Vendée Globe 1996-1997
Sport | Course au large |
---|---|
Organisateur(s) |
Sail Com Philippe Jeantot |
Édition | 3e |
Lieu(x) | France |
Date | du jusqu'au |
Participants | 15 1 |
Site web officiel | www.vendeeglobe.org |
Tenant du titre | Alain Gautier |
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Vainqueur | Christophe Auguin |
Deuxième | Marc Thiercelin |
Troisième | Hervé Laurent |
Le Vendée Globe 1996-1997 est la troisième édition du Vendée Globe. Le départ a été donné le des Sables-d'Olonne. Cette course comptait au départ 15 bateaux et 6 à l'arrivée, en raison d'abandons nombreux dus à des conditions difficiles. Il a été remporté par Christophe Auguin le après un parcours de 105 jours, 20 heures et 31 minutes, ce qui constitue un nouveau record de l'épreuve[1].
Règlement
[modifier | modifier le code]Liste des points de passage
[modifier | modifier le code]L'édition 1996-1997 du Vendée Globe est la dernière dont le parcours consiste simplement à laisser les 3 caps à bâbord sans points de passage.
Type de bateau
[modifier | modifier le code]Les bateaux admis à participer à cette édition sont des voiliers monocoques d'une longueur comprise entre 50 et 60 pieds, c'est-à-dire entre 15,24 et 18,29 mètres. À l'exception du 50 pieds Aqua Quorum, tous les bateaux engagés sont des 60 pieds.
Nouveautés et évolutions technologiques
[modifier | modifier le code]À la demande des skippers de nouvelles dispositions sont adoptées[2] :
- Les données météo sont envoyées par satellite à chacun des concurrents.
- Création d'un service médical opérationnel et professionnel accessible 24 heures sur 24 par fax ou par radio.
De nouvelles technologies sont utilisées (quille basculante, coque carbone plus légère et solide, mât profilé, esquisses de foils)[2].
Cette édition est marquée par l'arrivée d'experts (Parlier et Autissier sont des ingénieurs de formation, Auguin est professeur de technologie)[2].
Participants
[modifier | modifier le code]Liste des concurrents au départ
[modifier | modifier le code]15 concurrents au départ.
Déroulement de l'épreuve
[modifier | modifier le code]Une flamme postale est publiée durant le premier semestre 1996, préalablement au lancement de la course : elle est intitulée Vendée Globe 96-97 Les Sables d'Olonne et représente en son centre l'ovale du globe terreste parcouru.
La course compte quinze bateaux au départ auxquels il convient d'ajouter Raphaël Dinelli, sur Algimouss, lequel participe à la course mais ne pourra être classé (il part en « pirate » selon la presse française) car sa qualification nautique n'a pas été validée en raison du retrait de son principal sponsor[3]. Sur l'ensemble de ces concurrents, seulement six arrivent aux Sables d'Olonne.
Évènements marquants
[modifier | modifier le code]- Naufrage de Raphaël Dinelli : le , Algimouss chavire et perd son mât dans l'Océan Indien, au Sud de l'Australie. Le bateau, abîmé, se remplit progressivement d'eau et commence à couler. Raphaël Dinelli, debout sur le pont de son bateau, lutte 36 heures durant dans une eau à 3 degrés. L'Anglais Pete Goss, concurrent le plus proche, se déroute et navigue contre le vent dans une mer épouvantable avant de récupérer Dinelli le .
