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Duché d'Alsace
[modifier | modifier le code](la) Pagus Alsacensis
(la) Ducatus Alsacensis
vers –
(environ 110 ans)
–
(3 ans)
–
(266 ans)
Statut |
Pagus puis ducatus du : - Royaume de Germanie (-) - Saint-Empire (-) |
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Capitale | incertaine |
Langue(s) | Alémanique/alsacien, allemand et latin médiéval |
Religion | Christianisme |
c. | Conquête de la plaine du Rhin par Clovis Ier et rattachement au royaume des Francs |
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c. | Première mention des noms « Alsaciens » et « Alsace » dans la Chronique de Frédégaire |
c. | Nomination du premier duc d'Alsace sous le règne de Dagobert Ier ou de Sigebert III |
Première dénomination de l'Alsace comme un pagus | |
c. | Suppression du duché mérovingien d'Alsace par la dynastie des Pépinides |
Première dénomination de l'Alsace comme un ducatus dépourvu de duc | |
Nomination de Hugues comme duc d'Alsace par son père, le roi Lothaire II | |
Traité de Meerssen et attribution de l’Alsace à la Francie orientale | |
Rattachement de l’Alsace à la Souabe par Henri l'Oiseleur | |
Mort de Frédéric VI et disparition du titre ducal |
(1er) c. - | Gondoin d'Alsace |
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(Der) - | Frédéric VI de Souabe |
Entités précédentes :
Entités suivantes :
Le duché d’Alsace (en latin : pagus Alsacensis, puis ducatus Alsacensis) désigne, de manière anachronique, l’espace administré par les ducs d’Alsace au Moyen Âge.
À l’époque mérovingienne, la plaine d’Alsace ne forme pas un duché, mais constitue un pagus, à savoir une subdivision territoriale du royaume des Francs. La région est dotée vers d’un duc pour représenter le roi : il est ainsi chargé de rendre la justice, de percevoir les impôts et d’assurer le commandement militaire sur le Rhin face aux révoltes répétées des Alamans. L’autorité du duc s’étend le long du fleuve, dans les Vosges et le Jura. Cette fonction locale est confiée à partir de à la famille des Étichonides qui fonde plusieurs monastères et détient de nombreuses propriétés dans la région.
L’écrasement de la rébellion en Alémanie et la conquête du pouvoir royal par les Pépinides mettent fin à l’administration des ducs vers . Le territoire alsacien semble alors divisé en deux comtés, nommés plus tard Nordgau et Sundgau, pour assurer la continuité politique et administrative.
Qualifiée de « ducatus » dans les textes à partir de , l’Alsace constitue un duché sans duc, bien que le titre soit porté brièvement par des membres de la dynastie carolingienne. La région est attribuée au royaume de Francie orientale en avant d’être rattaché au duché de Souabe en . Détenu par les ducs de Souabe, le titre de duc d’Alsace est rétabli, mais disparaît avec la mort sans héritier de Frédéric VI, fils de l'empereur Frédéric Barberousse, en .
Histoire
[modifier | modifier le code]Origines
[modifier | modifier le code]Toponymie
[modifier | modifier le code]Au début du haut Moyen Âge, le terme « Alsace » n'existe pas encore. La région du Rhin supérieur est contrôlée par les Alamans, des tribus germaniques réunies en confédération et établies dans les anciennes provinces romaines de Germanie première et de Séquanaise depuis le IVe siècle. À la même époque, d'autres tribus coalisées, les Francs, s'installent dans le nord de la Gaule. Leur expansion territoriale les amène à des affrontements avec les autres peuples à la fin du Ve siècle. Ainsi, le roi franc Clovis Ier combat les Alamans vers -. Il les défait à la bataille de Tolbiac et conduit des opérations dans la vallée du Rhin. Après ce premier conflit, une seconde campagne est menée en contre les guerriers alamans qui sont rejetés au-delà du Rhin. La région située entre le fleuve et le massif des Vosges est détachée de l'Alémanie et passe sous la domination du royaume des Francs au plus tard en . La population franque se mêle aux populations alamane et gallo-romaine qui occupent la plaine du Rhin à cette époque. Quelques Thuringes, Frisons et Saxons s’y sont également établis comme semblent l’indiquer les noms de villages de Friesenheim et Saasenheim. Lorsque le territoire franc est divisé à la mort de Clovis en , la région se trouve attribuée au royaume de Reims qui devient plus tard l'Austrasie[1],[2],[3].
