Urticaire au froid
Spécialité | Dermatologie |
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CIM-10 | L50.2 (ILDS L50.210) |
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CIM-9 | 708.2 |
OMIM | 120100 |
DiseasesDB | 4688 |
MeSH | D000096703 |
L’urticaire au froid, ou allergie au froid, est une forme d’urticaire physique, relativement rare (comptant pour 2 % à 5 % des urticaires chroniques et 20 % des urticaires physiques)[1], provoquée par l’exposition au froid ou par l’abaissement de la température du corps.
Causes
[modifier | modifier le code]Ce type d'urticaire est idiopathique, c'est-à-dire sans cause retrouvée, dans 95 % des cas[2], mais peut être secondaire à une cryoglobulinémie (parfois accompagnée d'hyperviscosité sanguine)[3], une cryofibrinogénémie, ou à une maladie des agglutinines froides[2].
Il peut exister des formes transitoires lors d'infections telles que la mononucléose infectieuse, la syphilis, l'hépatite B, la rougeole ou le VIH[2].
Des formes atypiques existent : l'urticaire cholinergique induite par le froid lors d'un exercice physique ou l'urticaire retardée familiale au froid de transmission autosomique dominante s'accompagnant d'arthralgies[4]. Ces formes héréditaires sont dues à une mutation du gène NLRP3[5] ou à une délétion du gène PLCG2[6].
Description
[modifier | modifier le code]Cliniquement, elle se caractérise par l’apparition rapide, dans les cinq minutes suivant l’exposition au froid[2], de maculo-papules prurigineuses sur les régions exposées. Des réactions généralisées peuvent survenir, des réactions anaphylactoïdes[7] peuvent entrainer un risque vital.
Le diagnostic repose sur l’histoire de la maladie et il est confirmé par un « test au glaçon » voire un « test d’immersion »[8].
Traitement
[modifier | modifier le code]Le traitement préventif repose sur le port de vêtements chauds protecteurs, l’évitement des boissons froides ou des glaces, l’interdiction des bains de mer ou en piscine, en raison d’un risque de noyade[8]. Le traitement curatif est difficile et repose sur un traitement par anti-allergiques, d’efficacité inconstante[8]. La prescription d’adrénaline auto-injectable est conseillée, afin de prévenir une réaction généralisée potentiellement grave[7].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Dr Anne Richard (sous la direction de), « Urticaire au froid : une conséquence de la canicule 2003 », sur sante-guerir.notrefamille.com (consulté le ).
- Martine Larchevesque Périmony, « Consensus 2003 sur l'urticaire », sur allergique.org, (consulté le ).
- (en) David Saadoun, Ismail Elalamy, Pascale Ghillani-Dalbin et Damien Sene, « Cryofibrinogenemia: New Insights into Clinical and Pathogenic Features », The American Journal of Medicine, vol. 122, no 12, , p. 1128–1135 (DOI 10.1016/j.amjmed.2009.03.040, lire en ligne, consulté le )
- J. Bittel, G. Savourey. Travail au froid. EMC - Pathologie professionnelle et de l'environnement 2004:1-10 [Article 16-400-A-10].
- Hoffman HM, Mueller JL, Broide DH, Wanderer AA, Kolodner RD, Mutation of a new gene encoding a putative pyrin-like protein causes familial cold autoinflammatory syndrome and Muckle-Wells syndrome, Nat Genet, 2001;29:301-305
- Ombrello MJ, Remmers EF, Sun G et al. Cold urticaria, immunodeficiency, and autoimmunity related to PLCG2 deletions, N Engl J Med, 2012;366:330-338
- Alain Thillay, « Urticaire au froid : attention chaud devant ! », sur allergique.org, (consulté le ).
- Patrice Morel, La dermatologie du généraliste, Paris/Berlin/Heidelberg etc., Springer, , 244 p. (ISBN 2-287-59740-9, lire en ligne).