- Chavirage de Thierry Dubois et de Tony Bullimore : le dimanche , Thierry Dubois et Tony Bullimore naviguent à 15 milles de distance par 52° S, 100° E, à 2 500 kilomètres au sud de l'Australie, dans une mer énorme et 65 à 70 nœuds de vent[4]. La goélette Exide Challenger chavire et reste à l'envers ; son skipper, Tony Bullimore, actionne le signal de détresse de sa balise Argos et trouve refuge dans une poche d'air de son bateau, sans lumière ni vivres. Thierry Dubois, hors-course à la suite d'un arrêt technique en Afrique du Sud quinze jours auparavant, chavire également et démâte, mais le bateau parvient à se redresser ; il actionne alors sa balise en position "alerte". Ce n'est que le lundi qu’Amnesty International est retourné par une vague et demeure à l'envers. Thierry Dubois sort de son bateau et est repéré par un avion de la marine australienne qui lui largue un radeau de survie, le sien n'ayant pas fonctionné. Le bateau de Bullimore est également repéré, sans signe de vie. Les deux navigateurs sont secourus le par la frégate Adelaïde qui les ramène à Fremantle[5].
- Disparition de Gerry Roufs : le , la balise Argos de Gerry Roufs, alors deuxième derrière Christophe Auguin, cesse d'émettre. Une terrible tempête fait rage sur le Pacifique (dernière position connue : 55° 01,3′ S, 124° 22,5′ O). Cette position se situe à environ 430 miles au Sud du point némo, c'est-à-dire à une position très éloignée de toute terre et donc de secours. Le dernier message de Gerry témoigne de la violence des éléments : « Les vagues ne sont plus des vagues, elles sont hautes comme les Alpes »[6]. Isabelle Autissier, hors-course après avoir été contrainte à faire escale à Capetown pour réparer son safran endommagé, navigue dans la même zone. Les deux navigateurs échangent des messages de soutien, jusqu'à ce que Gerry Roufs cesse de répondre : « C'est la guerre... Mer énorme... Gerry introuvable... Je crains un chavirage pour Gerry... »[7]. Isabelle Autissier entame des recherches sur zone, et son bateau chavire à plusieurs reprises dans des vents atteignant 80 nœuds ; affaiblie, elle doit se résoudre à reprendre sa route — ce qui est à l'origine d'une mauvaise polémique lancée par Philippe Jeantot[8]. Des cargos sont déroutés et Marc Thiercelin et Hervé Laurent quadrillent eux aussi la zone, sans succès. La coque retournée de Groupe LG 2 est retrouvée le et formellement identifiée le au large du Chili. Des morceaux de l'épave du voilier ont été retrouvés sur l'île Atalaya, située au sud du Chili.
- Yves Parlier sur Aquitaine Innovations est le premier navigateur à utiliser un mât-aile profilé sur un monocoque 60 pieds open[9]. Cette innovation, inspirée des multicoques fera école et s'imposera sur l'ensemble de la flotte des 60 pieds IMOCA.
- C'est également la première fois que les quilles pendulaires font leur apparition sur le Vendée Globe, PRB, le voilier d'Isabelle Autissier, étant le premier à avoir expérimenté cette technologie.
- Cette édition marque la suprématie des plans Finot-Conq puisque, outre Geodis, le vainqueur, cinq voiliers issus du même cabinet prennent le départ : Crédit Immobilier de France (2e), Café Legal-Le Goût (4e), PRB, Aquitaine Innovations (éliminés), et Groupe LG 2 (perdu en mer).
- En terminant sixième, Catherine Chabaud devient la première femme à réaliser un tour du monde à la voile en solitaire, sans escale et sans assistance en course. Isabelle Autissier et Catherine Chabaud sont d'ailleurs les premières femmes à participer au Vendée Globe lors de cette troisième édition.
- À la suite de cette édition endeuillée, de nouvelles règles de sécurité seront progressivement adoptées. Les appendices du bateau (quille, safrans) ainsi qu'une partie de la coque devront être peints de couleur fluorescente. Les bateaux devront êtes capables de se redresser après un chavirage (en basculant la quille latéralement). Enfin, des marques de parcours puis une zone d'exclusion (définie à l'aide de satellites d'observation) seront instaurées afin d'éviter que les concurrents atteignent des latitudes trop dangereuses. L'officer du Cross déclare à propos d'Isabelle Autissier, Hervé Laurent et Marc Thiercelin, sollicités pour porter assistance à Gerry Roufs: «On les déroute sur une zone en sachant les conditions apocalyptiques qu'ils vont rencontrer». Marc Thiercelin: «Je suis stressé, je ne dors presque plus, je suis fatigué et inquiet... C'est très dangereux , il y a de la brume et beaucoup d'icebergs. La mer est la plus forte, c'est très dur ici, trop dur...». L'édition 1996-1997 du Vendée Globe est la dernière dont le parcours consistait simplement à laisser les 3 caps à bâbord.