La disparition de la plupart des textes de l'époque mérovingienne ne permet pas de savoir si les Francs avaient, dès le VIe siècle, attribué un nom à la plaine du Rhin qu'ils avaient conquise. La première mention connue se trouve dans la Chronique de Frédégaire rédigée en latin médiéval par trois auteurs successifs à partir du VIIe siècle. La partie la plus ancienne, écrite vers , rapporte les événements survenus dans le royaume des Francs durant les années précédentes. Pour l’année , le qualificatif « Alesaciones » est utilisé pour désigner les élites locales au service du roi. Par extension, les habitants de la région peuvent désormais être considérés comme Alsaciens. La même chronique, pour l’année , emploie le terme « Alesacius » pour décrire le territoire situé entre les Vosges et le Rhin : l'Alsace apparaît ainsi dans les textes, plus d'un siècle après les conquêtes de Clovis[4],[5],[6].
L'étymologie des noms « Alesaciones » et « Alesacius » est discutée. Plusieurs hypothèses ont été avancées par différents historiens et linguistes. Parmi elles, quatre se détachent des autres :
- la première propose une origine celtique avec notamment le mot « alisa », similaire à l'oppidum gaulois d'Alésia et signifiant « falaise » : les Alsaciens seraient les gens établis au pied du massif, c'est-à-dire les Vosges.
- la deuxième hypothèse suppose une origine franque qui dériverait d'un mot composé germanique « alisazan » formé de « ali » (autre) et de « saz » (résident) : les Alsaciens seraient donc les résidents établis à l'extérieur ou à l'étranger.
- la troisième explication définit la région comme le « pays de l'Ill », du nom de la rivière principale qui traverse la plaine d'Alsace et dont le nom « Ali », « Eli » ou « Ell » serait d'origine alémanique. Ce préfixe se retrouve également dans Elsau, lieu-dit près de Strasbourg, et surtout dans « Elsgau », le nom allemand de l'Ajoie située près des sources de l’Ill et qui commence également à apparaître dans les textes du VIIe siècle. Le mot composé « Ell » (l'Ill) et « saz » (par extension, pays où l'on se trouve) aurait donc donné « Elsaß », le nom allemand de la région.
- la quatrième hypothèse suggère que le nom signifierait « pays des Alamans » en s’appuyant sur la même construction.
Quoi qu’il en soit, l'Alsace est mentionnée vers comme toponyme et espace géographique, bien avant la fondation du duché quelques années plus tard[7],[8],[9],[10].
Enjeux stratégiques
[modifier | modifier le code]Conquise par Clovis vers , la plaine d’Alsace a continué à appartenir au territoire franc, que celui-ci soit unifié par un seul roi ou divisé en plusieurs royaumes attribués à différents héritiers de la dynastie mérovingienne. La région dispose d’un impressionnant réseau de routes datant de l’Empire romain d’Occident. Ces anciennes voies romaines le long du Rhin relient ainsi Strasbourg à Mayence, Augsbourg et Innsbruck, puis permettent de gagner le col du Brenner dans les Alpes et le nord de l’Italie. Les derniers empereurs romains avaient également mis en place dans la région des propriétés impériales et des terres fiscales qui forment les domaines royaux à l’époque des Francs : Colmar, Marlenheim, Kirchheim et l’ancienne forteresse romaine de Seltz sont des sources de revenu pour le pouvoir mérovingien. Pour ces raisons, le contrôle de la vallée du Rhin semble avoir constitué un enjeu important au sein du territoire franc[11],[12],[13].
La région a connu un processus lent d’émergence d’un pouvoir local en raison d’un conflit de longue durée pour son contrôle. D’abord rattachée au royaume d’Austrasie au cours du VIe siècle, la plaine d’Alsace est réunie au royaume de Bourgogne en lorsque le roi Childebert II confie ce territoire à l’un de ses fils. Celui-ci, qui règne sous le nom de Thierry II de Bourgogne à partir de , a été élevé dans la région et bénéficie du soutien des élites alsaciennes. La situation semble attiser la convoitise de son frère, le roi Théodebert II d’Austrasie. La Chronique de Frédégaire relate la querelle entre les deux rois au début du VIIe siècle. Leur grand-mère, l’ancienne reine Brunehaut, a souhaité faire du territoire alsacien un royaume à part au profit de Thierry II afin de satisfaire l’aristocratie franque en Alsace, mais ce projet semble avoir échoué. Après une défaite vers -, Thierry II est contraint de céder la région à Théodebert II en . Dès l’année suivante, le roi de Bourgogne mène une nouvelle campagne contre son frère, reprend alors l’Alsace et s’empare du toute l’Austrasie en . Après la mort de Thierry II, le roi Clotaire II réunifie l’ensemble du territoire franc en [14],[15],[16].
