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Trouvère

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Adam de la Halle.

Le trouvère est un poète et compositeur de langue d'oïl au Moyen Âge. Les trouveresses sont les femmes trouvères.

Son équivalent en pays de langue d’oc est le troubadour.

Un joueur de vièle, enluminure tirée des Cantigas de Santa Maria, XIIIe siècle

Les trouvères composaient des chants qu'ils pouvaient interpréter ou faire jouer. Un musicien qui chante des poésies, s'accompagnant d'une vièle, est appelé un jongleur[1]. Des ménestriers ou ménestrels sont formés dans des écoles spécialisées de ménestrandie. De culture d'oïl, dans le Nord de la France, pendant le Moyen Âge, cet essor correspond à l'œuvre des troubadours, de langue d'oc, dans le sud de la France[2].

Les trouvères utilisent la langue d'oïl au lieu du latin, qui commence à se perdre dans le domaine de la poésie, et contribuent par là à la création d'une poésie en ancien français et à poser les fondements d'une littérature française. Les trouvères inventent leurs mélodies et les accompagnent de ritournelles instrumentales. Ils écrivent, sur le thème de l'amour courtois (qui décrit la façon de se tenir en présence d'une femme), des pièces chantées le plus souvent par des chevaliers liés par le serment de l'hommage à leur femme mais aussi des exploits chevaleresques.

Étymologie

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Le mot « trouvère » partage la même étymologie que troubadour, à savoir un hypothétique verbe latin populaire *tropāre « composer, inventer un air » d'où « composer un poème », puis « inventer, découvrir », dérivé de tropus « figure de rhétorique » (cf. latin contropare, voir « controuver »). Le radical trop- a été associé en gallo-roman au suffixe d'agent -ātor, atōris, d'où les formes gallo-romanes *TROPĀTOR > trovere en ancien français (cas sujet) « trouvère » et *TROPATŌRE > trovee « trouver » (cas régime)[3]. Le terme est attesté de manière contemporaine par les mots trobaire et trobador en langue d'oc, ce qui n'implique pas d'emprunt d'une langue à l'autre. La première mention du terme se trouve chez Benoît de Sainte-Maure dans son Roman de Troie au sens de « compositeur, auteur »[4]. En effet, les trouvères, comme les troubadours, sont des poètes-compositeurs.

Les trouvères utilisent plusieurs genres de poésie. Ce sont entre autres le rotrouenge, chanson à refrain, le serventois, chanson badine, le rondeau, la tenson ou le débat, le jeu-parti, discussion poétique ou amoureuse, la pastourelle, dialogue champêtre. C'est toujours d'amour courtois qu'il s'agit. Mais il y a également le lyrisme satirique de Rutebeuf[5].

Quelques trouvères célèbres

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Notes et références

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  1. Abry, Audic et Crouzet 1931.
  2. « À l'origine, le lyrisme français est indépendant du lyrisme provençal. Dans le midi (...) la poésie se développa rapidement. Les troubadours étaient fêtés dans les châteaux, où ils chantaient leurs chansons, leurs sirventès, leurs tensons. Mais au XIIe siècle, les poètes du Nord semblent avoir emprunté aux poètes du Midi la peinture de l'amour et certaines formes de poésie. » Abry, Audic et Crouzet 1931, chapitre VII, Note.
  3. Allières 1982, p. 49. 2) Imparisyllabiques β) Mots en -OR -ŌRE.
  4. Site du CNRTL : étymologie de "trouvère"
  5. Abry, Audic et Crouzet 1931, p. 53.

Références

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  • Émile Abry, Charles Audic et Paul Crouzet, Histoire illustrée de la littérature française : précis méthodique, Paris - Toulouse, Henri Didier et Édouard Privat, , XII 746.
  • Jacques Allières, La formation de la langue française, éditions PUF, coll. « Que sais-je ? », .
  • Alfred Binet, Le style de la lyrique courtoise en France aux XIIe e XIIIe siecles, Émile Bouillon Éditeur, .

Discographie

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  • La chanson d'ami (CD) : chansons de femmes XII̊ et XIII̊ siècles. (Arion, 1994)

Articles connexes

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Liens externes

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