- Patrick de Radiguès termine le tour du monde hors course en Juin 1997[10]. À la suite de nombreuses avaries, dont des problèmes électriques l'obligeant à barrer constamment, il fait une première escale en Australie puis en Nouvelle-Zélande.
Classement général
[modifier | modifier le code]Place | Nom du concurrent | Nom du bateau | Nationalité | Temps |
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1 | Christophe Auguin | Geodis | France | 105 j 20 h 31 min (nouveau record)[1] |
2 | Marc Thiercelin | Crédit Immobilier de France | France | 113 j 08 h 26 min |
3 | Hervé Laurent | Groupe LG-Traitmat | France | 114 j 16 h 43 min |
4 | Éric Dumont | Café Legal-Le Goût | France | 116 j 16 h 43 min |
5 | Pete Goss | Aqua Quorum | Royaume-Uni | 126 j 21 h 25 min |
6 | Catherine Chabaud | Whirlpool-Europe 2 | France | 140 j 04 h 38 min |
Abandons
[modifier | modifier le code]Nom du concurrent | Nom du bateau | Nationalité | Raison de l'abandon |
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Isabelle Autissier | PRB | France | safran cassé |
Yves Parlier | Aquitaine Innovations | France | safran cassé |
Bertrand de Broc | Votre nom autour du monde | France | chavirage |
Tony Bullimore | Exide Challenger | Royaume-Uni | chavirage |
Thierry Dubois | Pour Amnesty International | France | safran cassé, puis chavirage |
Nándor Fa | Budapest | Hongrie | collision avec un cargo |
Didier Munduteguy | Club 60e Sud | France | démâtage |
Patrick de Radiguès | Afibel | Belgique | Problèmes électriques |
Gerry Roufs | Groupe LG 2 | Canada | disparu en mer |
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) « Historical list of Offshore Records », sur World Sailing Speed Record Council (consulté le )
- Denis Horeau, directeur de course du Vendée Globe (en 1989 et de 2004 à 2016), « Vendée Globe 1996 une course au cœur de la tempête »,
- (en) Derek Lundy, Godforsaken Sea : The True Story of a Race through the World's most Dangerous Waters, Anchor Books, , p. 39
- « Récit du naufrage de Thierry Dubois » (consulté le )
- « Retour des deux navigateurs en Australie », sur Libération.fr, (consulté le )
- Marie Wielfaert, « Les drames du Vendée Globe », sport24.com, (consulté le )
- « La série noire du Vendée Globe », sur INA (consulté le )
- « Vendée Globe, tour du monde en solitaire. Roufs toujours introuvable. Mauvaise polémique sur l'attitude d'Isabelle Autissier », sur Libération.fr, (consulté le )
- « Innovations d'Yves Parlier », sur Yves Parlier (consulté le )
- « Patrick de Radiguès vient à bout de son tour du monde en solitaire », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Martin Couturié et Philippe Joubin, Tempête autour du monde : Le Vendée Globe 97, Paris, Éditions du Rocher, , 224 p. (ISBN 978-2268025506)
- (en) Derek Lundy, Godforsaken Sea : The True Story of a Race through the World's most Dangerous Waters, Anchor Books, , 272 p. (ISBN 978-0-385-72000-7)
Émission radio
[modifier | modifier le code]- Fabrice Drouelle, « Vendée Globe 1996 une course au cœur de la tempête », émission de 55 min [], sur France Inter, Affaires sensibles, (consulté le )