Depuis la conquête de la plaine du Rhin par Clovis, le fleuve forme une des frontières orientales du royaume des Francs face aux Alamans. Ces derniers sont progressivement soumis et les régions qu’ils contrôlent au-delà du Rhin sont incorporés au territoire franc sous le nom d’Alémanie au cours du VIe siècle. Par la suite, les Alamans se révoltent plusieurs fois contre le pouvoir mérovingien diminué par les luttes internes. Entre et , Clotaire II réprime une révolte alamane qui s’est étendue à l’Alsace. L’affaiblissement du royaume se poursuit, et l’Alémanie se rend à nouveau indépendante à partir de . Cette situation a sans doute entrainé la décision de créer un vaste commandement militaire sur le Rhin vers pour garantir la sécurité du territoire franc. Ce commandement est alors confié à un dux, à savoir un « chef », qui exerce son autorité sur toute la plaine d’Alsace jusqu’au massif du Jura, à l’exception des régions de Wissembourg et de Belfort. Il s’agit sans doute d’établir un « glacis » contre les rébellions alamanes, mais aussi d’affaiblir l’Austrasie en la divisant. Le duché d’Alsace apparaît ainsi vers -, probablement sous le règne de Dagobert Ier ou celui de son fils Sigebert III[17],[18],[19].
Nomination des premiers ducs
[modifier | modifier le code]Le premier dux ou duc d’Alsace serait Gondoin, également connu sous les noms Gundoin, Gundoinus et Gandoïnus, probablement originaire de la vallée de la Haute Moselle au début du VIIe siècle. Il apparaît dans les sources comme un vir inluster, un « homme éclairé », c'est-à-dire un courtisan ou un homme du roi. Il aurait été nommé duc d’Alsace vers , sous le règne de Dagobert Ier, pour surveiller la vallée du Rhin et les confins de l’Austrasie. Les informations à son sujet proviennent de plusieurs textes hagiographiques. Selon la Vie de saint Colomban et de ses disciples, consacrée à Colomban de Luxeuil et composée vers , l’abbé Eustache de Luxeuil aurait sanctifié la famille du duc Gondoin. Avec son épouse Saratrude, il aurait eu cinq enfants, dont au moins deux fils, Leudinus Bodo, évêque de Toul, et Fulculfus, ainsi qu’une fille aveugle, Sadalberge. Celle-ci aurait recouvré la vue par miracle grâce à la bénédiction de l’abbé Eustache selon la Vie de Sadalberge. Ce récit a sans doute été imaginé pour glorifier la famille de Gondoin et montrer la relation étroite entre les activités de l’abbaye de Luxeuil et le pouvoir du duc. En effet, Valbert de Luxeuil, successeur d’Eustache, a souhaité fonder un nouveau monastère pour accueillir une colonie de moines. Au milieu du VIIe siècle, Gondoin accorde alors à l’abbé des terres et fonde avec lui l’abbaye de Moutier-Grandval dans la vallée de la Sorne. L’objectif est probablement d’implanter l’autorité du duc d’Alsace dans cette région reculée du massif du Jura, jusqu’au lac de Thoune[20],[21],[22].
Le successeur de Gondoin se nomme Boniface, également appelé Bonifatius, Bonifacius ou encore Bonefacius. Peu mentionné dans les sources, il devient duc d’Alsace a une date inconnue au milieu du VIIe siècle. Il apparaît dans le codex de l’abbaye de Wissembourg comme premier donateur du monastère vers . Il fonde probablement l’abbaye de Munster vers , sur l’ordre du roi Childéric II, pour mettre en valeur la vallée de Munster et établir une route à travers les Vosges, dans un secteur presque infranchissable. Boniface semble administrer l’Alsace jusqu’au début des années 670. Le titre de duc est ensuite confié vers à Etichon-Adalric et transmis à ses descendants, Adalbert puis Luitfrid Ier, qui forment la dynastie des Étichonides[23],[24],[25].
À travers ces fondations monastiques, il s’agit de donner aux moines des terres et des forêts à défricher. L’une des principales préoccupations de ces premiers ducs d’Alsace, en tant que chefs militaires, semble avoir été l’ouverture de routes à travers le Jura, les Vosges et la forêt du Mundat autour de Wissembourg. Envoyés en Alsace pour défendre les intérêts du royaume, les ducs sont des fonctionnaires soumis à la volonté du roi et chargés de représenter le pouvoir central. Délégués par le souverain, ils exercent leur commandement militaire et leur autorité administrative sur des personnes et non sur un territoire. En effet, le terme de « duché » n’apparaît pas dans les textes à cette époque. L’organisation civile ou militaire est mal connue : la justice est rendue durant des plaids publics, réunis régulièrement, ce qui permet d'assurer la paix sociale et de symboliser le pouvoir du duc au service au roi[26],[27],[28].
