae Iorga", vol. XVI, 1998.
  86. Dimitri Kitsikis, La Montée du national-bolchevisme dans les Balkans, Avatar, Paris 2008.
  87. Lucian Boia, (ro) Istorie și mit în conștiința românească (« Histoire et mythe dans la conscience roumaine »), éd. Humanitas, Bucarest 1997.
  88. Neagu Djuvara sur [16].
  89. Churchill cité par Predrag Matvejević dans le résumé de l'article « Des Balkans », in : Cahiers balkaniques no 36-37, 2008, 1-11, DOI : [17].

Articles connexes

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Liens externes

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Bibliographie

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  • Ion Barnea et Ștefan Ștefănescu, Byzantins, roumains et bulgares sur le Bas-Danube, vol. 3, Bucarest, Editura Academiei Române, (OCLC 1113905)
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  • Jules Michelet : Légendes démocratiques du nord. PUF. Paris, 1968.
  • Adrian Rădulescu et Ion Bitoleanu, Histoire de la Dobrogée, Constanța, Editura Ex Ponto, , 534 p. (ISBN 973-9385-32-X)
    résumé français
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  • Alexandru Rosetti, Histoire de la langue roumaine des origines à nos jours, Mouton, Paris, 1973.
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  • (de) Albert Schott, Arthur Schott, Walachische Maehrchen, Stuttgart, Tübingen, 1845 (Google Books)
  • Nicolas Trifon : Les Aroumains. Un peuple qui s'en va. Paris. (ISBN 2-909899-26-8).
  • George Vâlsan, Graiul românesc, I, 1927, nr. 7, p. 142 et Œuvres posthumes, Bucarest, 1936, p. 49
  • Tom Winnifruth : Romanized Illyrians & Thracians, ancestors of the modern Vlachs. Badlands-Borderland, 2006 (ISBN 0-7156-3201-9).
  • Charles Lemercier de Longpré, baron d'Haussez, Alpes et Danube ou voyages en Suisse, Styrie, Hongrie et Transylvanie, Volume 2, cf. commentaires sur les Valaques pp. 209-210 (lire en ligne), p. 219 (lire en ligne) & pp. 315-318 (lire en ligne), Paris, Ambroise Dupont, 1837.
  • Auguste de Gérando, La Transylvanie et ses habitants, Volume I, cf. commentaires sur les Valaques pp. 309-349 (lire en ligne), Paris, Imprimeurs-Unis, 1845.
  • Jânos Boldényi, La Hongrie ancienne et moderne: histoire, arts, littérature, monuments, cf. commentaires sur les Valaques, partie II, pp. 59-71 (lire en ligne), Paris, H. Lebrun, 1851.