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Upsilon Cygni

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υ Cygni
Description de cette image, également commentée ci-après
Courbe de lumière d'Upsilon Cygni. Le graphique principal, tracé à partir des données du satellite Hipparcos[1], montre la variabilité à long terme tandis que la figure en encadré, issue des données du satellite TESS[2], montre la variabilité à court terme.
Données d'observation
(époque J2000.0)
Ascension droite 21h 17m 55,08585s[3]
Déclinaison 34° 53′ 48,8255″[3]
Constellation Cygne
Magnitude apparente 4,28 à 4,50[4]

Localisation dans la constellation : Cygne

(Voir situation dans la constellation : Cygne)
Caractéristiques
Type spectral B2 Vne[5]
Indice U-B −0,82[6]
Indice B-V −0,11[6]
Variabilité γ Cas[4]
Astrométrie
Vitesse radiale −1,93 ± 0,59 km/s[7]
Mouvement propre μα =  5,667 mas/a[3]
μδ = −5,601 mas/a[3]
Parallaxe 5,012 0 ± 0,189 1 mas[3]
Distance 199,5 ± 7,5 pc (∼651 al)[8]
Magnitude absolue −2,03[9]
Caractéristiques physiques
Masse 9,25 ± 0,52 M[10]
Rayon 4,7 R[11]
Gravité de surface (log g) 3,30 ± 0,10[12]
Luminosité 7 305 L[10] (bolométrique)
Température 22 000 K[10]
Métallicité [Fe/H] = −0,36[9]
Rotation 230 ± 24 km/s[7]
Âge 17,0 ± 2,8 × 106 a[13]

Désignations

υ Cyg, 66 Cyg, HR 8146, HD 202904, HIP 105138, BD 34°4371, FK5 1559, SAO 71173, WDS J21179  3454A[8]

Upsilon Cygni (υ Cygni / υ Cyg) est une étoile variable de quatrième magnitude de la constellation boréale du Cygne. Elle présente une parallaxe annuelle de 5,01 mas mesurée par le satellite Gaia, ce qui permet d'en déduire qu'elle est distante d'environ ∼ 650 a.l. (∼ 199 pc) de la Terre[3].

Upsilon Cygni est une étoile bleu-blanc de la séquence principale de type spectral B2 Vne[5]. Le suffixe « e » indique qu'il s'agit d'une étoile Be qui tourne rapidement sur elle-même en étant entourée par un disque de gaz en orbite. Sa vitesse de rotation projetée est en effet de 230 km/s[7], ce qui explique également l'apparence nébuleuse de ses raies spectrales comme indiqué par la lettre « n » dans son suffixe. La région en émission de son disque a un rayon de 0,20 ± 0,04 ua[11]. L'étoile elle-même est généralement vue par les pôles, comme constaté par l'absence de raies d'absorption issues du disque[14].

Upsilon Cygni est 9,3 fois plus massive que le Soleil[10] et son rayon est 4,7 fois plus grand que le rayon solaire[11]. Sa rotation rapide lui donne une forme aplatie avec un bourrelet équatorial qu'on estime être 18 % plus grand que son rayon polaire[12]. L'étoile est âgée d'environ 17 millions d'années[13]. Elle est autour de 7 300 fois plus lumineuse que le Soleil et sa température de surface est de 22 000 K[10].

Upsilon Cygni montre des variations dans sa luminosité, ce qui inclut des pulsations non radiales à court terme selon des fréquences de 2,95 et 2,6 cycles par jour, ainsi que des éruptions aléatoires se produisent à quelques années d'intervalle. Ces éruptions pourraient être associées à des épisodes de perte de masse[12]. Elle est classée comme une variable de type γ Cassiopeiae et sa magnitude apparente varie entre 4,28 et 4,50[4]. L'étoile est suspectée d'être une binaire spectroscopique, mais aucun compagnon n'a pu être détecté par interférométrie des tavelures. Des variations mesurées dans sa vitesse radiale pourraient être dues à la présence d'un compagnon ayant une période orbitale d'environ 11,4 ans[12]. Plusieurs étoiles lui apparaissent proche dans le ciel, mais ce sont probablement des compagnons optiques[15].

