Utilisateur:Aliesin/Le capitalisme au XXe siècle
L'organisation scientifique du travail
[modifier | modifier le code]Le taylorisme
[modifier | modifier le code]Le fordisme
[modifier | modifier le code]Plus tard, Henry Ford comprendra que l'insatisfaction de l'ouvrier, engendrée par les méthodes de travail tayloristes, se fait au détriment de la productivité, et proposera des salaires bien au-dessus du marché afin de limiter la rotation du personnel et de fidéliser une main-d'œuvre devenue difficile à recruter sur des postes peu valorisants de travail à la chaîne en une période sans chômage. Cette pensée se généralisera et aboutira au « compromis fordiste » des années 1945-1970, période sur laquelle la part des salaires dans la valeur ajoutée va progresser au détriment de la part relative du profit. Toutefois, la productivité toujours accrue des salariés satisfaits de leurs salaires permet aux profits de s'accroître dans l'absolu : c'est ici qu'apparaît l'idée de compromis. La fin du compromis fordiste, depuis les années 1970 ou 1980 selon les pays, va cependant entraîner un mouvement inverse toujours en cours, dans lequel la part du profit progresse rapidement au détriment des salaires.
Des modèles d'organisation du travail plus récents, tel le « toyotisme », invitent le salarié à faire part de ses réflexions sur le processus de production, lui permettant dés lors de reprendre un ascendant sur la machine, ou du moins d'en avoir l'illusion.
La Grande Crise du capitalisme
[modifier | modifier le code]Tout au long du XXe siècle, l'épanouissement du capitalisme a été remis en cause par les crises économiques et l'émergence de modèles économiques alternatifs : les guerres mondiales, le bloc communiste, le nazisme en Allemagne et surtout la crise économique des années 1930.
C'est en effet au cours de cette décennie que le capitalisme dut faire face aux défis les plus importants depuis son avènement au XVIIIe siècle. La crise amena une remise en question du « capitalisme sauvage » et du libéralisme. Par exemple, la théorie économique alors dominante (keynésienne) préconisait l'intervention publique (John Maynard Keynes, Théorie générale de l'emploi de l'intérêt et de la monnaie, 1936) pour réguler les dysfonctionnements d'un système économique qu'elle qualifiait d'imparfait et de fondamentalement instable.
Un capitalisme encadré
[modifier | modifier le code]L'avénement de la société de consommation
[modifier | modifier le code]Evolution des gouvernances d'entreprise
[modifier | modifier le code]Dans Capitalisme, socialisme et démocratie (1942), Joseph Schumpeter prévoit que ces évolutions juridiques feront à terme disparaître la fonction d'entrepreneur-innovateur et qu'« au romantisme des aventures commerciales d'autan succède[ra] le prosaïsme ». La disparition de l'entrepreneur, entendu au sens du XIXe siècle, mène selon Schumpeter à la disparition de l'initiative capitaliste. L'« évaporation de la substance de la propriété » nuit à la vitalité de l'économie, et de part ses succès même, « l'évolution capitaliste, en substituant un simple paquet d'actions aux murs et aux machines d'une usine, dévitalise la notion de progrès ». Finalement, Joseph Schumpeter craint à l'époque que le capitalisme disparaisse au profit du socialisme.
Au XXe siècle, les évolutions des productions, la taille des entreprises et la complexité de leur gestion poussent de nombreux économistes à annoncer la fin du pouvoir des propriétaires du capital au profit des « gestionnaires » (managers). John Kenneth Galbraith prévoit que le pouvoir au sein de l'entreprise passe « de façon inévitable et irrévocable, de l'individu au groupe, car le groupe est seul à posséder les informations nécessaires à la décision. Bien que les statuts de la société anonyme placent le pouvoir entre les mains de ses propriétaires, les impératifs de la technologie et de la planification les en dépouillent pour les transmettre à la technostructure. » On assiste à une « révolution managériale » (corporate revolution), où le manager prend le relais de l'entrepreneur. Les équilibres entre les différents caractères du capitalisme en sont subtilement transformés : l'objectif essentiel est désormais moins le profit (qui préoccupait l'entrepreneur propriétaire) et les dividendes (soucis de l'actionnaire) que l'agrandissement de l'entreprise et de sa prospérité, dont dépendent la rémunération et le prestige des managers. L'accumulation du capital devient la nouvelle priorité.
Les évolutions les plus récentes de l'entreprise traduisent toutefois un retour en force des propriétaires. L'actionnaire redevient la finalité de l'entreprise. Il ne s'agit généralement plus d'un individu, mais souvent de fonds de placement ou de fond de pensions, ou de banques chargées de faire fructifier l'épargne des déposants, exigeants qu'ils soient petits ou grands. La logique de la « rentabilité financière » reprend l'avantage sur celle de la rentabilité économique. Les plus à même de remplir ces nouveaux objectifs restent les managers qui, bien qu'ayant perdu leur pouvoir d'orientation au profit de ce qu'on appelle désormais la « gouvernance d'entreprise » (corporate governance), obtiennent des salaires toujours plus importants.
Certains économistes contestent cette nouvelle puissance des actionnaires au sein de l'entreprise. Pour Joseph Stiglitz (Quand le capitalisme perd la tête, 2004) les entreprises sont toujours aux mains des managers et des comptables qui ne fournissent pas aux actionnaires des données réelles sur la santé des entreprises et n'hésitent pas à voler ces derniers via des manoeuvres financières incomprises, en particulier la distribution de stock-option.