Unité continentale
Unité continentale Brigade continentale | |
Idéologie | Nationalisme révolutionnaire |
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Objectifs | Lutte contre le nouvel ordre mondial et l'impérialisme américain. |
Statut | Inactif |
Fondation | |
Date de formation | 2014 |
Pays d'origine | France Serbie |
Actions | |
Zone d'opération | Ukraine |
Période d'activité | À partir de 2014 |
Organisation | |
Sanctuaire | République populaire de Donetsk |
Groupe relié | Forces séparatistes de la guerre du Donbass |
Guerre du Donbass | |
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Unité continentale (UC) est une organisation et un groupe armé national-révolutionnaire franco-serbe issue de l'organisation Troisième Voie.
Historique
[modifier | modifier le code]Le mouvement est fondé en janvier 2014 à Belgrade par plusieurs hommes français et serbes[1],[2]. Plusieurs membres du groupe sont issus de l'organisation Troisième Voie, groupuscule « skinhead « national révolutionnaire » » dirigé par Serge Ayoub et dissous en 2013[3]. L'un des fondateurs, Victor Lenta, est un ancien parachutiste devenu militant d'extrême droite. L'autre, Nicolas Perovic, est lui aussi un ex-militaire, de nationalité franco-serbe, ayant servi en Afghanistan[1],[3]. Tous deux ont cependant effectué un service court au sein de l'armée[4].
Leur première action est de militer pour la libération du leader nationaliste serbe Vojislav Šešelj, détenu et inculpé devant le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie[2].
Ils rejoignent l'Ukraine en mai 2014[5]. Le mouvement prête allégeance à la république populaire de Donetsk et est reliée aux cosaques du Don[6], que plusieurs de ses membres rejoignent[3]. Certains de ses membres sont d'anciens militaires français et un recruteur est un ancien officier[6]. Elle est la première unité étrangère à regrouper des combattants français en Ukraine, initialement sept à huit volontaires[3]. Ils cherchent toutefois à constitue une brigade d'au moins vingt combattants[2].
L'Unité continentale est dissoute en . Ses fondateurs ont à l'époque réussi à réunir une vingtaine d'individus proches de l'extrême droite. Tous intègrent la brigade internationale Pietnashka et à partir des accords de Minsk II, en 2015, les membres de l'Unité continentale repartent petit à petit[5]. Frédéric Lynn, l'un de ces combattants, raconte son expérience dans un livre, paru en novembre 2016[7].
Le bataillon disparaît quelque temps, avant de se reformer. Trois ans plus tard, début 2018, un autre Français, Philippe Khalfine, en prend le commandement. Il est rejoint à l'été 2018 par un maraîcher belge venu combattre, Xavier Vrancken, qui repart trois mois après, déçu de ne pas prendre part à des opérations militaires offensives[5].
Idéologie
[modifier | modifier le code]Unité continentale se définit comme nationaliste-révolutionnaire[4]. Le mouvement soutient ce qu'il perçoit comme des causes anti-impérialistes à travers le monde, luttant contre l'impérialisme américain[3]. Ils dénoncent également une « oligarchie mondiale » qui souhaiterait « s'emparer de [la] terre [des Ukrainiens] pour seulement faire basculer l'Ukraine dans l'Union européenne et mieux l'exploiter »[8].
En 2014, ses membres récoltent des dons, recrutent des volontaires européens désireux comme eux de « défendre les minorités russophones du Donbass » contre l'« impérialisme atlantiste, incarné par les États-Unis, l'Europe et l'OTAN »[9]. Ils prônent une « grande Europe, allant de Brest en Bretagne, à Vladivostok, à l'extrême est de la Russie »[10].
Plusieurs combattants se font remarquer pour leur symbolique proche de celle du néonazisme, comme le kolovrat, bien qu'ils récusent soutenir cette idéologie, déclarant simplement avoir une « proximité avec l’extrême droite »[3]. TV5 Monde écrit « Nicolas Perovic et Victor Lenta, réunissent à l'époque une vingtaine d'individus proches de l'extrême droite »[5]. Lors d'un entretien avec quatre membres français du groupe, tous se disent « de droite » mais déclarent être de religions différentes, catholiques, orthodoxes ou athées. Ils sont également proches de partis identitaires et, pour certains, de groupes révolutionnaires[1]. Intelligence Online rappelle que Victor Lenta a « été renvoyé de l'armée pour avoir pris part à une soirée à la gloire d’Adolf Hitler »[11].
Des membres de l'unité comme Philippe Khalfine sont eux marqués à l'extrême gauche. Il affirme que c'est le cas de tous les combattants français[5].
Références
[modifier | modifier le code]- « Ukraine : des Français prennent les armes pour la Russie », Le Point, (consulté le )
- Hélène Despic-Popovic, « Quatre Français prêts à «mourir pour les valeurs de la Russie» », Libération, (consulté le )
- Mathieu Molard et Paul Gogo, « Ukraine : Les docs qui montrent l’implication de l’extrême droite française dans la guerre », sur StreetPress (consulté le )
- « Volontaires français aux côtés des pro-russes », Le Temps, (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
- « Ukraine : la République Populaire de Donetsk, nouvelle patrie d'adoption de quelques francophones », sur TV5Monde, (consulté le )
- Clémentine Spiler, « Quand l’extrême droite française part faire la guerre dans le Donbass en Ukraine », Les Inrockuptibles, (lire en ligne, consulté le ).
- Adrien Nonjon, « Un volontaire de l’extrême droite française dans la guerre du Donbass », sur Fragments sur les Temps Présents, (consulté le )
- « « Brigades continentales » : des Français aux côtés des pro-russes », sur CNews, (consulté le )
- « Un Français parti combattre les pro-russes en Ukraine témoigne », sur Franceinfo, (consulté le )
- « Ukraine : quatre Français aux côtés des pro-russes », sur rfi.fr, (consulté le ).
- « France : "Les revenants du Donbass" : un Français engagé côté russe de retour en France sous le nez des services de renseignement », sur Intelligence Online, (consulté le )