Consolidation
[modifier | modifier le code]Statut administratif
[modifier | modifier le code]À l’époque mérovingienne, l’administration locale du royaume des Francs repose sur la cité (en latin : civitas), une unité territoriale héritée de l’administration romaine qui correspond à chaque peuple celte ou germanique établi en Gaule depuis l’Antiquité. Les rois francs installent dans chaque cité un représentant royal qui porte le titre romain de « comte » (comes). Lorsqu’il s’agit d’une région périphérique difficilement intégrée au royaume, le souverain nomme un « duc » (dux) comme en Alémanie, en Bavière et en Alsace afin de protéger le centre du territoire franc. Ce fonctionnaire reçoit une délégation du pouvoir royal sur un espace nommé « pagus » : il est chargé d’y rendre la justice, d’y percevoir les impôts et taxes et de s’occuper des levées militaires. Ce pouvoir ne lui est attribué que de façon temporaire et peut lui être retiré. Quasi inconnu du monde antique, le pagus est une authentique création franque. Il est le produit d’un processus lent, obscur, mais original, d’encadrement des populations sur le plan administratif[29],[30],[31].
N’ayant qu’un statut flou au VIe siècle, l’Alsace franque a été organisée à partir du VIIe siècle. Le terme de « duché » est anachronique à l’époque mérovingienne, car aucune source ne donne à l’Alsace le statut d’entité territoriale : il est uniquement questions de « ducs » censés contrôler un domaine dans laquelle l’autorité royale est encore mal assise. L’Alsace est mentionnée comme un pagus en . En effet, la formule « in pago Alisacinsae » est utilisée dans un acte juridique rédigé dans la région de Wissembourg et daté du . Dans les chroniques ultérieures, on trouve les versions pagus Aliscacinse, pagus Elisacense, relayées par les formes allemandes de Helisaze, Elisâzzo, en attendant le nom définitif de Elsaß. La dénomination de « pagus Alsacensis » est systématiquement utilisée au VIIe siècle pour décrire le cadre d’action et la juridiction territoriale du détenteur du titre de dux. Le modèle d'un grand pagus sous la direction d'un duc se retrouve en Alsace et dans d’autres régions franques, mais le terme « ducatus » n’est pas employé avant le IXe siècle[32],[33],[34].
Le rôle du duc, comme celui du comte, est de percevoir les revenus fiscaux tirés de domaines appartenant à la royauté ou prélevés sur les activités commerciales sous forme de taxes appelées tonlieux. En ce qui concerne la justice, le représentant du roi est tenu de présider un tribunal nommé « plaid » (placitum) ou « mallus » où siègent des spécialistes du droit nommés rachimbourgs. Ces juristes connaissent le droit romain et les différents codes des peuples du royaume. Comme dans tout le territoire franc, il est probable que les habitants de l’Alsace aient bénéficié de la personnalité des lois qui permet à chaque homme d'être jugé en fonction de son appartenance à un peuple : la Loi salique et la Loi ripuaire pour les Francs, le Pactus et la Lex Alamannorum pour les Alamans et le Code théodosien pour ceux qui se définissent encore comme Romains. Selon le droit du haut Moyen Âge, la loi ne s'applique pas à un territoire donné mais aux individus où qu'ils se trouvent. Par ailleurs, le duc touche une partie des revenus publics ainsi que des amendes et des compensations judiciaires. En effet, il reçoit la jouissance de quelques terres publiques, dont il tire un revenu pendant la durée de sa fonction et qu’il abandonne à sa sortie de charge. Le pouvoir mérovingien admet qu’il perçoive un pourcentage des amendes. La collecte des impôts peut aussi être l’occasion d’une prise de bénéfice. Il se rémunère donc à la source, ce qui semble l’inviter à être intransigeant dans l’exercice de ses fonctions judiciaires. Le représentant du roi dispose ainsi d’une large délégation de pouvoirs régaliens, ce qui explique que les textes hagiographiques présentent généralement le duc sous un jour négatif : ses rôles fiscaux et judiciaires en font un personnage redouté[35],[36],[37].
Ascension des Étichonides
[modifier | modifier le code]À la fin du VIIe siècle, l’administration du pagus d’Alsace est confiée à Etichon-Adalric qui succède au duc Boniface entre et , sous le règne de Childéric II. Le nom d’Etichon-Adalric est celui retenu par les historiens pour condenser toutes les dénominations présentes dans les sources de différentes époques. La forme la plus ancienne de son nom, Chadicus, figure dans une charte de . On l’appelle aussi Aticus, Adalricus, Chadalricus, Etih et Eticho selon les textes. Il semble être originaire de la noblesse franque du royaume de Bourgogne, plus précisément du pagus Attoariensis à proximité de Dijon. Ses grands-parents supposés, le duc Amalgaire et son épouse Aquilina, ont fondé deux monastères dans le nord de la Bourgogne vers . Son père semble être lui-même dénommé Adalric, si ce n’est pas Liuthéric ou Léodoric, et a probablement succédé à Amalgaire à la tête du pagus Attoariensis. La plupart des informations concernant Etichon-Adalric et sa famille sont incertaines car elles sont issues de textes hagiographiques consacrés à son entourage, notamment à sa fille présumée Odile, dont La Vie de sainte Odile mélange des mystifications légendaires et des faits biographiques authentiques. Quoi qu’il en soit, Etichon-Adalric reçoit le titre de duc d’Alsace de Childéric II au plus tard en , date à laquelle il apparaît dans cette fonction dans un diplôme de ce roi en faveur de l’abbaye de Munster. Le nouveau duc émerge dans le contexte des crises qui se déclenchent quelques mois plus tard, avec l’assassinat de Childéric II[38],[39],[40].