Notes et références

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  1. (en) « /ftp/cats/more/HIP/cdroms/cats », sur cdsarc.cds.unistra.fr, Centre de Données astronomiques de Strasbourg (consulté le )
  2. (en) « MAST: Barbara A. Mikulski Archive for Space Telescopes », Space Telescope Science Institute (consulté le )
  3. a b c d e et f (en) A. Vallenari et al. (Gaia collaboration), « Gaia Data Release 3 : Summary of the content and survey properties », Astronomy & Astrophysics, vol. 674,‎ , article no A1 (DOI 10.1051/0004-6361/202243940, Bibcode 2023A&A...674A...1G, arXiv 2208.00211). Notice Gaia DR3 pour cette source sur VizieR.
  4. a b et c (en) N. N. Samus', E. V. Kazarovets et al., « General Catalogue of Variable Stars: Version GCVS 5.1 », Astronomy Reports, vol. 61, no 1,‎ , p. 80-88 (DOI 10.1134/S1063772917010085, Bibcode 2017ARep...61...80S, lire en ligne)
  5. a et b (en) R. E. Murphy, « A spectroscopic investigation of visual binaries with B-type primaries. », The Astronomical Journal, vol. 74,‎ , p. 1082–1094 (DOI 10.1086/110908 Accès libre, Bibcode 1969AJ.....74.1082M)
  6. a et b (en) B. Nicolet, « Photoelectric photometric Catalogue of homogeneous measurements in the UBV System », Astronomy & Astrophysics Supplement Series, vol. 34,‎ , p. 1–49 (Bibcode 1978A&AS...34....1N)
  7. a b et c (en) Juliette C. Becker et al., « Extracting Radial Velocities of A- and B-type Stars from Echelle Spectrograph Calibration Spectra », The Astrophysical Journal Supplement Series, vol. 217, no 2,‎ , p. 13, article no 29 (DOI 10.1088/0067-0049/217/2/29, Bibcode 2015ApJS..217...29B, arXiv 1503.03874)
  8. a et b (en) * ups Cyg -- Be Star sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
  9. a et b (en) E. Anderson et Ch. Francis, « XHIP: An extended Hipparcos compilation », Astronomy Letters, vol. 38, no 5,‎ , p. 331 (DOI 10.1134/S1063773712050015, Bibcode 2012AstL...38..331A, arXiv 1108.4971)
  10. a b c d et e (en) M. M. Hohle, R. Neuhäuser et B. F. Schutz, « Masses and luminosities of O- and B-type stars and red supergiants », Astronomische Nachrichten, vol. 331, no 4,‎ , p. 349 (DOI 10.1002/asna.200911355, Bibcode 2010AN....331..349H, arXiv 1003.2335)
  11. a b et c (en) Thomas Rivinius, Alex C. Carciofi et Christophe Martayan, « Classical Be stars. Rapidly rotating B stars with viscous Keplerian decretion disks », The Astronomy & Astrophysics Review, vol. 21,‎ , p. 69 (DOI 10.1007/s00159-013-0069-0, Bibcode 2013A&ARv..21...69R, arXiv 1310.3962)
  12. a b c et d (en) C. Neiner et al., « Rotation, pulsations and outbursts in the Be star υ Cygni (HD 202904) », Astronomy & Astrophysics, vol. 437, no 1,‎ , p. 257–272 (DOI 10.1051/0004-6361:20041901 Accès libre, Bibcode 2005A&A...437..257N)
  13. a et b (en) N. Tetzlaff, R. Neuhäuser et M. M. Hohle, « A catalogue of young runaway Hipparcos stars within 3 kpc from the Sun », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 410, no 1,‎ , p. 190–200 (DOI 10.1111/j.1365-2966.2010.17434.x, Bibcode 2011MNRAS.410..190T, arXiv 1007.4883)
  14. (en) G. J. Peters, « An analysis of the far-ultraviolet spectra of the pole-on Be stars Upsilon Cygni and Mu Centauri », The Astrophysical Journal Supplement Series, vol. 39,‎ , p. 175–193 (DOI 10.1086/190570, Bibcode 1979ApJS...39..175P)
  15. (en) D. J. Hutter et al., « Surveying the Bright Stars by Optical Interferometry. III. A Magnitude-limited Multiplicity Survey of Classical Be Stars », The Astrophysical Journal Supplement Series, vol. 257, no 2,‎ , p. 69 (DOI 10.3847/1538-4365/ac23cb, Bibcode 2021ApJS..257...69H, arXiv 2109.06839)

Lien externe

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