Vauville (Manche)
Vauville | |
Vue sur le bourg depuis les Pierres Pouquelées. | |
Blason |
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Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Manche |
Arrondissement | Cherbourg |
Intercommunalité | CA du Cotentin |
Statut | Commune déléguée |
Maire délégué Mandat |
Éric Pellerin 2020-2026 |
Code postal | 50440 |
Code commune | 50623 |
Démographie | |
Gentilé | Vauvillais |
Population | 327 hab. (2021) |
Densité | 20 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 38′ 18″ nord, 1° 50′ 43″ ouest |
Altitude | Min. 3 m Max. 182 m |
Superficie | 16,35 km2 |
Élections | |
Départementales | La Hague |
Historique | |
Fusion | |
Commune(s) d'intégration | La Hague |
Localisation | |
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Vauville est une ancienne commune française du département de la Manche et de la région Normandie, peuplée de 327 habitants[Note 1].
Depuis le , elle fait partie de la nouvelle commune de La Hague et a le statut de commune déléguée.
Géographie
[modifier | modifier le code]Localisation
[modifier | modifier le code]Vauville se trouve sur la côte ouest du département de la Manche, dans le pays de la Hague.
Le sol de la commune est très ancien, du point de vue géologique. Certaines roches dateraient d'environ deux milliards d'années, les classant parmi les plus anciennes d'Europe.
La commune est au sud de Beaumont-Hague, son chef-lieu de canton.
Toponymie
[modifier | modifier le code]Le nom de la localité est attesté sous les formes Valavilla en 1050-1064 (copie 1524), Vualvilla (*Walvilla) en 1054, Galvilla 1051-1066[2].
Il s'agit d'une formation toponymique médiévale en -ville au sens ancien de « domaine rural ». Le nom de personne francique Waldo proposé par certains auteurs pour expliquer l'élément Vau-, n'est soutenu par aucune forme ancienne et incompatible avec la forme Valavilla relevée en 1050-1064. La forme Galvilla, de type normand méridional ou français, ne s'est pas imposée, contrairement à ce qu'on observe dans Gauville-la-Campagne (Eure, Galvilla vers 1060, Wauvilla vers 1181)[2].
Le nom francique Wal(o) peut expliquer l'élément Vau-[3],[2], mais on lui préfère en général le nom de personnes scandinaves Valr[3],[2] (ValR, accusatif Val) ou vieux danois / anglo-scandinave *Wal. La diffusion normande de ce type toponymique renforce ce choix : Vauville (Calvados, Walvilla 1100, Wauvilla 1198) ; Vaucottes (Seine-Maritime, Vaucote 1461-1462) et Vautuit (Seine-Maritime, Wautuit 1261). L'appellatif cotte « petite maison » s'expliquant généralement par le vieux scandinave ou l'anglo-scandinave, tout comme t(h)uit « essart, champ obtenu par essartage ».
Histoire
[modifier | modifier le code]Un Richard de Vauville participa à la bataille d'Hastings en 1066[4].
Un seigneur de Vauville combattit aux côtés de Richard Cœur de Lion[réf. nécessaire].
La présence d'une zone d'échouage favorisa le développement du bourg seigneurial[5].
Dans la première moitié du XIIe siècle, la paroisse relevait de l'honneur de Bricquebec[6].
Politique et administration
[modifier | modifier le code]Liste des maires
[modifier | modifier le code]Le conseil municipal était composé de onze membres dont le maire et deux adjoints[7].
Population et société
[modifier | modifier le code]Démographie
[modifier | modifier le code]L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[8]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[9],[Note 2].
En 2021, la commune comptait 327 habitants, en évolution de −7,1 % par rapport à 2015 (Manche : 0,44 %, France hors Mayotte : 2,49 %).
Activité et manifestations
[modifier | modifier le code]Sports
[modifier | modifier le code]Le Football club Sud-Hague, association sportive des communes de Flottemanville-Hague, Biville, Tonneville, Sainte-Croix-Hague et Vauville[12], fait évoluer deux équipes de football en divisions de district[13].
La plage de Vauville est très adaptée à la pratique des sports nautiques, en particulier surf, planche à voile, kitesurf, mais aussi char à voile ou cerf-volant de traction.