En effet, une nouvelle guerre civile éclate au sein du royaume des Francs. Le conflit oppose le roi Thierry III de Neustrie et de Bourgogne à la noblesse d’Austrasie, ainsi que le maire du palais Ébroïn à l’évêque Léger d'Autun. Etichon-Adalric semble d’abord s’être rallié à Léger, présenté comme un parent de son épouse, Bereswinde, dans La Vie de sainte Odile. Il change ensuite d’allégeance et figure parmi les partisans d’Ébroïn. Le rôle d’Etichon-Adalric dans ce conflit est mentionné dans La Vie de saint Léger qui relate l’exécution de l’évêque par le maire du palais. Le duc d’Alsace profite apparemment de la guerre civile et du meurtre d’un allié de Léger, Hector, pour tenter de s’emparer de son titre de patrice de Provence. Etichon-Adalric aurait lui-même exercé déjà cette fonction auparavant. Il participe alors à l’expédition menée par Thierry III en Bourgogne ainsi qu’à l’assaut contre Lyon qui se solde par un échec. Après cette défaite et l’effondrement de ses perspectives en Provence, il abandonne Thierry III et se replie sur l’Alsace. Comme lui, beaucoup de nobles francs gardent des horizons amples parce qu’ils ont partout des intérêts, ou au moins des espérances. Il rejoint ensuite les partisans de Dagobert II d'Austrasie, ce qui lui valut la confiscation de ses possessions familiales en Bourgogne par Thierry III en ou en [41],[42],[43].
Etichon-Adalric se consacre alors à la consolidation de son domaine en Alsace, notamment dans la vallée de la Sorne ou Sornegau. Cette région, bien que soumise au duc d’Alsace, semble bénéficier d’une large autonomie depuis les ducs Gondoin et Boniface. Selon La Vie de Germain de Grandval, Etichon-Adalric envahit le territoire avec des guerriers alamans pour soumettre ses habitants. Il semble accompagné du duc Waimer de Champagne et des anciens comtes Desideratus-Dido de Chalon-sur-Saône et Bobo de Valence. Etichon-Adalric prend pour cible le centenier (centenarius), agent local dans la région, probablement dans le but de le remplacer par son propre homme, le comte Ericho. Le duc convoque alors le centenier et ordonne l’exil des habitants de la vallée qu’il estime être en rébellion. L’abbaye de Moutier-Grandval, fondée par un duc d’Alsace, prend alors parti pour les habitants. L’abbé Germain et le bibliothécaire du monastère, Randoald, décident de rencontrer Etichon-Adalric pour montrer leurs désapprobations et le sermonner. Il semble que le Sornegau ait été ravagé et les deux religieux assassinés au détour d’un chemin à la suite de cette audience. S’il est difficile d’établir l’authenticité historique des faits, ce récit présente néanmoins le duc comme un personnage qu’il faut craindre car il détient l’autorité dans le domaine qu’il administre. Après la mort de Dagobert II en , le Etichon-Adalric a vraisemblablement soutenu le maire du palais Pépin de Herstal puis reconnu avec lui le roi Thierry III comme souverain du royaume réunifié. À son tour, le roi maintient Etichon-Adalric comme duc d’Alsace. Il n’apparaît plus dans les sources après , à moins qu’il soit l’homme mentionné sous le nom « Adalric » et siégeant au tribunal du roi sous Clovis IV à Valenciennes en et auprès de Childebert IV à Compiègne le . Il serait également le vir inluster, un « homme éclairé » qui, le , échange avec l’abbé de Saint-Germain-des-Prés des biens dans le pagus du Pincerais[44],[45],[46].
Selon la chronique de l’abbaye d’Ebersmunster, une villa mérovingienne à Ehenheim, actuellement Obernai, et la forteresse du Hohenbourg au sommet de l'actuel mont Sainte-Odile, alors appelé « Altitona », ont servi de résidences ducales. Cette forteresse de montagne, désignée par le mot « urbs » dans une charte du VIIIe siècle, pourrait être une ancienne citadelle romaine dans laquelle Etichon-Adalric s'est établi. À sa mort, le titre de duc d’Alsace revient à son fils Adalbert, à une date indéterminée à la fin du VIIe siècle. Le duc Adalbert a participé à l’expansion de Strasbourg en construisant une villa royale et un nouveau faubourg qui est dénommé « Koenigshoffen », à savoir « cour royale » (en latin : curtis regia). Il est surprenant qu’un duc soit à l’origine de la construction d’une résidence royale et y séjourne. Adalbert aurait été tué par un serviteur de Hohenbourg selon La Vie de sainte Odile, consacrée à sa sœur présumée. La mort du duc serait survenue vers selon les informations issues des actes de l'abbaye de Honau. Son fils Luitfrid Ier obtient à son tour le titre ducal à cette date. Ainsi se forme la dynastie des Étichonides, comme ils sont plus tard désignés. Ils consolident leur position dans la région en monopolisant le pouvoir local. Tout d'abord, ils transforment leurs charges de duc d’Alsace et de comte en héritages familiaux, à l’image des Pépinides qui occupent la fonction de maire du palais d’Austrasie sur plusieurs générations. Ainsi, le duc Etichon-Adalric a d’abord confié la fonction de comte à des alliés avant de l’attribuer à son fils Adalbert vers avant que celui-ci ne devienne duc. Lorsque Liutfrid est duc d’Alsace à partir de , son frère Eberhard détient à son tour le titre comtal. Celui-ci est par ailleurs domesticus, à savoir le fonctionnaire royal chargé de la gestion des biens du domaine royal dans un pagus, le fisc. Ainsi donc, la famille ducale d’Alsace a mis la main sur la gestion des revenus royaux dans la région. Ce monopole des principales charges permit vraisemblablement aux Étichonides d’exercer une grande latitude sur les propriétés fiscales et de structure leurs activités à travers la fondation et le financement de plusieurs monastères[47],[48],[49].
Expansion du monachisme
[modifier | modifier le code]Le christianisme se diffuse en Gaule durant le haut Moyen Âge à travers l’évangélisation des populations par des moines qui sillonnent les campagnes. Colomban, un moine irlandais arrivé en Armorique à la fin du VIe siècle, a ainsi traversé la plaine d’Alsace en remontant le Rhin vers -, à l'époque durant laquelle la région est disputée entre plusieurs rois francs. Après son passage, des communautés religieuses se forment progressivement et se réclament de la règle de saint Colomban. Le monachisme chrétien commence ainsi à s’implanter dans le royaume des Francs et se développe davantage après l’accession au trône d’Austrasie de Dagobert Ier en . En Alsace, l’abbaye de Wissembourg est probablement fondée dès et une communauté de moines aurait existé dans la vallée de Munster à partir de , bien avant la fondation et le financement de l’abbaye par le duc Boniface d’Alsace vers . La noblesse franque soutient, par ses donations et l’envoi au couvent de ses enfants, l’essor et la diffusion du monachisme irlandais qui, dans le territoire franc, peut désormais être qualifié de « monachisme iro-mérovingien ». Les rois et les leudes ont besoin d’un appui religieux pour asseoir leur puissance et d’une aura sacrée pour étendre leur rayonnement. Cette sacralisation que le pouvoir mérovingien a trouvée autrefois dans la religion celtique et la religion germanique, il la cherche désormais dans les monastères chrétiens. Les ducs d’Alsace, notamment ceux de la dynastie des Étichonides, se sont également illustrés dans la fondation de plusieurs couvents dirigés par des membres de leur famille. L’abbaye d’Ebersmunster a été fondée vers sous l’influence conjointe de l’évêque « irlandais » Déodat de Nevers et du duc Etichon-Adalric d’Alsace, avec son épouse Bereswinde. À la même époque, le duc créé un couvent dans sa forteresse de Hohenbourg. Cette fondation a donné lieu à un légende racontée dans La Vie de sainte Odile[50],[51],[52].