Économie
[modifier | modifier le code]Culture locale et patrimoine
[modifier | modifier le code]Lieux et monuments
[modifier | modifier le code]- Le Camp Maneyrol, terrain de vol à voile, créé en 1923, fut la première station de vol dynamique (ou « vol de pente »). Il porte le nom d'Alexis Maneyrol, aviateur qui y battit le le record du monde de durée de vol sans moteur en 8 h 4 min 50 s.
- Le prieuré bénédictin de Saint-Michel, dont la chapelle du XVe siècle est inscrite au titre des monuments historiques par arrêté du [14]. Peint par Jean-François Millet en 1872, le prieuré a été incendié en 1944 et restauré.
- Le prieuré, dédié à saint Michel, et connu sous le nom de Saint-Hermël, fut fondé en 1147 par Richard de Vauville, descendant de Guillaume de Vauville compagnon de Guillaume le Conquérant à Hastings en 1066, et qui construisit, en 1163, le premier château.
- Le château de Vauville et son jardin botanique. Du premier château, construit en 1163 par Richard de Vauville, il ne reste que le donjon[Note 3]. Le bâtiment actuel, construit au XVIIe siècle par César de Costentin, frère du maréchal de Tourville, à la suite de son mariage avec Jeanne Le Sauvage[4], comprend deux corps de logis bâtis en angle droit du XVIIe siècle s'appuyant sur le vieux donjon. Habité par Jean Bart et un temps propriété du général Lemarrois, il appartient aujourd'hui à la famille Pellerin de Turckheim. Éric Pellerin et son épouse ont conçu le jardin botanique en 1947 et l'on peut y visiter aujourd'hui la plus grande palmeraie du nord de l'Europe. L'ensemble est inscrit au titre des monuments historiques (le château depuis 1972[15], le jardin depuis 1992[16]).
- Église Saint-Martin des XIIe – XVIIe siècles, construite en 1160 et refaite notamment au XVIIe siècle. L'édifice comprend une double nef du XIIe siècle et un clocher qui devait servir d'amer pour les navigateurs comme celui de la chapelle Saint-Germain de Querqueville et probablement celui de Gatteville[17]. L'église abrite un bas-relief du XVe siècle l'éducation de la Vierge classé au titre objet aux monuments historiques[18], ainsi que de nombreuses dalles funéraires des XVIe-XVIIe, des épitaphes du XVIIe, les statues de sainte Barbe et saint Sébastien du XVIIe[19].
- Elle est aujourd'hui rattachée à la nouvelle paroisse Bienheureux Thomas Hélye de la Hague du doyenné de Cherbourg-Hague[20].
- L'allée couverte de Vauville[21]. Il s'agit d'une sépulture collective d'environ 4 500 ans, classée au titre des monuments historiques par arrêté du [22]. La galerie, en grande partie effondrée, mesure 14,50 m de long et 1 m de large.
- Fortin de la guerre de Sept Ans (1756-1763). Le seul qui existe encore sur les six fortins de ce type qui furent construit dans la Manche[23],[Note 4].
- Fontaine du Bienheureux Thomas Hélye.
- Belvédère du Thot (93 m).
- Jardin botanique du château, avec plus de cinq cent espèces tropicales, inscrit à l'IGPC[25] et labellisé jardin remarquable[26].
Patrimoine naturel
[modifier | modifier le code]- La mare de Vauville, réserve naturelle nationale sur le littoral, au sud-ouest de la commune.
-
Le prieuré Saint-Hermel.
-
L'allée couverte (les Pierres Pouquelées).
-
L'église Saint-Martin.
Personnalités liées à la commune
[modifier | modifier le code]- Thomas Hélye (bienheureux) mort le au château de Vauville, possession de son ami Gauvain, seigneur de Vauville, où il s'était retiré. Son corps a été transféré le lendemain dans sa commune de naissance, Biville. Le nouveau nom de la paroisse dont dépend Vauville porte son nom[27].
- Le magistrat, peintre-graveur et aquafortiste français Edmond-Marie Poullain a habité Vauville.
Héraldique
[modifier | modifier le code]Les armes de la commune de Vauville se blasonnent ainsi :
|
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN 978-2-9159-0709-4), p. 262.
- René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 668.
Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Manoir de Vauville
- Jardin botanique du château de Vauville
- Prieuré de Vauville
- Allée couverte de Vauville
- Réserve naturelle nationale de la mare de Vauville
- Liste des anciennes communes de la Manche
Liens externes
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- Site officiel
- Ressources relatives à la géographie :
- Vauville sur le site de La Hague
- Vauville sur le site de l'Insee
- Vauville sur WM
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Population municipale 2021.
- Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
- Au XVIIIe siècle, on voyait encore plusieurs tours de l'ancien château.
- Pendant la guerre de Sept Ans furent bâtis une douzaine d'ouvrages sur les côtes du Cotentin afin de constituer une défense linéaire dont six petits fortins demi-circulaires, en forme de fer à cheval, afin de protéger les anses. Sur la côte nord du Val de Saire, on construisit le fort Joret à Fermanville et un autre à Réthoville, de plan identique[24].
Références
[modifier | modifier le code]- Altitudes, superficie : répertoire géographique des communes[28].
- « Géoportail (IGN), couche « Limites Administratives » activée ».
- François de Beaurepaire (préf. Yves Nédélec), Les Noms des communes et anciennes paroisses de la Manche, Paris, A. et J. Picard, , 253 p. (ISBN 2-7084-0299-4, OCLC 15314425), p. 231.
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieu en France, Paris, Librairie Guénégaud, (ISBN 2-85023-076-6), p. 702b.
- Delattre, 2002, p. 262.
- Laurence Jeanne, Laurent Paez-Rezende, Julien Deshayes et Bénédicte Guillot (avec la collaboration de Gaël Léon), ArchéoCotentin : Les origines antiques et médiévales du Cotentin à 1500, t. 2, Bayeux, Éditions OREP, , 127 p. (ISBN 978-2-8151-0790-7), « Cadre de vie, vie quotidienne et environnement », p. 5330 av. J.-C. à 1500&rft.au=Laurence Jeanne&rft.au=Laurent Paez-Rezende&rft.au=Julien Deshayes&rft.au=Bénédicte Guillot&rft.date=2023-11&rft.pages=53&rft.tpages=127&rft.isbn=978-2-8151-0790-7&rfr_id=info:sid/fr.wikipedia.org:Vauville (Manche)">.
- Florence Delacampagne, « Seigneurs, fiefs et mottes du Cotentin (Xe – XIIe siècles) : Étude historique et topographique », dans Archéologie médiévale, t. 12, (lire en ligne sur Persée.), p. 187.
- Réélection 2014 : « Vauville (50440) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur le site de l'Insee.
- Calendrier départemental des recensements, sur le site de l'Insee.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 20062007 2008 2009 2010 20112012201320142015 2016 2017 2018 .
- « Annuaire des associations sur le site de la communauté de communes » (consulté le ).
- « Site officiel de la Ligue Basse-Normandie – FC Sud-Hague » (consulté le ).
- « Ancien prieuré », notice no PA00110637, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Château », notice no PA00110636, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Château », notice no PA00110675, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Julien Deshayes, « L'église Saint-Pierre et la chapelle Notre-Dame de Gatteville, un couple de sanctuaires monastiques du haut Moyen-Âge ? », Vikland, la revue du Cotentin, no 6, juillet-août-septembre 2013, p. 16 (ISSN 0224-7992).
- « Bas-relief : L'Éducation de la Vierge », notice no PM50001234, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
- Gautier 2014, p. 668.
- Site du doyenné.
- André Davy, Les barons du Cotentin, Condé-sur-Noireau, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits et introuvables du patrimoine Normand », , 319 p. (ISBN 978-2-91454-196-1), p. 8.
- « Allée couverte dite des Pierres Pouquelées », notice no PA00110635, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Jeannine Bavay, « Fermanville », Vikland, la revue du Cotentin, no 5, avril-mai-juin 2013, p. 37 (ISSN 0224-7992).
- Edmond Thin, Le Val de Saire : Trésors d'un jardin du Cotentin sur la mer, Éditions OREP, , 165 p. (ISBN 978-2-915762-82-2), p. 20.
- « Jardin botanique du château », notice no IA50000222
- « jardin botanique », notice no JAR0000260, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Sa vie sur le site du diocèse.
- Site de l'IGN.