Selon cette hagiographie, le duc Etichon-Adalric et Bereswinde auraient eu plusieurs enfants, notamment Odile, une fille née aveugle. Le texte rapporte que cette infirmité de la fillette a suscité la colère de son père qui souhaite la faire assassiner. Sa mère l’aurait alors confiée à une nourrice puis cachée dans un monastère dénommé Palma ou Balma, probablement l’abbaye de Baume-les-Dames, dans le comté de Varais en Bourgogne. Élevée et protégée par les religieuses, la jeune fille recouvre la vue lorsqu’elle est baptisée par l’évêque Erhard de Ratisbonne, originaire de Scotia, l'actuelle Irlande. Après ce miracle, Odile est retrouvée par l’un de ses frères, appelé Hugo, qui l’aide à rentrer auprès de leur famille. Lorsqu’il apprend le retour de sa fille, Etichon-Adalric s’emporte à nouveau et tue son fils Hugo en le frappant. La légende indique que le duc fonde ensuite un monastère à Hohenbourg pour expier le meurtre de son fils, avant de le confier à Odile sur son lit de mort. Elle devient alors la première abbesse ainsi que la mère spirituelle de cent-trente moniales de la nouvelle abbaye. Le rayonnement charismatique d’Odile a alors attiré de nombreux disciples et des pèlerins. Elle fait ensuite construire dans la vallée en contrebas, l'abbaye de Niedermünster, pour éviter aux plus âgés et aux malades de gravir la montagne. L’existence historique du personnage d’Odile n’est toutefois pas avérée. Le récit légendaire qui lui est consacré a été composée au début du Xe siècle par un religieux de Hohenbourg. Il semble reprendre des éléments de l’hagiographie dédiée à Salaberge et datant du VIe siècle : aveugle puis guérie par un religieux, la fille de Gondoin est, comme Odile, issue d’un duc d’Alsace et a fondé un monastère. Les similitudes entre les deux parcours semblent indiquer une inspiration commune et des thèmes récurrents dans les légendes de la région au haut Moyen Âge. Par ailleurs, dans La Vie de sainte Odile, le duc Etichon-Adalric est présenté sous les traits d’un personnage violent, dont l’autorité est redoutable, comme l’a décrit La Vie de Germain de Grandval en relatant son expédition brutale dans le Sornegau. Si ces textes hagiographiques ne constituent pas des sources fiables pour connaître les faits historiques, ils fournissent quelques indications. Ainsi, l’établissement d’une communauté religieuse dans la forteresse de Hohenbourg semble avoir été initié par Etichon-Adalric. Ce monastère a pu héberger, à ses débuts, un groupe d’hommes et un autre de femmes qui ont à la fois suivi la règle de saint Colomban et la règle de saint Benoît. L’existence d’une abbaye composée exclusivement de femmes à cet endroit est attestée pour la première fois par une charte authentique en . Cette communauté de moniales a vécu dans des lieux aménagés à l’intérieur du Hohenbourg : l’abbaye fondé par le duc et sa fille présumée reste un « monastère castral » au moins jusqu’au début du XIIe siècle[53],[54],[55].
Contrairement aux autres enfants d’Etichon-Adalric mentionnés dans La Vie de sainte Odile, l’existence d’Adalbert est attestée par des sources de l’époque. Lorsque son père meurt, il lui succède et devient duc d’Alsace probablement vers . Peu de temps après, il fonde l’abbaye Saint-Étienne de Strasbourg et y installe sa fille Attale comme première abbesse de ce nouveau couvent vers . Le duc Adalbert fonde également l’abbaye de Honau, sur une île du Rhin située au nord de Strasbourg, avec ses fils Luitfrid Ier et Eberhard vers . Cette fondation s’est faite en coopération avec un groupe de moines irlandais. Deux autres filles d’Adalbert sont également devenues abbesses au début du VIIIe siècle : Gondelinde dirige désormais Niedermünster alors que sa sœur Eugénie succède à leur tante Odile à Hohenbourg. Quant à leur frère Eberhard, il dote généreusement l’abbaye de Murbach, dans les Vosges. Les Étichonides ont ainsi établi un réseau de monastères pour ancrer leur dynastie en Alsace. Ils semblent avoir acquis une partie de leur fortune grâce à leur pouvoir et à leur position comme ducs d'Alsace et fondateurs, mécènes ou dirigeants d'abbayes. La gestion des biens royaux dans la région leur étant confiée, il est probable que l’installation de membres de leur famille à la tête de monastère leur ait permis d'assurer leur mainmise sur ces terres, en les contrôlant ensuite à titre personnel, comme des monastères propriétaires[56],[57],[58],[59].
Disparition
[modifier | modifier le code]Fin du titre mérovingien
[modifier | modifier le code]Fils d’Adalbert, Luitfrid Ier a été le dernier duc d’Alsace de l’époque mérovingienne. Il a probablement succédé à son père durant l’année comme semblent l’indiquer deux chartes de l’abbaye de Honau. En effet, le , le nouveau duc et son frère Eberhard cèdent aux moines de ce monastère tous les biens qu’ils ont reçus en partage sur l’île de Honau à la mort d’Adalbert. Les deux frères apparaissent également dans des chartes de l’abbaye de Wissembourg et de celle de Murbach. Ces documents indiquent le nom de leur mère, Ingina. La duchesse Hiltrude, l’épouse de Liutfrid, et Himiltrude, celle d’Eberhard, sont également mentionnées dans ces documents. L’un d'eux précise que le duc a perçu à tort des taxes militaires (haribannus), des amendes judiciaires (freta) et des impôts directs (stuafa) destinés à l’abbaye de Wissembourg et qu’il renonce par conséquent à ces perceptions. Cette situation illustre les différentes sources de revenus qui ont pu alimenter la fortune de la dynastie des Étichonides. Un acte de est le dernier document daté qui émane de Liutfrid. Son nom est mentionné une dernière fois avec celui de son fils Hildifrid dans une charte de Wissembourg en . Le destin ultérieur du duc n’est pas connu[60],[61],[62],[63].
Le déclin des Étichonides reste incertain. Aucun membre de la famille ni aucun autre noble franc n’a repris le titre de duc d’Alsace à la suite de Liutfruid. Son frère Eberhard apparaît d’abord comme chargé de l’administration des biens royaux (domesticus) en Alsace en . Il est ensuite mentionné comme exerçant la fonction de comte (comes), c’est-à-dire inspecteur de la justice et de l’administration ducale, vers . À cette date, il fonde l’abbaye de Murbach avec l’évêque missionnaire Pirmin. Devenu aveugle et ayant perdu son fils unique Anfrid, Eberhard quitte ses charges laïques : il se retire alors à l’abbaye de Remiremont, dans le massif des Vosges, vers , après la mort de sa première épouse Hiltrude, et sans doute aussi de sa seconde femme Theutila. Il décède en dans ce monastère ou dans celui de Murbach, qu’il a désigné comme son héritier légal lors de sa dernière donation[64],[54],[40].
La disparition du titre et de la fonction de duc d’Alsace s’explique probablement par les bouleversements que traversent la région et l’ensemble du royaume des Francs au milieu du VIIIe siècle. En effet, la famille des Pépinides accroît progressivement son pouvoir au détriment de la dynastie royale des Mérovingiens : Charles Martel puis ses fils Carloman et Pépin le Bref détiennent la charge de maire du palais en Austrasie, en Neustrie ainsi qu’en Bourgogne, et gouvernent réellement le royaume. Ils se chargent de combattre les révoltes des Alamans, dont le duché d’Alémanie, créé par les Francs deux siècles auparavant, a été supprimé en . À partir de ou , l’Alsace est attaquée par les Alamans à nouveau rebellés contre l’autorité du roi et de ses principaux conseillers. Après plusieurs campagnes, la révolte est écrasée lors du procès de Cannstatt de , à savoir un plaid à l’issue duquel une partie de la noblesse alamane est jugée et exécutée. Les Pépinides poursuivent leur ascension et obtiennent le soutien de l’aristocratie franque : Pépin dépose alors le roi Childéric III en , se fait élire souverain à sa place et fonde ainsi la dynastie des Carolingiens. Le rôle des Étichonides lors de ces changements n’est pas connu. Avec la fin de la menace alamane et la restauration de l’autorité royale, la présence d’un duc en Alsace a sans doute été perçue comme inutile. Instaurée pour défendre le Rhin et assurer une protection du territoire franc face aux révoltes, la fonction semble avoir perdu sa raison d’être. Sa suppression a eu lieu durant les années 740, dans des conditions inconnues, probablement à l’initiative de Charles Martel ou de l’un de ses fils. Dans leur conquête du pouvoir, ils ont entrepris de supprimer tous les titres ducaux à travers le royaume, et pas uniquement en Alsace, pour ne laisser que les fonctions de comtes au niveau local. Dans cette réaffirmation du pouvoir central, Liutfrid s’est peut-être vu retiré sa charge de duc d’Alsace. Il est également possible que ce changement se soit réalisé sans exigence ni violence : le dernier duc se serait alors soumis de lui-même à l’autorité des maires du palais ou du nouveau roi, comptant de nombreux soutiens parmi les élites, notamment l’évêque de Strasbourg, Heddo, ainsi que l’abbé de Honau. Lorsque la fonction de duc d’Alsace disparaît, une nouvelle administration locale se met en place et les monastères fondés par les Étichonides passent sous le contrôle de la royauté et la tutelle des Carolingiens[65],[66],[67].
Héritage carolingien
[modifier | modifier le code]Continuité politique
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Territoire
[modifier | modifier le code]Héraldique
[modifier | modifier le code]La naissance des armoiries a lieu progressivement en Occident au XIIe siècle. À cette époque, l’Alsace appartient à la dynastie des Hohenstaufen dont les membres sont à la fois ducs de Souabe et ducs d’Alsace. Ils n’ont qu’un seul blason bien qu’ils détiennent deux titres ducaux. En effet, le blason n’est encore que familial au XIIe siècle et ne symbolise pas encore un territoire ou une titulature. Le duché d'Alsace n'a ainsi jamais eu d'armoiries[79].
Liste des ducs
[modifier | modifier le code]- vers – : Gondoin
- vers – : Boniface
- vers – : Étichon-Adalric
- vers – : Adalbert
- vers – : Luitfrid Ier
- – : Udo et Hermann
- – : Burchard II
- – : Hermann Ier
- – : Liudolf
- – : Burchard III
- – : Otton Ier
- – : Conrad Ier
- – : Hermann II
- – : Hermann III
- – : Ernest Ier
- – : Ernest II
- – : Hermann IV
- – : Henri Ier
- – : Otton II
- – : Otton III
- – : Rodolphe
- – : Frédéric Ier
- – : Frédéric II
- – : Frédéric III
- – : Frédéric IV
- – : Frédéric V
- – : Frédéric VI
Références
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Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
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